FOCUS – Le tribunal judiciaire de Grenoble a condamné, le 31 mars 2022, l’entreprise Paret-Louze à 40 000 euros d’amende, dont 20 000 avec sursis, et son gérant à 10 000 euros d’amende, dont 5000 avec sursis, pour épandage illégal de pesticides. Cet arboriculteur de Roussillon (Isère) était poursuivi pour avoir traité avec un insecticide une centaine d’hectares de pommiers, en présence d’abeilles et autres pollinisateurs, en avril 2021. Les associations France nature environnement Isère, France nature environnement Auvergne Rhône-Alpes et Générations futures s’étaient portées parties civiles.
« Une peine à la hauteur des enjeux écologiques et humains. » France nature environnement Isère (FNE Isère) et France nature environnement Auvergne Rhône-Alpes (FNE Aura), deux des trois associations parties civiles dans ce dossier – avec Génération futures -, saluent le jugement rendu par le tribunal judiciaire de Grenoble. Le 31 mars 2022, le juge a condamné la société Paret-Louze à 40 000 euros d’amende, dont 20 000 avec sursis, et son gérant à 10 000 euros d’amende, dont 5000 avec sursis, pour épandage illégal de pesticides.
L’arboriculteur, installé à Roussillon (Isère), avait comparu le 8 mars 2022 devant le tribunal, pour des faits survenus un an auparavant. Lors d’un contrôle réalisé le 1er avril 2021, les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) avaient en effet constaté que l’entreprise pulvérisait, en plein jour, un insecticide sur une centaine d’hectares de pommiers en fleurs, en présence d’abeilles et d’autres insectes pollinisateurs. Or, selon la réglementation, les traitements avec des produits phytosanitaires doivent être pratiqués en dehors de la présence des abeilles, donc de nuit.
Les pesticides, « principale cause du déclin des populations d’abeilles », selon FNE Isère
« Le produit phytosanitaire utilisé est l’un des plus nocifs sur le marché » pour les insectes pollinisateurs, affirme FNE Isère, ajoutant que l’usage des pesticides est aujourd’hui « la principale cause du déclin des populations d’abeilles ». Et l’association de préciser : « Chaque année en France, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent, contre 5 % il y a 30 ans. »
Un triste constat qui a poussé FNE Isère à se constituer parties civiles. « En tant qu’association de protection de l’environnement, nous ne pouvions rester sans réponse face à de tels agissements », explique ainsi son président Francis Odier. « À l’échelle mondiale, 75 % de nos cultures alimentaires et près de 90 % des plantes sauvages à fleurs dépendent, au moins en partie, de la pollinisation par les animaux », souligne-t-il, citant un rapport de 2016 de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
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