REPORTAGE VIDÉO - L'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'encontre de Nordahl Lelandais, ce jeudi 17 février 2022 au matin. L'ex-militaire comparaît depuis le 31 janvier devant la cour d'assises de l'Isère pour l'enlèvement et le meurtre de Maëlys de Araujo, 8 ans, en août 2017, à Pont-de-Beauvoisin. Le verdict est attendu ce vendredi 18 février.
L'avocat général Jacques Dallest a requis, ce jeudi 17 février 2022 au matin, la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, à l'encontre de Nordahl Lelandais. L'ancien maître-chien comparaît depuis le 31 janvier devant la cour d'assises de l'Isère pour l'enlèvement, la séquestration et le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, 8 ans, dans la nuit du 26 au 27 août 2017, lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin. Il est aussi jugé pour les agressions sexuelles de deux petites-cousines, commises en juillet et août 2017.
Nordahl Lelandais, jugé pour le meurtre, précédé d'enlèvement et séquestration, de Maëlys, sera fixé sur son sort ce vendredi 18 février 2022, après le délibéré. DR (capture d'écran Facebook)
"Je vous demande de le déclarer grand criminel, grand prédateur, coupable des faits", a lancé l'avocat général aux jurés, au terme d'un long réquisitoire de deux heures. "Je vous demande de répondre oui à toutes les questions qui vous sont posées", a-t-il réclamé également, précisant que l'accusé était "juridiquement en état de récidive légale".
La peine maximale encourue pour cette qualification
"Quelle est la juste peine ?", s'est interrogé Jacques Dallest. "Celui qui assassine un enfant met à mort la vie elle-même. Il incarne la figure la plus impitoyable de la mort", a-t-il asséné. "Nordahl Lelandais, vous êtes un destructeur de bonheur, un ravageur d'innocence, le massacreur d'une enfant."
L'avocat général Jacques Dallest a demandé la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans contre Nordahl Lelandais, à l'issue d'un long réquisitoire de deux heures, ce jeudi 17 février 2022 au matin. © Joël Kermabon - Place Gre'net
Les réquisitions prononcées par le ministère public en ce quatorzième jour d'audience correspondent à la peine maximale encourue par l'ex-militaire pour cette qualification. Celui-ci n'était en effet pas poursuivi pour viol, torture ou actes de barbarie sur la fillette, faute de preuves, le corps de Maëlys n'ayant été retrouvé qu'en février 2018, soit près de six mois après les faits.
"J'ai la conviction qu'un geste sexuel a été imposé à Maëlys mais on ne peut pas le démontrer"
"Évidemment que le mobile est sexuel", a pourtant affirmé l'avocat général, qui a dit avoir "la conviction qu'un geste sexuel a été imposé à Maëlys, attouchements ou pénétration". Malheureusement, "on ne peut pas le démontrer", a-t-il déploré. "Je comprends que ça puisse choquer humainement et moralement mais juridiquement, on ne peut pas prouver le viol", a ajouté Jacques Dallest.
Un public encore plus nombreux que ces derniers jours patientait devant la salle d'audience, ce jeudi 17 février 2022, dans l'espoir d'assister aux réquisitions de l'avocat général. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Pour le magistrat, Nordahl Lelandais n'est cependant "pas l'ennemi public numéro un ni un tueur en série compulsif, c'est un raté de la vie, un prédateur sexuel doublement meurtrier". L'avocat général a également insisté sur la "froideur" de l'accusé, en lien avec son "sentiment de toute-puissance".
"En 2017, Nordahl Lelandais était un danger social considérable, hermétique à la souffrance des autres et notamment des parents", selon Jacques Dallest, qui a souligné son "absence de remords et d'empathie". "Je n'ai pas senti d'émotion chez l'accusé", a-t-il indiqué, en référence aux diverses déclarations de Nordahl Lelandais au cours du procès.
"Des réquisitions à la hauteur du crime commis par Nordahl Lelandais"
À la sortie de la salle d'audience, les parties civiles ont affiché leur satisfaction [voir vidéo]. Me Fabien Rajon, avocat de la famille maternelle de Maëlys, a ainsi salué "des réquisitions à la hauteur du crime commis par Nordahl Lelandais". "L'avocat général a livré un réquisitoire complet, sans rien oublier", a jugé de son côté Me Laurent Boguet, avocat du père de la fillette, Joachim de Araujo.
Ce jeudi après-midi, place aux plaidoiries de la défense, qui viendront clore ces trois semaines d'audience. Me Alain Jakubowicz, avocat de Nordahl Lelandais, s'adressera ainsi aux jurés, précédé de ses deux collaborateurs. Le verdict est quant à lui attendu ce vendredi 18 février.