EN BREF – L’ex-PDG du Dauphiné libéré Christophe Tostain a été condamné à 1000 euros d’amende, ce jeudi 16 décembre 2021, par le tribunal correctionnel de Grenoble, pour des violences envers une femme, commises le 14 février 2021. Une peine bien inférieure aux réquisitions du procureur, qui réclamait une peine de prison. Le jugement n’a en effet pas retenu la circonstance aggravante de violences par concubin.
Jugé pour violences conjugales le 4 novembre 2021, Christophe Tostain risquait jusqu’à huit mois de prison ferme. Mais le jugement du tribunal correctionnel de Grenoble, rendu en délibéré ce jeudi 16 décembre, s’est montré particulièrement clément. L’ex-PDG du Dauphiné libéré n’a ainsi écopé que d’une simple amende de 1000 euros, pour des faits requalifiés en « violences ayant entraîné une incapacité totale de travail de moins de huit jours ».
Déjà condamné pour violences conjugales en 2019, Christophe Tostain, ex-PDG du Dauphiné libéré, risquait la récidive si le concubinage avec la victime était confirmé. © Thierry Guillot – Dauphiné Libéré
Les faits qui lui sont reprochés remontent au 14 février 2021. Christophe Tostain, 50 ans, était accusé d’avoir, ce jour-là, frappé et bousculé une femme après une violente dispute. Des coups ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) d’un jour pour la victime. Rencontrée dix-huit mois auparavant sur le réseau social Tinder, celle-ci l’avait rejoint à son domicile pour la Saint-Valentin.
La victime se présentait comme la compagne de Christophe Tostain, ce que ce dernier contestait
À la barre, l’ancien PDG du Dauphiné libéré – fonction qu’il occupait depuis 2013, avant de se mettre en retrait après la révélation des faits par son propre journal, en mars 2021 – avait soutenu que la dispute était liée à un motif professionnel. Selon lui, cette femme l’avait en effet sollicité pour obtenir un poste au sein du quotidien. Une demande qu’il avait refusée, affirmait-il.
PDG du Dauphiné libéré depuis 2013, Christophe Tostain s’était mis en retrait de ses fonctions en mars 2021, après la révélation des faits par son propre journal. © Dauphiné Libéré
Mais les deux parties s’étaient surtout opposées sur la véritable nature de leur relation. La victime se présentait ainsi comme la compagne de Christophe Tostain, ce que ce dernier contestait farouchement, évoquant une « simple relation d’ordre sexuel ».
Cette question était devenue l’élément central du dossier. Et ce, pour deux raisons. D’abord car il s’agit d’une circonstance aggravante. Lorsque l’ITT est inférieure à huit jours, il faut ainsi que les violences aient été commises par le conjoint ou concubin pour relever du tribunal correctionnel. Dans le cas contraire, l’auteur ne risque qu’une contravention.
Déjà condamné pour violences conjugales, il se serait retrouvé en récidive si le concubinage était avéré
Deuxième raison : si le concubinage était avéré, Christophe Tostain se serait alors retrouvé en récidive. L’ex-PDG du Dauphiné libéré avait en effet déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour violences conjugales, en mai 2019, par le tribunal correctionnel de Lyon.
Christophe Tostain a comparu le 4 novembre 2021 devant le tribunal correctionnel de Grenoble, qui a rendu son délibéré ce jeudi 16 décembre. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Lors de l’audience du 4 novembre, le ministère public avait d’ailleurs requis un an d’emprisonnement, dont dix mois avec sursis probatoire pendant deux ans, ainsi que la révocation de ces six mois de sursis prononcés en 2019. L’accusé encourait donc huit mois de prison ferme au total.
Mais finalement, le tribunal n’a pas suivi les réquisitions du parquet. Le juge n’a pas retenu la circonstance aggravante de violences par concubin, considérant visiblement que le prévenu et sa victime n’entretenaient pas de relation de couple. Christophe Tostain n’a donc été condamné qu’à 1000 euros d’amende. Et il devra en outre verser 1000 euros de dommages et intérêts à la femme violentée.