ENQUÊTE - Que se passe-t-il à Mvélo+ (ex-Métrovélo) ? Depuis la grève inédite de septembre 2021, le malaise perdure. Le service de location de vélos de la métropole de Grenoble, deuxième plus grand de France après celui de Paris, serait en train de s'effondrer, selon les salariés. Lesquels ont envoyé un courrier aux élus en février 2022 pour leur demander de l'aide. De son côté, la direction de Cykléo, l'employeur privé délégataire du service public, assure que tout va bien et que les chiffres sont bons. Mais l'inspection du travail a tout de même rendu un rapport accablant sur le management de l'entreprise. Tandis que la présidence du Syndicat mixte des mobilités de l'aire grenobloise (Smmag), bien embarrassée, se mure dans le silence, des élus de l'opposition et de la majorité de la Métropole de Grenoble l'exhortent à réagir.
«Nous sommes témoins et acteurs malgré nous de l’effondrement du service de location de vélos auquel nous tenons tant. » Des salariés du service Métrovélo, rebaptisé Mvélo+ en octobre 2021, ont interpellé par mail, à la mi-février, l'ensemble des conseillers métropolitains de la Métropole de Grenoble, les maires des communes de l'agglomération, les partis politiques et les députés de l'Isère.
Leur objectif ? Dénoncer la gestion du service par le délégataire Cykléo. Ils ont joint à leur mail l’enquête de Médiapart publiée le 12 février 2022, étayant les dysfonctionnements et dénonçant des méthodes de management virant au harcèlement.
«On veut que les élus sachent ce qui se passe dans leur service», explique l'un des salariés de Métrovélo. «Les élus ont confié Métrovélo à un prestataire, mais ils ont le devoir d’agir dans l’intérêt d’un service public phare pour la métropole de Grenoble. Parce que si Grenoble est capitale verte européenne 2022, c'est aussi grâce à Métrovélo», rappelle-t-il avec insistance.
"Cykléo laisse pourrir la situation, sachant qu'il va perdre le marché" selon les salariés de Mvélo+
Ainsi, on croyait le malaise dissipé depuis les grèves de septembre 2021 à Métrovélo liées au manque d'effectifs, au management directif générant des arrêts maladie et aux dysfonctionnements du service. Il perdure, visiblement, au sein du service de location de vélos de la Métropole de Grenoble.
Rebaptisé Mvélo+ en octobre 2021, le service compte une quarantaine de salariés et gère un parc de plus de 9 000 vélos. Cinq mois après leur «grève illimitée », mécaniciens, commerciaux et animateurs5Place Gre'net a longuement échangé avec plusieurs salariés. Ces derniers veulent garder l’anonymat de peur de représailles constatent, chacun à leur niveau, un service qui continue de se dégrader. Tous condamnent l'attitude de leur employeur qui rabote sur les budgets, réduit l'effectif et ne fait pas les adaptations nécessaires.
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