CHRONIQUE – Place Gre’net s’associe à la radio RCF Isère chaque lundi midi dans la chronique L’Écho des médias. Notre objectif ? Revenir sur une actualité, décrypter une information… ou délivrer quelques coulisses du traitement d’une nouvelle. Pour cette chronique sur RCF 7 du lundi 11 octobre 2021, retour sur les polémiques autour des piétonnisations à Grenoble.
Retrouvez ci-dessous la chronique RCF 7 sur les piétonnisations en version texte, et sa version radiophonique en cliquant sur le lecteur ci-dessous.
« Nous allons de nouveau aborder un sujet qui fait polémique. Il y a quelques semaines, nous évoquions la question des arbres, et les débats houleux qui l’accompagnent sur Grenoble. Mais ce n’est rien comparé à la polémique des piétonnisations, qui se multiplient sur le territoire. Ce qui n’est pas étonnant. Les arbres font relativement consensus. Tandis que le choix de piétonniser une voie représente un marqueur politique et idéologique.
Concrètement, la municipalité de Grenoble veut valoriser les modes de déplacement alternatifs. En particulier le vélo. Mais, comme nous l’avait confirmé un élu dès 2014, l’objectif est aussi d’accompagner un changement de mentalité. Notamment chez les plus jeunes. De casser la symbolique positive associée à la voiture. Peut-être pas de changer les rêves des enfants – pour reprendre la formule du maire de Poitiers – mais de proposer une autre conception de la mobilité.
Premier argument : la sécurité des enfants
D’où les piétonnisations. Quand la Ville de Grenoble piétonnise plusieurs rues devant des écoles, son propos premier est de parler de la sécurité des enfants. Sauf que la piétonnisation s’applique y compris en dehors des temps scolaires. Car le but est aussi de voir les riverains se réapproprier les espaces. Bref, de gommer la présence de la voiture sur un nombre croissant de secteurs.
Et cela peut avoir du mal à passer, pour plusieurs raisons. D’abord, l’ère de la voiture-reine touche à sa fin, mais elle a profondément marqué l’inconscient collectif. Et puis, la façon de procéder de la Ville de Grenoble est parfois considérée comme hasardeuse. Entre autres choses, les taxis ont manifesté à deux reprises devant l’hôtel de ville parce qu’ils ne pouvaient plus déposer les enfants en situation de handicap devant les écoles. Tandis qu’un artisan de la rue Cuvier, qui juge que la piétonnisation nuit à son activité, a lancé une action en justice.
Les élus savent que chaque piétonnisation créera la polémique
Que répond la Ville ? Généralement, elle fait remarquer – ce qui est vrai – que des réunions ont été organisées en amont avec les riverains. Ce qui n’empêche pas certains de dénoncer une absence de dialogue. Ensuite, les élus rappellent que la majorité grenobloise a été élue confortablement. Donc que les électeurs ont validé son projet. Ce qui est vrai aussi, mais tranche un peu avec la co-construction tant vantée en 2014.
Mais surtout, les élus savent que chaque piétonnisation créera la polémique. Ce n’est pas propre à Grenoble. Et ces polémiques permettent de mettre en valeur un marqueur idéologique que ces élus assument pleinement. D’ailleurs, l’opposition ne manque pas elle aussi de s’emparer de la question pour faire valoir sa différence. On peut donc imaginer qu’en matière de piétonnisation, le coup d’accélérateur est bien plus probable que la remise au garage. »
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