FOCUS - Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à l'appel de plusieurs collectifs, ce mardi 1er mars 2022, devant les locaux d'Ajhiralp, à Grenoble, pour dénoncer les conditions de vie dans le centre d'hébergement d'urgence de Voreppe, géré par l'association. Entre 130 et 140 migrants et sans-abri sont actuellement hébergés dans cet hôtel. Ils pointent, pêle-mêle, leur isolement géographique, l'absence de cuisine, l'insalubrité des chambres ou encore le manque d'accompagnement. Des accusations que conteste vivement la direction d'Ajhiralp.
"Si on me propose d'aller en prison ou à Voreppe, je préfère la prison. À l'hôtel, on nous traite comme des animaux." Mohamed n'y va pas avec le dos de la cuillère. Mais l'exilé guinéen traduit un sentiment largement partagé par l'ensemble des personnes hébergées dans un hôtel à Voreppe. Géré par l'association d'insertion sociale et socio-judiciaire Ajhiralp (ex-Arepi), ce centre d'hébergement d'urgence, qui accueille de 130 à 140 migrants (sans-papiers, demandeurs d'asile ou réfugiés) et sans-abri – essentiellement des familles mais aussi des hommes seuls – orientés par le 115, se retrouve depuis de longs mois dans le viseur des militants associatifs.
Plusieurs associations et collectifs isérois, de Lutte hébergement Grenoble à la Coordination iséroise de soutien aux étrangers migrants (Cisem), en passant par le Dal (Droit au logement), la Ligue des droits de l'Homme (LDH) ou Réseau éducation sans frontières (RESF), appelaient ainsi à un rassemblement, ce mardi 1er mars 2022, devant les locaux d'Ajhiralp, dans le quartier des Eaux-Claires, à Grenoble. Objectif : interpeller l'association gestionnaire en dénonçant les conditions de vie "indignes" et "insupportables" des personnes hébergées à Voreppe.
L'hébergement d'urgence de Voreppe loin des commerces et des lignes de bus
De fait, les résidents pointent une longue liste de maux... À commencer par l'isolement géographique. Situé au fond d'une zone industrielle, coincé entre l'A48 et la D3, l'hôtel est en effet loin de tout, à l'écart des commerces comme des lignes de bus. Le moindre déplacement s'apparente donc à un parcours du combattant. Compter ainsi "une heure trente au total pour aller à Grenoble", précise une militante du collectif Lutte hébergement Grenoble.
"On doit marcher vingt minutes, sur le bord de la route, pour arriver au premier arrêt de bus", se lamente Nugzar. Compliqué pour ce Géorgien en fauteuil roulant, qui doit se rendre tous les jours à Grenoble pour ses courses alimentaires, ses rendez-vous chez le kiné ou dans des associations de soutien. "Avec mon fauteuil, j'ai déjà eu des accrochages avec des voitures car les trottoirs ne sont pas adaptés, notamment à la sortie de l'hôtel", ajoute-t-il.
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