EN BREF – Nouvelle « adaptation » du service des urgences de l’hôpital de Voiron : celui-ci ne procédera à aucune admission (sauf exceptions) les nuits du mercredi 2 et vendredi 4 mars 2022. Alors que les difficultés durent depuis le mois de novembre 2021, des usagers et soignants appellent à la création d’un collectif et organisent une réunion publique le mardi 1er mars.
Le fonctionnement des urgences de l’hôpital de Voiron demeure perturbé. Le Centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes, auquel il est rattaché, annonce une nouvelle « adaptation » du service. Durant les nuits du mercredi 2 mars et du vendredi 4 mars, les urgences adultes de Voiron ne procèderont ainsi à aucune nouvelle admission entre 20 heures et 8 heures du matin, sauf urgences vitales, urgences maternité et urgences pédiatriques.
Le Smur de Voiron demeure actif la nuit, même en période d’adaptation, assure le CHU Grenoble-Alpes. © Serea Véhicules spéciaux – Facebook
« Il est important de noter [que les urgences] continuent de fonctionner », insiste toutefois le CHU. Qui souligne encore « le maintien de l’ouverture des soins continus et du service mobile d’urgence et de réanimation (Smur) et de l’ensemble des services d’hospitalisation de médecine et de chirurgie de Voiron, qui continuent de fonctionner normalement pour assurer la prise en charge des patients les plus graves ».
Des difficultés qui datent de novembre 2021
Les recommandations envers les patients demeurent les mêmes. Ceux-ci sont invités en journée à se tourner vers un médecin généraliste et, en cas d’urgence, à appeler le 15 avant de se rendre aux urgences. « Les médecins régulateurs du Samu pourront alors évaluer votre situation et vous diriger vers les structures adaptées », écrit le CHU. L’appel au 15 est également préconisé pour les urgences nocturnes.
Les difficultés aux urgences de Voiron ne datent pas d’hier : depuis le mois de novembre 2021, le service vit au rythme des adaptations, avec une gestion semaine après semaine que dénonçait déjà un membre du personnel auprès de Place Gre’net. « Ça va être compliqué de tenir comme cela jusqu’en décembre », expliquait-il. Trois mois plus tard, les communiqués et ajustements semblent se suivre et se ressembler.
Des soignants et usagers appellent à la création d’un collectif
De quoi susciter le ras-le-bol « de citoyen.ne.s de soignant.e.s engagé.e.s, de syndicalistes et de militant.e.s du Voironnais », qui appellent par voie de tract à la création d’un « collectif des usagers pour la défense de notre système public de santé dans le Voironnais ». À cet effet, une réunion publique est organisée mardi 1er mars à la salle des fêtes de Voiron à 20 heures, avec des interventions de soignants ou d’usagers au programme.
Le personnel des urgences de Voiron tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. © Patricia Cerinsek – Place Gre’net
« Il manque au centre hospitalier [de Voiron] 30 lits de médecine sur les 90 nécessaires, 11 infirmières au bloc opératoire sur les 24 nécessaires, 13 médecins à temps plein aux urgences, au point que les urgences doivent régulièrement fermer depuis le 15 novembre, quelques mois à peine après l’inauguration du nouvel hôpital », décrivent notamment les organisateurs de la réunion publique.
Et ceux-ci de fixer d’ores et déjà des revendications… qui dépassent le seul cadre de l’établissement voironnais. Dont « la revalorisation générale des carrières médicales et non médicales », le recrutement immédiat de 200 000 professionnels supplémentaires, l’arrêt des fermetures de services et la réouverture des lits et des structures, ou encore « le retrait des réformes qui ont détruit notre système de santé ».
Réouverture des consultations non programmées de la Clinique de Chartreuse
La Clinique de Chartreuse de Voiron annonce la réouverture de son service des consultations non programmées à compter du 28 février 2022. Ceci grâce à « l’arrivée de plusieurs médecins urgentistes », explique le groupe Avec, propriétaire de la clinique (comme du Groupement hospitalier mutualiste de Grenoble).
« Le service des consultations non programmées n’est pas un service d’urgence », précise le groupe. Et d’ajouter : « Il permet de prendre en charge la petite traumatologie du quotidien (plaies, morsures, entorses, sutures, fractures simples…), des pathologies médicales, des douleurs diverses (abdominales, urinaires…), des abcès, des plaies infectées ».