FOCUS - Le collectif Grenoble à cœur a décortiqué l'étude de l'association Respire présentée mi-février 2022, révélant une pollution de l'air importante et nocive aux abords des établissements scolaires de Grenoble. Sa conclusion ? L'étude corrobore ses propres analyses : la pollution du centre-ville piétonnisé n'a pas disparu mais s'est reportée sur les autres voies de circulation, notamment aux abords de six écoles situées sur ces axes ; et la pollution de l'air émane principalement du chauffage à bois. La sortie du diesel n'est donc, selon eux, pas l'urgence, contrairement à ce que «prétend» le maire Éric Piolle.
L'étude de l'association Respire arrive à point nommé pour les militants de Grenoble à cœur. Ses résultats tendent en effet à confirmer les effets de bord de la démarche Cœur de Ville cœur de Métropole (CVCM) en matière de pollution de l'air. Or, depuis plus de cinq ans, les militants n'ont de cesse de dénoncer la révision du plan de circulation induit par CVCM et de critiquer, en particulier, l'une de ses mesures phares: la fermeture aux voitures de l'axe Agutte-Sembat traversant le centre-ville. Le collectif s'est toujours opposé à cette mesure radicale, au motif qu'elle n'allait faire que déplacer la circulation sur les axes de circulation périphériques.
La pollution au NO2 a moins baissé près des écoles concernées par CVCM, observe Grenoble à coeur
Se penchant de près sur l'étude Respire, le collectif a ainsi comparé l'évolution des niveaux de polluants de l'air autour des divers établissements scolaires de Grenoble pour en conclure que les sept établissements 2Le collège de l’Aigle (entre Lesdiguières-Gambetta, le bd Foch et le cours Jean-Jaurès), le collège Champollion (croisement Lesdiguières-Gambetta), l’école maternelle Marceau (entre Lesdiguières-Gambetta et le bd Foch), l’école maternelle Jean-Jaurès (entre le cours-Jean Jaurès et le bd Gambetta), l’école primaire Jean-Jaurès (cours Jean-Jaurès) et l’école élémentaire Marianne-Cohn (rue Hoche) qui n’existait pas en 2015. à l'exception de l'école Diderot, où la pollution au dioxyde d'azote (NO2) a le moins baissé entre 2015 et 2019, ont «pour point commun d’être situés dans les secteurs du centre-ville où la fermeture du Boulevard Agutte-Sembat a reporté la circulation».
Pour ces six établissements, la baisse de la pollution au NO2 entre 2015 et 2019 a été «de seulement -12% au lieu de -19% pour la soixantaine d’établissements» qui affichaient une concentration en NO2 supérieure ou égale à 30 μg/m3 en 2015. Exprimée en concentration de polluant, cette différence est plus éloquente, comme l'indique Grenoble à cœur : «En terme de concentration dans l’air, cela s’est traduit par -4,3 μg/m3 de baisse dans la période, au lieu de -6,2 μg/m3. C’est un tiers de baisse en moins.»
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 58 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous