DÉCRYPTAGE – Condamné le 2 mai dernier par le tribunal correctionnel de Lyon pour violence conjugale et outrages à agent, le PDG Christophe Tostain peut-il rester à la tête du Dauphiné libéré ? Pour les syndicats, la question se pose car l’image de marque du média risquerait de ne pas s’en remettre. Un coup dur qui arrive dans un contexte déjà difficile alors que la nouvelle stratégie “digital first” (priorité au numérique) est source de désorganisation et que les conditions de travail des journalistes deviennent difficiles…
« Aujourd’hui, on est représentés par un type qui ne respecte pas la loi, ni les forces de l’ordre, ni la justice, parce que, par deux fois, il ne s’est pas présenté à l’audience… », résume une journaliste du Dauphiné libéré encartée au syndicat national des journalistes (SNJ). Et qui ne décolère pas.
Le « type » en question, c’est Christophe Tostain, PDG du Dauphiné libéré depuis 2013. Le 2 mai dernier, le patron du quotidien régional a en effet été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à six mois de prison pour violence conjugale sur sa conjointe et outrages à l’encontre de gendarmes. Il devra également s’acquitter d’une amende de 4 000 euros.
Christophe Tostain a reconnu les faits
Lors de son procès, le 9 avril dernier, où il ne s’est présenté qu’au bout de la troisième audience, Christophe Tostain, 48 ans, a reconnu les faits. Il a avoué avoir frappé sa conjointe et abusé de sa fonction pour intimider les gendarmes. Ces derniers l’avaient retrouvé le 4 mai 2018 « fortement alcoolisée, rapporte l’AFP, menaçant, les prenant en photo et lançant notamment « Sales cons, je connais le Colonel X. Je vais vous faire monter (sic) en enfer″ ».
Des actes et propos jugés suffisamment graves par le tribunal pour que celui-ci réclame leur inscription dans le casier judiciaire du PDG du Dauphiné libéré (DL). Et ce en dépit de la requête formulée par l’avocat Yves Sauvayre pour éviter cette décision.
En plus de lui fermer des portes, notamment dans la fonction publique, cette condamnation inscrite dans le casier s’avère en effet bien encombrante. A fortiori pour le PDG d’un groupe de presse, quand on sait que les journalistes doivent, eux, disposer d’un casier judiciaire vierge pour obtenir la carte de presse, rappelle la syndicaliste du SNJ.
Une « image catastrophique » qui « éclabousse […] l’entreprise »
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