Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 39 du lundi 19 septembre 2022, retour sur le renvoi en correctionnelle du maire de Grenoble, Éric Piolle.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 39 sur Éric Piolle en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler du renvoi en correctionnelle d’Éric Piolle. Car le maire de Grenoble est convoqué les lundi 26 et mardi 27 septembre prochains au tribunal judiciaire de Valence. Cela dans le cadre de soupçons de favoritisme autour de la Fête des Tuiles.
Pour rappel, les deux premières éditions avaient été mises en scène par l’association Fusées, en 2015 et 2016. Soit la même association qui avait participé à la campagne du candidat Éric Piolle en 2014. Le tout sans appel d’offres pour l’octroi de ce marché public.
Pour autant, la municipalité conteste avoir commis un impair. Pour Éric Piolle et son équipe, le marché de la Fête des Tuiles ne justifiait pas de mise en concurrence de potentiels prestataires. En septembre 2021, un communiqué de la Ville de Grenoble évoquait ainsi un “litige technique” et “un débat technique et juridique”. Des formules qui démontrent une certaine volonté de minimiser les choses.
Tous les litiges ou les débats techniques ne mènent d’ailleurs pas à un placement en garde à vue et à un renvoi en correctionnelle, comme c’est le cas pour Éric Piolle. Qui, précisons-le quand même, n’est pas mis en examen.
Le report de l’audience tombait à pic
Il faut noter également une évolution du champ lexical face à cette affaire. Quand l’enquête pour favoritisme a été ouverte en 2018, Éric Piolle a réagi en dénonçant des “attaques politiques”. Changement de ton trois ans plus tard. Au sortir de sa garde à vue, le maire de Grenoble avait déclaré ne pas vouloir “politiser cette affaire” au motif que la justice “[était] attaquée de toutes parts”. Un effet peut-être des ambitions nationales affichées alors par un Éric Piolle candidat à la primaire EELV.
Le national a‑t-il aussi pesé dans le report du procès ? Il est vrai que le report de l’audience tombait à pic. Car celle-ci était initialement prévue le 1er mars, soit quelques semaines à peine avant les élections présidentielles. Éric Piolle n’était certes pas candidat, mais son aura médiatique nationale était tout sauf négligeable. Il était de plus conseiller spécial de Yannick Jadot, dont il soutenait activement la candidature.
Bref, un procès à ce moment-là, sans même préjuger du résultat, n’aurait pas été du meilleur effet… Ce report était d’ailleurs autant soutenu par la défense d’Éric Piolle que par la partie civile. En l’occurrence la Ville de Grenoble, représentée par Vincent Fristot… un proche d’Éric Piolle, membre d’EELV.
Des dates de renvoi en correctionnelle tardivement connues
Une situation que dénonce le groupe d’opposition de la Société Civile, mené par Alain Carignon. Estimant qu’Éric Piolle bénéficie ainsi de deux avocats au lieu d’un, les opposants ont déclaré se porter eux aussi partie civile, au nom de leur statut d’élu municipal. L’avocat du groupe, Thierry Aldeguer pour ne pas le nommer, ironise au passage sur la discrétion qui entourait jusqu’à il y a peu les dates du renvoi en correctionnelle d’Éric Piolle.
Elles n’étaient en effet pas connues, jusqu’à ce qu’elles finissent par fuiter dans la presse. Difficile pourtant d’imaginer qu’elles aient été décidées moins de quinze jours avant l’audience. Même pour un simple “litige technique”. »
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Une réflexion sur « Chronique Place Gre’net – RCF 39 : « Le renvoi en correctionnelle d’Éric Piolle » »
Courage à vous, la liberté de la presse est la base de la démocratie, je préfère une information qui parfois me dérange plutôt qu un silence assourdissant,
Bien à vous