FOCUS – Dans les arrêtés anti-sécheresse, une dérogation permet d’arroser les espaces verts (greens) de golf. Le maire de Grenoble Éric Piolle dénonce une mesure de complaisance, qui vise « à protéger les riches et les puissants ». Mais la pratique du golf concerne-t-elle uniquement les personnes aisées ? Et les gestionnaires de terrains de golf et leurs pratiquants sont-ils si peu soucieux de l’environnement ? Non selon les professionnels du secteur qui y voient des clichés tenaces.
« Pourquoi peut-on arroser les greens de golf quand tout le monde manque d’eau ? », a feint d’interroger le maire de Grenoble Éric Piolle sur le plateau de BFM TV, le 31 juillet 2022. « Cela montre juste que l’état d’esprit n’est pas le bon […], où l’on continue de protéger les plus riches, les plus puissants. Le mandat d’Emmanuel Macron en est, je crois, le symbole depuis cinq ans. », a‑t-il ajouté.
Les professionnels du golf échappent-ils ainsi aux restrictions d’eau pour toujours être aux petits soins d’un public privilégié ? Éric Besse, directeur des golfs de Bresson et de Seyssins pour le gestionnaire de parcours Bluegreen, y voit pour sa part des clichés relevant plus « d’une idéologie acharnée qui ne reflète pas la réalité du terrain. »
Des restrictions sur l’arrosage
Quelle est cette réalité ? Un parcours de golf se compose tout d’abord d’une zone de départ (1), puis passe par le fairway (7), allée qui mène au green (8), surface à herbe rase où se trouve le trou, au terme du parcours. Or la consommation d’eau des golfs a déjà récemment été réduite de 60 %, dans le cadre du dispositif sécheresse prévu par l’accord-cadre Golf et environnement 2020 – 2024 signé par l’État et les acteurs du secteur en France.
Et cet accord-cadre stipule qu’en cas de « seuil de crise renforcée » comme en cas d’alerte sécheresse 4, il est interdit d’arroser de terrains de golf dans leur globalité. « Les greens pourront toutefois être préservés. » Mais la quantité d’eau utilisée ne peut alors pas dépasser 30 % des volumes habituels.
Le site de Bresson compte par exemple 18 greens, qu’il faut entretenir. « Avec l’alerte sécheresse 4, seuls le départ (1) et le green (8) sont encore arrosés, indique ainsi Éric Besse. Les fairways (7) ne reçoivent ainsi plus d’eau depuis quatre semaines à Bresson. » En témoigne d’ailleurs l’herbe sèche sur le parcours.
« S’il n’y a plus de greens de golf, il n’y a plus de golf ! », souligne Éric Bresse. Or c’est la partie centrale d’un parcours qui demande un investissement de départ important. Environ 300 000 euros, selon le directeur.
Des greens de golf aux consommations régulées
Faudrait-il fermer les golfs en période de sécheresse ? « Une mesure contre-productive » pour le gérant, car l’arrosage des greens serait quand même maintenu. Cela aurait en outre des conséquences sociales dans la mesure où la structure de Bresson emploie une trentaine de salariés.
« La fédération française de golf travaille depuis dix ans avec la préfecture pour mettre en place des zones de restriction d’arrosage sur les golfs en cas de sécheresse », précise en outre Éric Besse. Les décisions de maintien d’un golf sont soumises à des grilles, à des critères en fonction des services des eaux et du ministère de l’Agriculture. Il peut y avoir néanmoins des dérogations suivant les régions, les préfectures et l’origine de l’eau pour pouvoir irriguer plus.
Le gestionnaire Bluegreen travaille ainsi depuis plusieurs années à optimiser la consommation d’eau de ses établissements. D’où un changement du système d’arrosage. De plus, en cette période de forte chaleur, les greens et les départs sont arrosés de nuit à une fréquence de deux à trois fois par semaine (contre tous les jours en temps normal).
Sécheresse et golf forcément antinomiques ?
Pour le directeur de parcours, il n’est pas inconcevable de jouer durant cette période. L’approche est juste différente et ressemble plus à ce que font les Anglais, avec seulement les greens et les départs arrosés. Historiquement, les parcours dans les pays anglo-saxons sont ainsi secs lors des périodes de sécheresse. « L’idée est de faire travailler la fédération de golf et l’ensemble des partenaires dans ce sens-là. »
Les pratiquants sont par ailleurs informés en amont de l’état des parcours et les tarifications sont adaptées à la situation de sécheresse. À Bresson et à Seyssins, les tarifs font ainsi l’objet d’une réduction de 30 % pour inciter les golfeurs à pratiquer dans ces conditions loin d’être optimales. « En effet, les balles ne s’arrêtent plus de rouler sur un sol sec, surtout à Bresson, un parcours ayant du dénivelé », déclare Eric Besse.
