CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF épisode 13 du lundi 29 novembre 2021, retour sur la polémique autour des piscines de Grenoble, suite à la petite phrase d’une élue.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 13 sur la polémique autour des piscines en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Aujourd’hui, nous allons parler d’une polémique qui concerne les piscines de Grenoble. Et, pour une fois, ce n’est pas le burkini qui est en cause. Mais une volonté supposée, et largement démentie, de la Ville de Grenoble de fermer purement et simplement ses piscines dans un temps relativement proche. À l’origine de ce procès d’intention ? La phrase d’une élue grenobloise, Anne-Sophie Olmos, qui a déclaré à des parents d’élèves au cours d’un conseil d’école maternelle que les piscines étaient amenées à disparaître à moyen terme, car elles représentent “des aberrations économiques, écologiques et sanitaires”.
Il n’en fallait pas plus pour que l’opposition monte au créneau. C’est d’ailleurs le groupe de la société civile avec Alain Carignon qui a rendu public le rapport de l’école en question. Pour les opposants, la phrase de l’élue vaut position officielle de la Ville, accusée de “sacrifier des équipements publics essentiels et supprimer l’apprentissage de la natation”. Une position également adoptée par le sénateur Les Républicains de l’Isère Michel Savin. Qui est, rappelons-le, président du groupe d’études sur les pratiques sportives du Sénat.
Anne-Sophie Olmos s’est peut-être laissée emporter
Mais la Ville de Grenoble veut-elle vraiment fermer ses piscines ? Rien n’est moins sûr. Comme Place Gre’net l’écrivait, la Ville avait annoncé quelques jours avant la polémique un investissement à hauteur de 350 000 € en 2022 pour l’installation d’un système de billettique dans ses trois piscines recevant du public. On imagine mal la municipalité consacrer une telle somme à des équipements appelés à disparaître dans un futur proche. La Ville a finalement choisi de répondre en deux temps. D’abord, par un communiqué assez général et, disons-le, à la langue de bois assez chargée. Puis, par un second communiqué de l’adjointe aux Sports Céline Mennetrier, pour dénoncer les fake news de l’opposition. Un élément de langage repris par l’élue Anne-Sophie Olmos sur Twitter, à grand renfort de métaphores nautiques.
Tout cela à cause d’une petite phrase. Et c’est là où le bât blesse un peu dans la communication de la Ville. Anne-Sophie Olmos s’est peut-être laissée emporter, a mal choisi ses mots ou a été mal comprise. Dans les trois cas, ça n’a rien de dramatique. Mais la municipalité évite soigneusement de revenir sur cette déclaration. Quand nous lui avons demandé des éclaircissements suite à son premier communiqué, voire la possibilité d’un entretien avec l’élue en question, nous n’avons juste eu aucune réponse. Alors oui, les échéances électorales sont propices à ce genre de polémiques. Mais les généralités ou les éléments de langage ne sont pas forcément les meilleurs outils pour les désamorcer. Et peuvent donner l’impression qu’il y a anguille sous roche. Ce qui serait tout de même un comble dans des piscines municipales ! »
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