FIL INFO — Après Grenoble, Eybens vient d’adopter un arrêté anti-pesticides sur son territoire. Si les agents de la commune n’emploient plus de produits phytosanitaires de synthèse depuis 2008, l’arrêté a pour objectif d’harmoniser la pratique en l’appliquant aux prestataires privés en charge de l’entretien de certains espaces verts.
« Le présent arrêté porte interdiction de l’usage de tout produit phytopharmaceutique de synthèse sur l’ensemble du territoire de la Ville d’Eybens. » C’est par ces mots que le (récent) maire d’Eybens Nicolas Richard décrète à son tour l’interdiction de l’usage de pesticides sur le territoire de sa commune. Un arrêté promulgué le mercredi 2 octobre, faisant suite au souhait des élus de la majorité RCGE exprimé durant le conseil municipal du 19 septembre.
« Par cet arrêté, la Ville souhaite (…) marquer sa volonté de protéger les habitants, la biodiversité et l’environnement des dangers liés à l’usage des produits phytosanitaires chimiques », déclare la municipalité.
L’arrêté cite ainsi un rapport du Centre international de recherche contre le cancer signalant le glyphosate comme « cancérogène probable » ou encore « l’absence de certitudes scientifiques sur l’innocuité de la molécule glyphosate ».
Un arrêté adopté par cinq grandes villes de France
Pourquoi prendre un tel arrêté, alors que la Ville n’a plus recours aux pesticides depuis 2008 ? Le texte « vient compléter et uniformiser cette réglementation en l’appliquant à l’ensemble des espaces de la commune et à tous les acteurs », répond la Ville. Les prestataires privés en charge de l’entretien de certains espaces verts privés ou publics sont, en effet, encore autorisés à utiliser des produits de synthèse, contrairement aux particuliers ou aux collectivités.
Le 12 septembre 2019, la Ville de Grenoble annonçait prendre un arrêté anti-pesticides sur son territoire, aux côtés de Paris, Nantes, Lille et Clermont-Ferrand. Un geste avant tout symbolique, les arrêtés ayant de fortes chances d’être déclarés illégaux par les tribunaux administratifs. Le but affiché ? « Engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité ».