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Affaire des piqûres : deux nou­velles plaintes de per­sonnes piquées à leur insu en boîte de nuit, à Saint-Martin-d’Uriage et Voiron

Affaire des piqûres : deux nou­velles plaintes de per­sonnes piquées à leur insu en boîte de nuit, à Saint-Martin-d’Uriage et Voiron

FOCUS – Deux nou­velles vic­times ont déposé plainte après avoir été piquées à leur insu lors d’une soi­rée en dis­co­thèque, ce dimanche 17 avril 2022, res­pec­ti­ve­ment à Saint-Martin-d’Uriage et Voiron. À ce stade, neuf plai­gnants affirment avoir été vic­times de piqûres – ou s’être vu ver­ser une sub­stance dans son verre pour l’un d’entre eux – en boîte de nuit ou en concert, durant le week-end de Pâques, dans la région gre­no­bloise. Mais au total, les urgences du CHU Grenoble Alpes ont reçu, ces der­niers jours, en consul­ta­tion, une quin­zaine de per­sonnes en lien avec cette « affaire des piqûres ». Celles-ci s’a­joutent aux nom­breux cas simi­laires recen­sés depuis un mois dans d’autres villes fran­çaises, notam­ment à Nantes et Béziers.

[Article mis à jour ven­dredi 22 avril 2022, à 12h40]

Deux jours après la révé­la­tion de « l’af­faire des piqûres », la liste des vic­times – offi­cielles et offi­cieuses – conti­nue de s’al­lon­ger. Deux nou­velles plaintes ont en effet été dépo­sées devant les gen­darmes de la Communauté de bri­gades (Cob) de Meylan et les poli­ciers de Voiron, annonce le pro­cu­reur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, ce jeudi 21 avril 2022.

Affaire des piqûres en boîte de nuit en Isère. Club lumière rouge en boite de nuit. © Pixabay - eszterateh

Les plai­gnants racontent avoir été piqués à leur insu en soi­rée, essen­tiel­le­ment dans des dis­co­thèques de la région gre­no­bloise. © Pixabay – esz­te­ra­teh https://​pixa​bay​.com/​f​r​/​u​s​e​r​s​/​e​s​z​t​e​r​a​t​e​h​-​1​2​1​4​3​1​20/

« La pre­mière concerne une vic­time qui pense qu’une sub­stance a pu être ver­sée dans son verre lors­qu’elle est allée fumer avec des amis, lors d’une soi­rée en dis­co­thèque, à Saint-Martin‑d’Uriage, le dimanche 17 avril 2022″, pré­cise le pro­cu­reur. La seconde, elle, vient d’un jeune de 17 ans qui « se plaint d’une piqûre et du vol de son télé­phone, de clés, de sa montre et de sa carte ban­caire », le même soir, mais cette fois dans une boîte de nuit de Voiron.

Neuf plaintes mais une quin­zaine de per­sonnes reçues aux urgences du CHU en lien avec cette affaire

Avant cela, les auto­ri­tés avaient déjà reçu les plaintes de sept per­sonnes affir­mant avoir été dro­guées à leur insu au cours du week-end de Pâques, pour les unes lors de soi­rées en boîte de nuit (au Marquee et au Lamartine, à Grenoble, et à l’Alpha Club, à Saint-Martin-d’Uriage), pour les autres lors d’un concert au Palais des sports de Grenoble. Cinq femmes et deux hommes, âgés de 17 à 22 ans, qui décri­vaient le même mode opé­ra­toire avec des piqûres. Tous racon­taient ainsi avoir été piqués – sans doute par une seringue -, avant d’être pris de malaise.

@ Balance ton bar Grenoble

Plusieurs per­sonnes ont évo­qué ces évé­ne­ments sur le compte Instagram « Balance ton bar Grenoble ». @ Balance ton bar Grenoble

Si neuf vic­times sont donc offi­ciel­le­ment recen­sées à ce stade, leur nombre pour­rait en réa­lité être plus élevé. En effet, indique le par­quet, « les urgences de l’hôpital de Grenoble ont reçu en consul­ta­tion, ces der­niers jours, une quin­zaine de per­sonnes en lien avec cette affaire ». En outre, plu­sieurs autres per­sonnes ont dénoncé sur les réseaux sociaux des faits simi­laires, sur­ve­nus éga­le­ment du ven­dredi 15 au dimanche 17 avril, notam­ment sur le compte Instagram « Balance ton bar Grenoble ».

