FIL INFO – Le groupe Rassemblement national à la Région Auvergne Rhône-Alpes a dénoncé, ce vendredi 18 mars 2022, un « coup d’État démocratique » du président LR Laurent Wauquiez. En cause, le rejet, la veille, de leur amendement demandant la présentation en assemblée plénière de certaines décisions de l’exécutif. Les élus RN reprochent en effet à la majorité régionale de vouloir modifier des orientations déjà votées en plénière en les soumettant uniquement à la commission permanente, qui ne regroupe qu’une partie des élus.
Laurent Wauquiez est décidément attaqué sur tous les fronts pour ses méthodes présumées irrégulières. Ce vendredi 18 mars 2022, le groupe Rassemblement national à la Région dénonce ainsi un « coup d’État démocratique » de la part de la majorité de droite.
Et trois jours plus tôt, c’est de l’autre bout de l’échiquier politique qu’était venue la charge, plus précisément de Raymond Avrillier. Le militant de l’Association démocratie écologie solidarité (Ades) révélait en effet que le président LR du conseil régional d’Auvergne Rhône-Alpes avait été « rappelé à l’ordre » par le tribunal administratif pour ne pas avoir publié, sur le site de la Région, les ordres du jour et comptes-rendus des assemblées plénières et commissions permanentes.
La « démocratie bafouée » par Laurent Wauquiez, selon le Rassemblement national
Les élus RN à la Région parlent donc de « démocratie bafouée » par celui que le lanceur d’alerte grenoblois qualifiait, lui, de « petit potentat anti-républicain ». Objet du litige, l’assemblée plénière du jeudi 17 mars où étaient évoqués plusieurs dispositifs précisant les relations entre la Région et les territoires : le Contrat Région, le Contrat Région Ville et le Contrat Région Métropole.
À cette occasion, le groupe RN a proposé « un amendement visant à demander la présentation en assemblée plénière, donc devant tous les élus du conseil régional, des modifications éventuelles décidées par l’exécutif » sur les trois partenariats précités.
Cet amendement, ajoute-t-il, « visait à contrer la majorité de M. Wauquiez sur sa tentation à faire passer des orientations différentes de celles votées initialement, dans le dos des élus, en ne les soumettant qu’à la commission permanente ». Laquelle, rappelle le RN, « regroupe seulement un nombre restreint d’élus ».
« La majorité peut modifier des dispositions débattues en plénière en les faisant passer à la va-vite par la commission permanente »
Le manque de transparence de la commission permanente est justement l’un des points soulevés par les opposants à Laurent Wauquiez. Car en Auvergne Rhône-Alpes, ses séances ne sont pas publiques. Ce alors même que cette assemblée restreinte, composée des quinze vice-présidents de Région et d’une cinquantaine de conseillers régionaux, est une instance majeure où sont votées certaines des plus importantes décisions du conseil régional.
Mais l’amendement présenté par les élus RN a été « rejeté par la majorité et même par la plupart des groupes d’opposition », s’insurgent-ils. Ces derniers évoquent ainsi un « scandale démocratique ». Cela signifie en effet, selon eux, que « la majorité peut modifier des dispositions débattues en plénière en les faisant passer à la va-vite par la commission permanente ».