CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 22 du lundi 28 février, retour sur les parrainages en Isère.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 22 sur les parrainages en Isère en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler des parrainages pour la présidentielle. Effectivement, si la guerre en Ukraine nous laisse légitimement dans un certain état de sidération, l’élection présidentielle reste toujours d’actualité, et la course aux parrainages tout autant. Des parrainages qui, cette année encore, et peut-être même plus que d’habitude, suscitent le débat. Autant dans la sphère nationale que dans les territoires locaux.
137 parrainages en Isère, seuls 86 sont apportés par des maires
Car ce sont les élus locaux qui apportent leurs parrainages. Pas seulement les maires, comme on l’écrit souvent pour faire vite, mais aussi les conseillers départementaux et régionaux, ainsi que les députés et les sénateurs. C’est pourtant chez les maires que ça coince. Des élus craignent en effet de voir leur signature les engager idéologiquement. Voire, disent certains candidats, qu’un parrainage puisse nuire aux subventions qu’ils touchent de la Région ou du Département.
Le NPA 38 (Nouveau Parti anticapitaliste de l’Isère) a ainsi exhorté le président du Département à rassurer les maires sur ce point. À ce jour en Isère, sur les 137 parrainages enregistrés par le Conseil constitutionnel, seuls 86 ont été apportés par des maires. Alors que le Département en compte tout de même plus de 500.
La liste des parrainages en Isère comporte d’ailleurs quelques surprises. Le maire de Villard-Notre-Dame, Ophélie Brun, fait par exemple partie des trois élus à parrainer l’humoriste Guillaume Meurice. Une façon pour elle de mettre fin aux demandes répétées des candidats, explique-t-elle à France Bleu.
Plus politique, on peut noter que des figures des Républicains de l’Isère comme Julien Polat ou Sandrine Martin-Grand apportent leurs parrainages à Éric Zemmour. Et ce au nom de la démocratie, affirment-ils. Quand bien même, si elle parvenait à diviser les rangs de l’extrême droite, la candidature Zemmour pourrait favoriser l’accession de Valérie Pécresse au second tour.
L’initiative de François Bayrou : une banque des parrainages
Une députée iséroise a pour sa part porté la question en haut lieu. Élodie Jacquier-Laforge, députée Modem de la 9e circonscription, s’est adressée directement au gouvernement pour s’inquiéter que des Mélenchon, des Zemmour ou des Le Pen puissent ne pas concourir malgré des intentions de vote supérieures à 10 %.
Elle a ainsi rappelé l’initiative de François Bayrou, qui a créé une banque des parrainages pour aider ces candidats à bien pouvoir se présenter. Cependant, comme l’a fait remarquer Place Gre’net, Élodie Jacquier-Laforge a elle-même parrainé… Emmanuel Macron, qui ne manque pourtant pas de signatures.
On l’aura compris, la question des parrainages n’est pas seulement institutionnelle. Elle porte avec elle des enjeux stratégiques, et se révèle un vrai outil de communication. Ce feuilleton se produira-t-il à nouveau à la prochaine élection ? Il est permis d’en douter, tant on a le sentiment d’être arrivé au bout d’un système. Mais, la nature politique ayant horreur du vide, il ne manquera certainement pas d’être remplacé par un autre. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)