Seule la der­nière plainte « fait état d’un délit consé­cu­tif à la piqûre, un vol en l’occurrence »

Difficile pour l’heure de connaître les moti­va­tions du ou des agres­seurs, la majo­rité des vic­times n’ayant pas fait l’ob­jet de vol ou d’a­gres­sion sexuelle dans la fou­lée. Sur les neuf plaintes actuel­le­ment enre­gis­trées par les ser­vices de police ou de gen­dar­me­rie dans l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise, seule la der­nière fait ainsi « état d’un délit consé­cu­tif à la piqûre, un vol en l’oc­cur­rence », sou­ligne Éric Vaillant.

Selon le pro­cu­reur, tous les plai­gnants se sont par ailleurs ren­dus à l’hô­pi­tal pour y subir des tests. Peu d’in­for­ma­tions ont cepen­dant fil­tré jus­qu’à pré­sent sur la sub­stance injec­tée, même si les soup­çons se portent logi­que­ment sur le GHB. Une drogue qu’Éric Vaillant a ainsi men­tion­née ce mer­credi 20 avril, rap­pe­lant que « les exa­mens à réa­li­ser pour recher­cher les traces de GHB doivent être réa­li­sés le plus pré­co­ce­ment pos­sible et en tout cas avant huit heures (sang) ou douze heures (urine) ».

Deux nouvelles plaintes dans l'affaire des piqûres en boîte de nuit en Isère. © CHU Grenoble-Alpes - service communication

Une quin­zaine de per­sonnes ont été reçues aux urgences du CHU Grenoble Alpes, durant le week-end de Pâques, après avoir été vic­times de piqûres en boîte de nuit ou en concert. © CHU Grenoble-Alpes – ser­vice communication

Le par­quet de Grenoble, qui a ouvert une enquête pour « admi­nis­tra­tion de sub­stances nui­sibles », invite donc les per­sonnes vic­times de faits simi­laires à se faire connaître en dépo­sant plainte au com­mis­sa­riat de Grenoble ou dans la bri­gade de gen­dar­me­rie la plus proche de leur domi­cile. Le pro­cu­reur assure enfin qu” « aucun élé­ment de l’en­quête ne per­met de mettre en cause les gérants des éta­blis­se­ments ».

Des piqûres en boîte de nuit signa­lées éga­le­ment à Nantes, à Béziers et dans d’autres villes

« L’affaire des piqûres » ne semble pas cir­cons­crite à l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. De nom­breux cas simi­laires ont en effet été signa­lés, ces der­nières semaines, dans plu­sieurs villes fran­çaises, notam­ment à Nantes et Béziers. Les par­quets res­pec­tifs de ces deux villes ont d’ailleurs, comme à Grenoble, ouvert une enquête pour « admi­nis­tra­tion de sub­stances nuisibles ».

À Béziers, dix per­sonnes ont ainsi déposé plainte, ce jeudi 21 avril 2022, après avoir été piquées dans deux dis­co­thèques de la sous-pré­fec­ture de l’Hérault, dans la nuit du 17 au 18 avril. Et à Nantes, ce sont désor­mais qua­rante-trois per­sonnes qui ont rap­porté des piqûres lors de soi­rées en boîte de nuit. Vingt-trois cas avaient déjà été recen­sés à la mi-mars et vingt nou­velles vic­times ont été iden­ti­fiées depuis. Des faits sur­ve­nus dans dix-sept éta­blis­se­ments dif­fé­rents de la cité des ducs mais qui n’ont pas tous donné lieu à des plaintes.

D’autres signa­le­ments – moins nom­breux – ont aussi été effec­tués à Rennes, ainsi qu’à Amiens où une enquête a éga­le­ment été ouverte après qu’une jeune femme de 23 ans a été hos­pi­ta­li­sée suite à une piqûre au bras. À ce stade, la plu­part des ana­lyses toxi­co­lo­giques pra­ti­quées dans ces dif­fé­rentes villes n’ont pas per­mis de déter­mi­ner si une sub­stance nui­sible (GHB ou autre) avait été injec­tée. Mais par pré­cau­tion, les per­sonnes expo­sées ont reçu un trai­te­ment pré­ven­tif post-expo­si­tion au VIH.

La majo­rité des vic­times, à Grenoble comme ailleurs, n’ont pour l’heure pas fait état de vol ou d’a­gres­sion sexuelle com­mis après la piqûre. Cependant, même sans délit consé­cu­tif et/ou admi­nis­tra­tion d’une quel­conque sub­stance, l’au­teur des faits est pas­sible du délit de « vio­lences avec arme » et encourt donc une peine de trois ans de prison.

Manuel Pavard

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