FIL INFO – Sami Halila, chercheur du CNRS au Centre de recherches sur les macromolécules végétales à Grenoble, a remporté la 11e édition des Cosmetic Victories. Un concours organisé par les géants français de la cosmétique qui récompensent les projets de recherche à la pointe des produits de beauté.
La musique française a ses victoires, la cosmétique aussi. Ou plus précisément, la recherche en cosmétique. Les projets les plus prometteurs dans le domaine sont ainsi récompensés chaque année par la Cosmetic Valley, un conglomérat de l’industrie cosmétique basé à Chartres. Cette année, l’un des deux chercheurs récompensés d’une Cosmetic Victories est le glychochmiste Sami Halila et il est grenoblois !
Une invention qui fait évoluer la cosmétique bio
C’est au sein de l’antenne grenobloise du CNRS nommée le Centre de recherches sur les macromolécules végétales (Cermav) que le chercheur venu d’Amiens a développé le Carbogel. Un gel végétal qui représente un bond de géant pour la confection de produits bio.
Dans le détail, « le projet porte sur la gélification supramoléculaire de liquides organiques, comme des huiles, solvants ou esters gras, par des dérivés de monosaccharides qui s’auto-assemblent en un réseau 3D. Les gélateurs “sucrés” sont synthétisés selon une méthode éco-compatible et efficace (réaction dans l’eau). La gélification est effectuée par sonication, ou par chauffage/refroidissement, ou par dilution. Le gel peut servir de matrice stimuli-sensible pour la délivrance contrôlée d’agents cosmétiques. »
Des avancées qui s’inscrivent dans une démarche de cosmétique responsable et verte et qui simplifie également la conception des produits de beauté.
Une industrie à la pointe
Le Cermav remporte donc le prix de 10 000 euros et l’invention de Sami Halila sera bientôt brevetée. L’autre lauréat est l’Australien Stefan Mazy pour son test de diagnostic épigénétique. « Une plus value scientifique », selon Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley. Ce dernier explique le rôle actuellement déterminant des technologies dans l’industrie cosmétique. « Cela nécessite de recourir aux sciences dures ou aux techniques émergentes. Chimie verte, intelligence artificielle, objets connectés, neurosciences, nouveaux matériaux feront demain la différence. » Des nouveaux matériaux comme le Carbogel de Sami Halila.