CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 19 du lundi 24 janvier, retour sur la démission de la conseillère municipale de Grenoble Chloé Le Bret.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 19 sur l’unité de la majorité municipale grenobloise en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Nous allons parler, ou plutôt reparler, de l’unité de la majorité municipale. Nous avions consacré une chronique en décembre 2021 aux majorités de la Ville et de la Métropole de Grenoble. Et nous nous étions demandé si la polémique autour de la fusion entre Actis et Grenoble Habitat était susceptible de fissurer la majorité municipale. Comme tout bon chroniqueur qui se respecte, nous avions tout faux : c’est finalement la question du burkini qui a créé cette fissure.
La goutte d’eau qui fait déborder la piscine
Et cela avec la démission de la conseillère municipale Chloé Le Bret. Qui n’a pas apprécié la façon dont se sont déroulés les échanges entre la Ville de Grenoble et l’Alliance citoyenne. Une association qui mène depuis plusieurs années des opérations burkini à Grenoble. La décision de la Ville de ne pas décider, et de renvoyer encore une fois la question au gouvernement, semble avoir été la goutte d’eau qui a fait déborder la piscine. L’ex-conseillère municipale accuse ainsi la municipalité de “refuser les sujets compliqués” ou de chercher les “consensus mous”.
On peut imaginer que la majorité n’a pas apprécié. Elle s’est montrée toutefois très mesurée dans sa réaction, visiblement gênée que Chloé Le Bret n’ait pas fait le choix de laver son linge sale en famille. Du côté des oppositions, sans surprise, c’est une forme de jubilation qui s’exprime. Le groupe d’Alain Carignon y voit une illustration du “mépris” d’Éric Piolle. Tandis que celui d’Émilie Chalas salue surtout le départ d’une élue qui, à ses yeux, représente “une caricature du féminisme contemporain”. En résumé, c’est un sale moment pour la majorité. Mais qu’il faut tout de même relativiser.
Du pain béni pour les oppositions de droite ou LREM
On ne peut pas parler d’implosion non plus. Le départ d’une seule élue ne suffit pas à fragiliser la majorité municipale, qui semble faire bloc dans la tourmente. De plus, Chloé Le Bret ne se contente pas de quitter le groupe de la majorité, mais démissionne de ses fonctions. Elle sera donc promptement remplacée.
Reste que l’ancienne élue a visiblement l’intention de continuer à militer, notamment en faveur du burkini. en attendant peut-être d’autres prises de position sur des sujets souvent embarrassants pour la gauche. Bref, du pain béni pour les oppositions de droite ou LREM, qui ne manqueront pas de rappeler que Chloé Le Bret fut membre de la majorité grenobloise. Comme pour une certaine gauche, peu séduite par le modèle de Grenoble, qui dénoncera volontiers le fait qu’elle n’en fasse plus partie.
En somme, s’il ne faut pas en exagérer la portée, le départ de Chloé Le Bret peut représenter un caillou dans la chaussure de l’arc humaniste. »
Chaque lundi midi, retrouvez la chronique L’Écho des médias sur RCF Isère (103.7 FM à Grenoble) en partenariat avec Place Gre’net. (Cliquer sur l’image pour accéder à toutes les chroniques.)