EN BREF – L’enquête publique lancée sur l’aménagement prévu sur la RD 1075 entre les cols de la Croix-Haute et du Fau a pris fin le 11 février 2022, occasionnant de nouvelles prises de position du collectif des Lichens, mais aussi de l’association grenobloise ADTC ou de l’opposition de gauche du Département de l’Isère.
L’opposition aux travaux d’aménagement prévus entre les cols de la Croix-Haute et du Fau sur la route départementale 1075 ne faiblit pas. À l’occasion de l’enquête publique qui s’est tenue du 3 janvier au 11 février (avec report d’une semaine de la date de clôture), le collectif des Lichens a de nouveau manifesté son opposition au projet. En considérant que celui-ci augmentera le trafic sur la zone et représente un danger pour la biodiversité.
Manifestation du collectif des Lichens sur la RD1075 contre le projet d’aménagement en février 2021. DR
Signe des tensions entourant le dossier ? Une réunion publique organisée à Clelles le 3 février 2022 s’est révélée pour le moins agitée… avant d’être annulée. En cause ? L’indignation causée par un arrêté municipal imposant la présentation du pass vaccinal. « Illégal », estiment les Lichens, solidaires des personnes refoulées, ainsi que « du chahut extérieur et du tambourinage sur les portes de la salle pour une réunion organisée sans respecter les règles […] du débat public ».
Les Lichens et l’ADTC sur la même ligne
Le collectif des Lichens n’est pas le seul à avoir exprimé son opposition au projet, à l’occasion de l’enquête publique. C’est également le cas de l’association grenobloise ADTC – Se déplacer autrement, qui a déposé sa « contribution » début février. En considérant, elle aussi, que les travaux occasionneraient une hausse du trafic, avec augmentation des émissions de gaz à effet de serre à la clé.
Lichens et ADTC se rejoignent également sur le danger que représenterait le projet d’aménagement de la RD 1075 pour la ligne TER Grenoble-Gap. Une ligne que le collectif décrit comme « toujours sous l’épée de Damoclès d’une fermeture ». Et l’ADTC de demander, par exemple, que la somme prévue pour les créneaux de dépassement, dont elle conteste la nécessité, soit affectée à la pérennisation de la ligne en question.
La réalisation d’un aménagement cyclable sécurisé et cohérent est aussi au cœur des préoccupations. L’ADTC déplore ainsi « la création de bandes cyclables non sécurisées le long des sections aménagées sans continuité sur l’ensemble de l’itinéraire, rendant leur attractivité faible ». Les Lichens demandent, pour sa part, la mise en place d’un « itinéraire [cyclable] continu, raccordé aux gares et aux communes traversées ».
Les « interrogations » de l’opposition du Département
Son de cloche similaire du côté de l’opposition de gauche du Département de l’Isère. Si le groupe Union de la gauche écologiste et solidaire ne conteste pas le projet de sécurisation de l’axe concerné, il n’en exprime pas moins « des interrogations [sur] cette enquête publique et les débats qui l’entourent ». En regrettant notamment que la réunion publique de Clelles n’ait pu se tenir, sans se prononcer sur les circonstances entourant son annulation.
Le groupe d’opposition départemental Union de la gauche écologiste et solidaire du Département de l’Isère exprime ses « interrogations » face au projet. DR
L’opposition questionne encore les aménagements cyclables prévus, « de manière contiguë à des sections routières de grande circulation et sans continuité ». Et s’interroge sur des études d’impact réalisées avant l’annonce du retour au 90 Km/h sur certaines routes départementales. « Nous souhaiterions ainsi que la vitesse maximale adoptée sur cet axe puisse être communiquée dans le détail », demande-t-elle.