EN BREF – Une parcelle de terrain délivrée par la mairie avec des permis de végétaliser pour que chacun y plante un potager, des fleurs ou des arbustes. C’était une des promesses de campagne des dernières élections municipales à Saint-Égrève. Depuis peu, c’est une réalité. Les élus cherchent maintenant à faire connaître le projet.
C’est au bout du marché de Saint-Égrève, installé sur le square Armand-Nodon, que des élus ont posé leurs valises ce vendredi 15 avril 2022 pour présenter une nouvelle initiative aux habitants : les permis de végétaliser. Cette démarche participative, qui faisait partie des promesses de campagnes de la nouvelle équipe élue, était en réflexion depuis les élections municipales. Une promesse concrétisée grâce au projet Grenoble capitale verte de l’Europe 2022, le 6 avril dernier.
« Le plan c’est de proposer à n’importe qui d’avoir son jardin sur les espaces appartenant à la commune ou sur les parcelles publiques », explique Guillaume Forrest, conseiller municipal de Saint-Égrève délégué à l’agriculture urbaine, l’alimentation et la nature urbaine, sur place pour présenter le dispositif. « Les Saint-Egrèvois sont invités à planter des fleurs des arbustes ou à faire un potager sur ces terrains. »
Les seules conditions : la faisabilité, qui est évaluée par les agents communaux dans les deux mois après la demande de permis, et le respect de la charte. Si tout le monde peut jardiner, il y a tout de même un certain nombre de règles à respecter concernant le choix des végétaux (pas d’espèces invasives ou illégales), les pratiques du jardinage (qui doit être écologique, sans produits phytosanitaires ou engins) ou encore le vivre-ensemble. Si elles sont respectées, la mairie pourra délivrer un permis de végétaliser renouvelable tous les ans sur douze ans.
Semer les premières graines dans les esprits
Peu de Saint-Égrévois s’arrêtent devant le stand. N’auraient-ils donc pas la main verte ? Guillaume Forrest a une autre explication : « On est un peu surpris à quel point le marché est calme aujourd’hui », observe l’élu. D’autant plus que ceux qui s’arrêtent se montrent très intéressés.
C’est le cas d’Alain, retraité qui est descendu de son vélo pour se renseigner. « L’idée est intéressante. Je ne sais pas si je vais m’y mettre, mais ça peut être une bonne idée », juge-t-il. « Je n’ai pas vraiment la main verte. Moi, j’aime beaucoup les arbres. Je m’en occupe chez mes enfants et chez moi, mais ça risque de prendre de la place sur les parcelles. Je ne sais pas si cela sera possible. » Malgré son enthousiasme, Alain se montre inquiet sur un point : « Certaines zones sur ces cartes servent de parking aujourd’hui. Il va falloir trouver un endroit où mettre les voitures si elles sont végétalisées. »
Une inquiétude que ne partage pas Apolline, âgée de 16 ans. « Je pense qu’il y a besoin de plus d’espaces verts à Saint-Égrève. Moi-même, j’ai un jardin dont je m’occupe avec surtout des plantes mellifères. Mais il est tout petit, ça pourrait être l’occasion d’en faire un plus grand. On peut même imaginer des refuges LPO, ces endroits aménagés pour accueillir des oiseaux. »
Si les premiers permis potentiels se trouvent peut-être là, Guillaume Forrest n’a aucun doute sur la réussite du projet. « On veut rendre les gens acteurs de leur quartier. Ce permis s’adresse surtout aux personnes habitant dans des immeubles, qui n’ont donc pas d’espaces verts. Eux aussi ont besoin de montrer à leurs enfants comment, d’une graine, on arrive à quelque chose par exemple. »