FOCUS – Vendredi 22 décembre, des pots de miel issus des treize ruches installées dans Grenoble ont été remis à des élèves de cours préparatoire de l’école Libération sur le cours du même nom. Une occasion pour la ville de sensibiliser les enfants à l’importance des abeilles dans l’espace urbain. Les futures générations en seront-elles plus écolos ? Peut-être…
« Ouahou ! Du miel ! » Les élèves d’une classe de CP de l’école Libération étaient impatients vendredi de recevoir chacun leur pot de miel issu de la récolte de la Ville de Grenoble.
Cette dernière a en effet installé, depuis 2010, treize ruches réparties dans différents espaces grenoblois : sur le toit de l’Hôtel de ville, au-dessus de l’école Saint-Laurent, à la Maison des Collines, au Centre horticole et dans les parcs Marliave, Jean-Verlhac et des Champs Élysées. « Le but est de réimplanter la nature dans la ville », explique Fabien Malbet, adjoint aux écoles qui soutient le projet.
164 kg de miel ont ainsi été récoltés en juillet (contre 150 l’an dernier) et mis en pots par l’Association familiale de l’Isère pour personnes handicapées (Afiph). « Cette année, dix écoles, vingt-deux classes de CP et environ 450 élèves des six secteurs de la ville sont concernés par cette distribution de miel, sous forme de pots individuels de 125 g », se félicite Fabien Malbet, adjoint aux écoles.
Le reste de la production est destiné aux relations internationales, dégustations lors de tenues de stands, concours des balcons et maisons fleuris, ou encore aux structures sociales de la ville (Ehpad…).
Un moyen de sensibiliser le jeune public
Mais cette distribution dans les écoles constitue surtout un moyen de sensibiliser le jeune public à l’importance des abeilles pour l’environnement. C’est pourquoi la petite distribution s’est poursuivie par une présentation des insectes pollinisateurs.
« Les abeilles présentes dans Grenoble donnent du miel… mais pas seulement ! », a ainsi expliqué un membre de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) Isère. Ces petits insectes rayés sont en effet des acteurs essentiels à la reproduction des plantes, et donc directement impliquées dans notre alimentation.
En volant de plante en plante pour butiner et produire du nectar servant à faire du miel et à nourrir leurs larves, les abeilles effectuent en effet le processus de pollinisation indispensable à la reproduction des plantes.
« Pour butiner, les abeilles sont capables de voler dans un rayon de 2 km autour de la ruche », rappellent d’ailleurs les techniciens des espaces verts de Grenoble. Sans ces insectes pollinisateurs, la chaîne alimentaire serait complètement bouleversée. Il est donc important de protéger ces espèces particulièrement sensibles aux produits chimiques.
« Le but est d’entrer en interaction avec les enfants »
Mais pourquoi sensibiliser essentiellement des élèves ? « Cela permet d’atteindre différents publics, puisque les enfants vont ensuite transmettre aux parents les informations retenues » explique Lucille Dargent, qui travaille au service Espaces Verts de la ville de Grenoble.
Cette année, « le but est d’entrer en interaction avec les enfants ». C’est pour cela que la Ville a fait appel « à l’expérience et aux compétences en matière d’éducation à l’environnement et développement durable de la Frapna ».
L’intervenant en question à apporté un équipement d’apiculteur ainsi qu’une ruche vide, afin de mettre les enfants en conditions réelles. Les élèves, curieux et gourmands, se sont pris au jeu de l’animation proposée à base d’un diaporama et d’images à classer.
Lisa Dulac
Trois hôtels à abeilles dans l’agglomération grenobloise
La ville s’est aussi lancée dans l’installation d’hôtels à abeilles, équipements de plein air concentrant les micro-habitats nécessaires à la vie de nombreuses abeilles sauvages. Chaque hôtel peut ainsi accueillir des dizaines d’espèces, essentiellement pour abriter leurs pontes ou leur permettre d’hiverner.
Ceux-ci se trouvent au Parc de l’île d’Amour (commune de Meylan), au Parc de l’Ovalie (commune de Sassenage) et à la Caserne de Bonne (Grenoble). Ils ont été conçus par l’Office national des forêts (ONF) et l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE).
Ce projet, porté également par la Métro, permet de mettre en avant la protection des abeilles sauvages menacées par le réchauffement climatique et la perte de leur habitat. Une occasion de plus d’informer la population au sujet de l’importance de ces insectes…