Une pratique qui se démocratise
Le golf reste-t-il réservé à une clientèle très aisée ? Non, assure ce professionnel. Sa pratique se démocratise, assure-t-il. « Aujourd’hui, on peut apprendre à jouer pour 79 euros par mois. » La politique est de permettre à un maximum de personnes de s’essayer. Des cours gratuits sont ainsi proposés durant un mois et demi, aux alentours de septembre. La structure prête le sac durant une année, en cas de prolongation, et les cours sont en illimité.
« Le bassin de population qui pratique aujourd’hui le golf est beaucoup plus ouvert qu’auparavant. Mais même si on essaye d’inviter Eric Piolle pour qu’il le constate, il ne viendra sûrement pas ! », ironise Eric Besse.
La consommation d’eau précise des greens reste toutefois difficile à connaître
Combien de mètres cubes consomme un golf ? Les consommations d’eau sont très variables selon le type de parcours, la nature du sol, la région… Toutefois, la consommation d’eau annuelle moyenne d’un golf au niveau national est de 25 000 m³ par tranche de 9 trous, selon la fédération française de golf.
Et la consommation d’eau globale sur l’ensemble des golfs français aurait baissé de 14 % sur la période 2006 – 2010, selon la fédération. Une donnée issue de la charte nationale Golf et environnement en date du 18 mars 2013… qui a donc près de dix ans. Ces efforts semblent perdurer pour économiser l’eau, mais il est difficile d’être plus précis, faute de données agrégées fiables récentes.
Interrogé sur le sujet, Éric Besse a répondu ne pas connaître réellement la consommation de ses établissements à l’année. Mais il assure que « le nerf de la guerre, c’est la consommation d’eau ». Et ajoute : « Nous n’attendons personne pour être mesurés et respectueux de l’environnement ».
Pour finir, Éric Piolle soulignait « le mauvais état d’esprit » de cette mesure autorisant l’arrosage des greens de golf. Le directeur des établissements de Bresson et de Seyssins lui rétorque que la discipline « ne se limite pas à une retransmission d’une compétition à la télévision » et l’invite véritablement à venir voir la réalité « des terrains ».
9 réflexions sur « Sécheresse : Éric Piolle pointe du doigt les « greens » de golf qui continuent d’être arrosés »
Si ils veulent survivre les golfs doivent se réinventer et s’adapter au monde moderne en temps normal réduire leur utilisation de produits chimiques phytosanitaires, aller vers des parcours nature avec des green plus variés et adaptés au milieu Isère / Bretagne / côte d’azur … En ce moment les maintenir arrosés même partiellement alors que les maïs sèchent à côté et que la montagne brûle c’est un très mauvais symbole et cela ne vas pas pouvoir continuer !
Accuser seulement le golf et pas le foot est une attitude malhonnête, une piollémique.
https://www.lejdd.fr/Societe/secheresse-pourquoi-les-pelouses-des-stades-de-ligue-1-et-ligue-2-continuent-detre-arrosees-4126811
Un Green non arrosé est un Green mort, inutilisable et qui coûte des milliers d’euros a refaire.
Un droit de jeu sur un 18 trous coûté souvent moins cher qu’un forfait de ski journée dans une station alpine de qualité c’est aujourd’hui une activité sportive et ludique accessible à beaucoup de jeunes et moins jeunes !
Que monsieur Piolle Commence par ce préoccuper des gens qui lavent leurs voitures chez Total et compagnie (encore vu ce matin une personne lavant une voiture au rouleau à la station proche de chez moi). je pense que la consommation d’eau globale est bien plus importante qu’arroser un Terrain de Golf.
Détournement d’attention.
Comme d’habitude Mr Piolle critique ce qui se passe hors de Grenoble pour éviter qu’on regarde ses échecs : records de violence, dealers, impôts élevés, endettement, patrimoine à l’abandon, 2 piscines fermées, parkings hors de prix, bétonnage, embouteillages, fontaines sans eaux, suppression des « 3 jours cyclistes », tags à gogo, …
Monsieur Piole est effectivement dans la provocation permanente. Il me connaît totalement l’apport de l’industrie du golfe au tourisme, en terme d’emploi, et en activité qui se destine aussi aux scolaires aux seniors etc. Il est dans le cliché permanent et ne cherche qu’à opposer les Français, riche contre les pauvres, écolo contre destructeur, etc.
Éric Piol cherche le buzz en permanence, j’espère que les gens vont commencer à le voir telle qu’il est vraiment maintenant qu’il est aux affaires… À la recherche de développer sa carrière personnelle.
Piolle va suspendre les baptêmes et règlementer l’usage des pistolets à eau.
Contester, pester contre tout… Piolle ne sait faire que ça !
Alors qu’il n’est même pas capable de créer d’espace vert à Grenoble. Et en ruinant la ville, il a vendu le captage d’eau de Rochefort, pourtant si précieux aux grenoblois.
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