REPORTAGE – De 1400 (selon la police) à 3000 (selon les organisateurs) manifestants ont défilé, ce mardi 5 octobre 2021, dans les rues de Grenoble à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT, Unef, UEG, UNL et MNL), dans le cadre de la journée de grève nationale contre la politique du gouvernement. Une mobilisation basée sur une large palette de revendications. Les manifestants demandaient ainsi pêle-mêle la hausse des salaires, l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance chômage, l’arrêt des suppressions d’emplois dans les services publics et des licenciements, le retrait du pass sanitaire et l’abandon des sanctions, ou encore un soutien accru à l’hôpital public.
Pour les syndicats, ce mardi 5 octobre 2021 était particulièrement attendu. Partout en France, les opposants à la politique gouvernementale étaient en effet conviés à venir crier leur mécontentement dans la rue, dans le cadre d’une journée de grève et de manifestation nationale.
Entre 1400 et 3000 personnes ont manifesté ce mardi 5 octobre 2021 à Grenoble dans le cadre de la journée de grève nationale. © Paul Turenne – Place Gre’net
À Grenoble, ils étaient ainsi entre 1400 (selon la police) et 3000 (selon les organisateurs) à défiler ce mardi matin, au départ de la gare, à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, CNT, Unef, UEG, UNL et MNL).
Une journée de grève nationale mais des revendications également locales
Étudiants, salariés, chômeurs et retraités ont sillonné les rues du centre-ville dans une ambiance festive et bon enfant. Les mots d’ordre ? Des revendications nationales en premier lieu : l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance chômage, l’arrêt des fermetures et des suppressions d’emplois dans les services publics, ou encore le retrait du pass sanitaire et l’abandon des sanctions.
Entre 1400 et 3000 personnes ont manifesté ce mardi 5 octobre 2021 à Grenoble dans le cadre de la journée de grève nationale. © Paul Turenne – Place Gre’net
Mais des revendications plus locales étaient également mises en avant par les manifestants, à l’image des bibliothécaires grenoblois, en grève depuis fin août contre le contrôle du pass sanitaire, ou des agents de la Métropole protestant contre les 1607 heures annuelles.
« C’est nous qui devons mettre des bouts de scotch sur des plaies béantes »
Dans le cortège, d’ailleurs, beaucoup faisaient le lien entre leur situation professionnelle et le contexte social plus global. Une double motivation qui animait par exemple Maya, travailleuse sociale. « Je manifeste contre la réforme de l’assurance chômage et la destruction des services publics et en soutien aux luttes des autres secteurs, mais aussi pour dénoncer les conditions d’emploi des travailleurs sociaux », explique-t-elle.
Entre 1400 et 3000 personnes ont manifesté ce mardi 5 octobre 2021 à Grenoble dans le cadre de la journée de grève nationale. © Paul Turenne – Place Gre’net
« On doit toujours faire plus avec moins de moyens », déplore-t-elle. « Les gens sont de plus en plus précaires et dans la m… (sic) et c’est nous qui devons mettre des bouts de scotch sur des plaies béantes. »
« La reprise économique ne profite pas à tout le monde »
Quant à la prétendue reprise économique, celle-ci laisse Maya sceptique. « Dans mon secteur, je ne vois pas beaucoup d’amélioration de la vie des gens », souligne la travailleuse sociale. « On est de plus en plus pressurisés, avec des salaires de misère. La reprise économique ne profite pas à tout le monde de la même manière. »
Manifestation du mardi 5 octobre 2021 à Grenoble dans le cadre de la journée de grève nationale. © Paul Turenne – Place Gre’net
Un constat que partage Catherine, fonctionnaire dans un institut de recherche. « La reprise économique ne redescend pas jusqu’en bas », dénonce la manifestante, qui attend « des mesures concrètes contre la précarité et pour les salaires, comme une remontée du Smic ».
Manifestation du mardi 5 octobre 2021 à Grenoble dans le cadre de la journée de grève nationale. © Paul Turenne – Place Gre’net
Catherine, qui entend marquer « [sa] désapprobation contre toutes les politiques actuelles », n’oublie pas non plus « la problématique des retraites ». « Je sais bien qu’il y a un problème de caisse et qu’il va falloir trouver des solutions mais faire travailler les gens jusqu’à 67 ans, quand on voit la manière dont on est usés, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée », glisse-t-elle.
Rappeler au gouvernement ses promesses
Dans ce contexte de crise Covid, les salariés de la santé et du médico-social étaient naturellement présents en nombre. Avec une idée en tête : rappeler au gouvernement ses promesses. « On veut défendre notre secteur, notamment pour les revalorisations salariales mises en place avec le Ségur de la santé », indiquent ainsi Julie et Sandra, aides médico-psychologiques dans une maison d’accueil spécialisée.
Manifestation du 5 octobre 2021 à Grenoble dans le cadre de la journée de grève nationale. © Paul Turenne – Place Gre’net
« Pas mal d’établissements publics ont été augmentés mais, nous, on est toujours en attente », poursuivent-elles. « On nous dit que notre secteur sera revalorisé au 1er janvier 2022 mais quand on lit entre les lignes, on comprend que c’est pour certains. »
Pour les manifestants, le satisfecit d’Emmanuel Macron sur la gestion de la crise et la reprise tant vantée par le gouvernement ne sont que des mots. Tous attendent des « actes forts et concrets ». Et l’un d’entre eux de prévenir : « on reviendra ».