Nordahl Lelandais. DR (capture d'écran Facebook)

Nordahl Lelandais mis en cause par une lettre ano­nyme dans un éven­tuel nou­veau meurtre en Chartreuse, le par­quet de Grenoble ouvre une enquête

Nordahl Lelandais mis en cause par une lettre ano­nyme dans un éven­tuel nou­veau meurtre en Chartreuse, le par­quet de Grenoble ouvre une enquête

EN BREF – Le par­quet de Grenoble confirme, ce jeudi 5 mai 2022, avoir ouvert une enquête suite à une lettre ano­nyme impli­quant Nordahl Lelandais dans une pos­sible troi­sième affaire de meurtre, infor­ma­tion révé­lée la veille par Marianne. Selon l’heb­do­ma­daire, ce cour­rier a été envoyé en février 2022, en plein pro­cès du meurtre de Maëlys, à l’as­so­cia­tion Assistance et recherche de per­sonnes dis­pa­rues (ARPD). L’auteur, qui se pré­sente comme un ex-ami de l’an­cien maître-chien, l’ac­cuse de s’en être pris à un homme en 2012, en Chartreuse. Des faits que les enquê­teurs ont rap­pro­chés de la dis­pa­ri­tion de Loïc Guérin, un qua­dra­gé­naire autiste retrouvé mort à la même époque, au pied d’une falaise.

Au cours des der­nières années, Nordahl Lelandais, déjà condamné pour les meurtres du capo­ral Arthur Noyer et de Maëlys de Araujo, a été asso­cié à de nom­breuses affaires non élu­ci­dées. Sans que jamais aucun lien for­mel ne puisse être éta­bli. Mais les enquê­teurs creusent désor­mais la piste d’une nou­velle vic­time, suite à une lettre ano­nyme met­tant en cause l’an­cien maître-chien dans un éven­tuel troi­sième crime, a révélé l’heb­do­ma­daire Marianne, ce mer­credi 4 mai 2022. Une infor­ma­tion confir­mée, ce jeudi 5 mai, par le par­quet de Grenoble, qui a annoncé avoir confié une enquête à la sec­tion de recherches de la gen­dar­me­rie de Grenoble.

La salle d'audience et les 23 000 pages du dossier, avant l'ouverture du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre de la petite Maëlys. © Manuel Pavard - Place Gre'net

Jugé durant trois semaines devant la cour d’as­sises de l’Isère, Nordahl Lelandais a été condamné en février 2022 à la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tuité assor­tie d’une période de sûreté de 22 ans pour l’en­lè­ve­ment et le meurtre de la petite Maëlys, en 2017. © Manuel Pavard – Place Gre’net

Selon le jour­nal, le mys­té­rieux cour­rier a été envoyé à l’as­so­cia­tion Assistance et recherche de per­sonnes dis­pa­rues (ARPD), le 9 février 2022, en plein pro­cès du meurtre de Maëlys, à l’is­sue duquel Nordahl Lelandais a été condamné à la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tuité assor­tie d’une peine de sûreté de 22 ans, par la cour d’as­sises de l’Isère. « Sa lec­ture donne froid dans le dos », sou­ligne Marianne. L’auteur de la lettre, qui se pré­sente comme un ancien ami de l’ex-mili­taire, raconte ainsi un épi­sode trou­blant sur­venu en 2012 dans le mas­sif de la Chartreuse.

« Nono s’est arrêté et il est des­cendu de la voi­ture en l’in­sul­tant », rap­porte l’au­teur ano­nyme, cité par Marianne. Paniqué, l’homme se serait enfui en cou­rant dans la forêt mais « Nono a lâché les trois chiens qui sont par­tis après le gars », pour­suit le témoin qui, après un long moment, a vu Nordahl Lelandais reve­nir avec ses chiens… Mais sans l’individu.

Alors qu’ils se ren­daient tous deux en voi­ture à Saint-Hilaire-du-Touvet (Isère), ils auraient croisé « un indi­vidu bizarre » mar­chant au milieu de la route, à proxi­mité d’un foyer pour adultes han­di­ca­pés. « Nono [comme le sur­nom­maient ses proches] s’est arrêté et il est des­cendu de la voi­ture en l’in­sul­tant », rap­porte l’au­teur ano­nyme, cité par l’hebdomadaire.

Paniqué, l’homme se serait enfui en cou­rant dans la forêt avoi­si­nante mais « Nono a lâché les trois chiens qui sont par­tis après le gars », pour­suit le témoin. D’après ce der­nier, la traque aurait alors duré un long moment, avant qu’il ne voit Nordahl Lelandais reve­nir avec ses chiens… Mais sans l’in­di­vidu qu’il n’a « pas revu » ensuite.

Pour la dis­pa­ri­tion de Loïc Guérin, les enquê­teurs avaient conclu à l’é­poque à une « mort accidentelle »

Grâce aux indices géo­gra­phiques don­nés dans la lettre, les enquê­teurs ont fait le rap­pro­che­ment avec Loïc Guérin, un homme de 43 ans atteint d’au­tisme, dis­paru de son foyer le 22 sep­tembre 2012, éga­le­ment en Chartreuse. Son corps sans vie avait été retrouvé envi­ron trois semaines plus tard, le 13 octobre 2012, au pied d’une barre rocheuse, dans un sec­teur boisé et escarpé. Les enquê­teurs avaient conclu à l’é­poque à une « mort accidentelle ».

Nordahl Lelandais il y a quelques années - l'accusé a beaucoup changé physiquement depuis (capture d'écran). DR

Plusieurs affaires de dis­pa­ri­tions et meurtres non réso­lues ont été asso­ciées à Nordahl Lelandais ces der­nières années mais jusque-là, aucun lien for­mel n’a pu être éta­bli. DR

Les inves­ti­ga­tions conduites par les gen­darmes de la sec­tion de recherches, sous l’é­gide du par­quet de Grenoble, vont main­te­nant ten­ter de déter­mi­ner si Nordahl Lelandais a un lien avec la mort de Loïc Guérin. Les enquê­teurs doivent éga­le­ment essayer de retrou­ver l’au­teur du cour­rier, qui ne four­nit aucun indice sur son iden­tité. Mais selon les pro­pos, rela­tés par Marianne, d’un ancien ami proche du double meur­trier, « il ne peut y avoir que deux per­sonnes qui cor­res­pondent » au pro­fil de l’inconnu.

Manuel Pavard

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