EN BREF – Une manifestation contre le projet de loi établissant un passe vaccinal a rassemblé plus d’un millier11 200 selon le décompte de la police, 2 800 selon les organisateurs d’opposants ce samedi 8 janvier 2022 à Grenoble. Au terme d’une semaine marquée par les propos chocs d’Emmanuel Macron au sujet des non-vaccinés, la mobilisation des “anti-passe” qui s’étiolait au fil des mois semble trouver un nouveau souffle.
La mobilisation contre le passe sanitaire appelé à devenir passe vaccinal va-t-elle repartir de plus belle ? C’est ce que l’on pourrait penser à la vue de manifestants plus nombreux à déambuler calmement dans les rues de Grenoble ce samedi, toujours à l’appel des Gilets jaunes unitaires Pierre et Marie Curie. Outre leur opposition au passe vaccinal, ces derniers invitaient à protester « contre la précarité, pour le mieux vivre, les libertés et l’hôpital public ».
Cependant, les opposants n’ont guère retenu ces mots d’ordre. Ils ont ainsi adapté leurs slogans au contexte du projet de loi établissant un passe vaccinal, adopté ce 6 janvier en première lecture par l’Assemblée nationale. À l’exception de cette actualité, la manifestation s’est déroulée sur le même mode que toutes celles qui ont régulièrement eu lieu tous les samedis depuis le 14 juillet 2021 à Grenoble.
Le passe vaccinal : « une mesure politique pour contrôler le peuple », selon un manifestant
Dans la foule Alain, logisticien au CHU de Grenoble, suspendu pour ne pas avoir accepté de présenter un passe sanitaire, est de toutes les manifestations depuis le 15 septembre. « Ce passe, ce n’est que de la discrimination !, tempête-t-il. Chacun est libre de faire ce qu’il veut de son corps, ce qui n’empêche pas de penser aux autres et d’agir pour le collectif », assure-t-il.
Raymond, 60 ans, certifie quant à lui qu’il n’a rien d’un “antivax”. « Je suis juste contre le passe, qu’il soit sanitaire ou vaccinal, qui n’est qu’une mesure politique pour contrôler le peuple », explique-t-il.
« Tout ça pour une maladie qui, finalement, n’est pas grand chose vu toute la triche qu’il y a eu depuis le début, estime pour sa part Christian, technicien de maintenance sur appareils médicaux, lui aussi suspendu. Je n’ai pas la télévision. Je vais chercher les infos pour me faire ma propre idée et, là, je retrouve des gens qui pensent comme moi. » Pour tous, un seul ennemi : Emmanuel Macron.
« C’est moche d’opposer les vaccinés et les non-vaccinés »
De fait, les slogans, tous dirigés contre le chef de l’État, traduisent une sourde rancœur dans les rangs des manifestants. « La violence de ses propos et les mots qu’il a employés me choquent », fait savoir Denise, une jeune femme qui travaille dans le secteur médico-social. « Ce n’est pas correct ! C’est moche d’opposer les vaccinés et les non-vaccinés pour trouver des boucs émissaires au nom d’une politique liberticide », appuie-t-elle.
Prochain rendez-vous ? Les Gilets jaunes ont prévenu les manifestants qu’il leur faudrait être présents pour accueillir le président de la République samedi 15 janvier à l’occasion de l’inauguration de Grenoble capitale verte européenne 2022. « Il y aura beaucoup d’associations et de mouvements différents pour faire valoir nos revendications », promet Jacques, gilet jaune historique de Crolles.