CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 26 du lundi 28 mars, retour sur la question de la sécurité routière pour les cyclistes.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 26 sur la sécurité routière et le cyclisme en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler de sécurité routière et de cyclisme. Ce samedi 26 mars avait en effet lieu une cérémonie à l’angle du cours de la Libération-et-du-Général-de-Gaulle et du boulevard du Maréchal-Foch à Grenoble. Une cérémonie en hommage à une cycliste tuée dans une collision avec un poids lourd il y a un an.
Ce drame a suscité de nombreuses réactions de la part des promoteurs de la pratique du vélo. En particulier pour dénoncer le caractère accidentogène des grands boulevards. Et appeler à des infrastructures plus sécurisantes pour les cyclistes.
De quoi faire consensus, pourrait-on penser. Puisque la Métropole elle-même a identifié les points noirs en matière de sécurité routière, et que les grands boulevards y figurent en bonne place.
Ériger un moyen de locomotion en étendard politique
Sur la page Facebook de Place Gre’net, nous avons partagé ce week-end quelques photographies de la cérémonie, accompagnées d’un texte explicatif. Or, plusieurs commentaires n’ont pas manqué de dénoncer un comportement dangereux… de la part des cyclistes eux-mêmes. Inutile de dire que le débat qui a suivi s’est révélé pour le moins acerbe.
Un signe révélateur que le vélo est un enjeu politique à part entière. C’est le moins que l’on puisse dire. Nous avions évoqué, voici quelques semaines, les polémiques autour de la piétonnisation. Les questions liées au cyclisme sont elles aussi propices au même type de réactions épidermiques.
Il faut dire que la municipalité grenobloise n’a pas hésité à faire du vélo l’un de ses symboles, surtout pendant sa campagne de 2020. Et ce à grand renfort de déambulations sur pédaliers. Rien d’étonnant, bien sûr, de la part d’une équipe politique écologiste. Mais ériger un moyen de locomotion en étendard politique, c’est peut-être aussi prendre le risque de nuire à sa généralisation.
Le vélo n’aurait-il pas intérêt à être à tout le monde ?
Le dernier débat au sein du conseil départemental de l’Isère est assez représentatif de ce paradoxe. Julien Polat, maire de Voiron et membre de la majorité Les Républicains, a délivré à l’opposition de gauche une longue tirade sur la différence entre un habitant du centre-ville de Grenoble et un habitant du Nord-Isère. L’un ayant tout le loisir de prendre son vélo pour se rendre au travail, quand l’autre peut difficilement se passer de sa voiture.
Rien de surprenant, en soi. Sauf que Julien Polat s’exprimait dans le cadre de l’adoption d’un grand plan de développement de pistes cyclables décidé par sa propre majorité. Et auquel l’opposition n’avait pas grand-chose à redire. À croire que l’élu voulait donner des gages de droite à un marqueur politique mobilisé par la gauche.
Le vélo n’aurait-il pas intérêt à être à tout le monde ? En fait, il l’est déjà probablement. Il serait absurde de voir en chaque cycliste un militant de gauche, ou en chaque automobiliste un militant de droite. Et l’on comprend bien que les écologistes, opposés à la voiture individuelle et à la pollution qu’elle génère, fassent de la pratique cycliste un symbole.
Il reste toutefois à trouver un équilibre entre revendication politique et réelle promotion de ce mode de déplacement. Ne serait-ce que pour mieux légitimer les aménagements et le partage de l’espace public. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)