FIL INFO — Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs, regroupant l’Université Grenoble-Alpes, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, le CNRS, l’Inserm et l’Inrae, publie dans la revue scientifique Environment International une étude sur la lutte contre la pollution aux particules fines. En mettant en relation le coût généré par ses conséquences sanitaires et celui des mesures destinées à les contrer.
Comment lutter efficacement contre la pollution aux particules fines ? C’est la question à laquelle tente de répondre une équipe de chercheurs regroupant l’Université Grenoble-Alpes, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, le CNRS, l’Inserm et l’Inrae. Et ceci au travers d’une étude (en anglais) publiée par la revue scientifique Environment International le 15 janvier 2022. Étude qui met également en balance les coûts des conséquences sanitaires de la pollution et ceux des mesures destinées à les combattre.
C’est dans le cadre du projet Mobilair, porté par l’Université Grenoble-Alpes, que la collaboration entre les différents établissements est née. Dans le détail, l’étude a mobilisé le Laboratoire d’économie appliquée de Grenoble (CNRS-Inrae-UGA), l’Institut pour l’avancée des biosciences (CNRS-Inserm-UGA), le Centre d’économie et de sociologie appliquées à l’agriculture et aux espaces ruraux (AgroSup Dijon-Inrae) et Atmo Aura.
Le chauffage au bois et la circulation automobile dans le viseur
Le but ? « Identifier des mesures concrètes qui permettraient de répondre aux objectifs sanitaires fixés par les décideurs de l’agglomération grenobloise ». Soit une réduction de 67 % de la mortalité liée aux particules fines d’ici 2030. Les chercheurs rappellent qu’au niveau national, 40 000 décès sont chaque année imputables aux particules fines. Et identifient les deux principaux responsables : le chauffage au bois et la circulation automobile.
L’étude propose la combinaison de deux mesures : « Le remplacement de tous les équipements de chauffage au bois non performants par des poêles à granulés récents et la réduction de 36 % du trafic des véhicules personnels au sein de l’agglomération ». Le tout accompagné « d’aides financières aux ménages, du développement d’infrastructures (transports en commun et / ou pistes cyclables, etc.) et de programmes de sensibilisation très ciblés ».
Des pistes proches… de celles déjà exploitées. Avec la prime air-bois, la Métro propose une aide pour le remplacement d’un appareil de chauffage. Côté infrastructures, les Chronovélo se déploient sur le territoire. Pour quel bénéfice ? Les scénarios des chercheurs envisagent un gain de 6,7, voire 8,6 milliards d’euros sur 2017 – 2045, en cas de fort report sur la marche ou le vélo. Un chiffre qui tombe en dessous des 2,5 milliards dans le cas d’un scénario privilégiant les transports en commun.