REPORTAGE – Véritable « prouesse architecturale », le Haut Bois, immeuble d’habitat social en ossature bois, avec 56 logements sur 9 étages, construit en zone sismique sur la Zac Flaubert à Grenoble a été inauguré vendredi 13 mai 2022. Venus nombreux à la petite fête, élus et acteurs investis dans ce projet ont clamé leur fierté d’avoir contribué à ce bâtiment vertueux à plus d’un titre. Confort de vie, balcon généreux et charges minimales, les locataires qui ont emménagé en début d’année dans l’immeuble devraient être gagnants sur toute la ligne. Ce qui n’empêche pas certains d’émettre des critiques.
Quatre ans d’études, 18 mois de travaux, un investissement de 11 millions d’euros TTC, des qualités environnementales à la pointe, rarement sinon jamais égalées dans le logement social… Le Haut Bois méritait bien une cérémonie d’inauguration en bonne et due forme.
Celle-ci a démarré, en musique, vendredi 13 mai, au son des… hautbois, ça ne s’invente pas. Un concert donné par les élèves du conservatoire de Grenoble, venus en voisins, l’établissement étant situé à quelques encablures de l’écoquartier Flaubert.
« La norme incendie n’existait pas sur ce type de bâtiment. On a dû faire un test grandeur nature, en brûlant deux étages et demi, pour que les pompiers nous disent “ok, vous pouvez y aller” »
Construit par le bailleur Actis, cet immeuble de 9 étages est le premier de cette taille en ossature bois dans l’habitat social. De surcroît implanté dans une zone sismique. Des innovations qui n’ont pas été sans requérir beaucoup de volonté de la part de toute une chaîne d’acteurs. « Il y a eu beaucoup de partenaires à convaincre », a ainsi souligné Eric Piolle, maire de Grenoble et président d’Actis dans le précédent mandat.
Inauguration du Haut Bois, premier immeuble d’habitat social passif de 9 étages en zone sismique construit à Grenoble sur l’écoquartier Flaubert, en présence de Christophe Ferrari, Eric Piolle, Elisa Martin, et Stéphane Duport-Rosand, vendredi 13 mai 2022 © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Des freins, il y en a eu, confirme en marge de l’inauguration, Jacques Felix-Faure, l’un de deux architectes. Un exemple ? Il a fallu démontrer que l’immeuble ne craignait pas plus le feu qu’un autre. « La norme incendie n’existait pas sur ce type de bâtiment. On a dû faire un test grandeur nature, c’est à dire faire brûler deux étages et demi à l’échelle 1, pour que les pompiers nous disent “ok, vous pouvez y aller”, ça a coûté 80 000 euros quand même. »
Petite déception pour les constructeurs, le bois utilisé n’est seulement qu’à 20% local et à 80% d’origine autrichienne. « On est très triste de cela, déclare l’architecte, mais au moment où on a construit le Haut Bois, les entreprises françaises n’étaient pas prêtes. » Aujourd’hui, le bois des Alpes pourrait être davantage utilisé, car ce marché a, entre temps, mûri et deux usines se sont créées, se réjouit l’architecte.
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