EN BREF – Dix jours après le lancement de l’occupation de l’esplanade Alain-le-Ray sur le site de la Caserne de Bonne à Grenoble, le collectif Droit au logement et les représentants des occupants ont lancé, ce mardi 14 juin 2022, un appel aux services de l’État pour trouver des solutions de logement ou d’hébergement aux personnes présentes. Ainsi qu’aux élus du territoire, dont ils regrettent le silence.
« L’État ne peut pas faire le choix de l’enlisement et a intérêt à trouver des solutions dignes au plus vite. » Ainsi s’expriment les représentants des “occupants” de l’esplanade Alain-le-Ray de Grenoble, située sur la Caserne de Bonne. Pour la plupart des migrants, des demandeurs d’asile et des personnes déboutées de cette demande.
Dix jours après leur installation à l’initiative du collectif Droit au logement 38 (Dal), les manifestants “permanents” continuent de réclamer des solutions de logement ou d’hébergement.
Le mouvement, accompagné d’une manifestation mettant en avant les bâtiments vides du territoire grenoblois, a abouti à une rencontre avec les services de la préfecture vendredi 10 juin. Résultat ? « Je pense qu’ils nous ont reçus pour dire qu’ils nous ont reçus », juge un occupant. Non sans ironiser : « Selon eux, on a choisi le mauvais moment parce qu’il y a des élections. Le pays s’arrête quand il y a des élections ? »
Des élus et des candidats absents ?
Les élus en prennent aussi pour leur grade. « Les élus politiques locaux sont mystérieusement muets alors qu’ils devraient soutenir de tout leur poids cette mobilisation importante », juge le Dal. Qui annonce avoir invité à venir les rencontrer vendredi 17 juin à 19 heures le maire de Grenoble Éric Piolle, le président de la Métro Christophe Ferrari et son vice-président au Logement Nicolas Beron Perez, ainsi que le président de l’EPFL Laurent Amadieu.
Les candidats aux législatives ne se sont quant à eux pas plus manifestés. Raphaël, du Dal, précise que la candidate Nupes dans la première circonscription de l’Isère Salomé Robin est venue à leur rencontre, « mais n’a pas souhaité prendre la parole ou communiquer sur le sujet ». Pour se faire entendre, le Dal organise donc une nouvelle manifestation le samedi 18 juin, au départ de la place de Verdun à 14 heures.
Les occupants affirment que l’immense majorité des personnes présentes sur le site « a constitué un dossier Dalo/Daho [Droit au logement opposable et Droit à l’hébergement opposable, ndlr] pour être logées ou hébergées ». Non sans fustiger un État qui, selon eux, ne respecte pas ses propres lois et a été « multi-condamné par le tribunal administratif à des amendes qu’il ne verse même pas ».
En matière de solutions, le Dal appelle à « mettre en conformité avec le principe de dignité humaine les centres d’hébergement existants », ainsi qu’à « réquisitionner les logements vacants » et à « appliquer la circulaire Wargon demandant l’arrêt des expulsions sans relogement ».
Autant de revendications illustrées par l’occupation de l’esplanade, où le nombre de personnes et de familles présentes est passé de 50 à (environ) 75 en l’espace de dix jours.