EN BREF — L’annonce du report de la réforme des retraites par Emmanuel Macron au cours de son allocution du 16 mars est saluée par le syndicat Force ouvrière et donne espoir à la CGT Isère. Les syndicats avaient d’ores et déjà annoncé, sans surprise, l’annulation des mobilisations prévues dans les jours qui viennent.
Un front uni des syndicats et du gouvernement face à la crise du coronavirus ? En tout cas, une pause dans la contestation des orientations sociales du président Emmanuel Macron. Dans un communiqué commun diffusé sur les réseaux sociaux, les organisations CGT, Force ouvrière, Solidaires ou encore Unef et UNL annoncent ainsi remettre à plus tard les mobilisations initialement prévues dans les jours qui viennent.
Pas question pour autant de désarmer. « L’intersyndicale n’en demeure pas moins mobilisée et convaincue de la nécessité d’obtenir le retrait du projet du gouvernement et l’ouverture de négociations permettant d’améliorer les droits à la retraite dans le cadre du système actuel », explique le communiqué. Pour qui la crise actuelle démontre « l’exigence de renforcement de notre système de Sécurité sociale dont les retraites sont une partie essentielle ».
FO salue le report de la réforme des retraites
Le gouvernement joue-t-il le jeu ? Lundi 16 mars, le président de la République a annoncé suspendre l’ensemble des réformes en cours, « à commencer par la réforme des retraites ». Et ceci afin que « toute l’action du gouvernement et du Parlement [soit] désormais tournée vers le combat contre l’épidémie ». Emmanuel Macron n’a pas manqué, dans la foulée, de lancer un appel à l’union nationale face à l’épidémie de coronavirus.
Force ouvrière est la première organisation à saluer la décision. « FO se félicite que, dans ce contexte, l’apaisement et la sagesse l’emportent avec l’annonce de la suspension des réformes en cours, dont celle des retraites après le report ce matin de celle de l’assurance chômage », écrit ainsi le syndicat. Tout en se réjouissant que « l’effort massif de l’État en faveur de la préservation de l’économie et des emplois [soit] confirmé ».
Bémol… de la base locale du syndicat. « Le chef de l’État a appelé à “faire bloc”. Mais en même temps il poursuit le processus d’adoption du projet de loi sur les retraites : c’est lors du premier conseil des ministres de crise sur le coronavirus que la décision de recourir au 49 – 3 a été prise ! », écrit la section iséroise du syndicat. Tout en se montrant vigilant à « toute remise en cause du droit à agir syndicalement ».
La CGT Isère rebondit sur une autre déclaration du président : « Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. » Le syndicat semble y voir un début de recul sur la réforme des retraites. « Est-ce le fait que tous ces “régimes spéciaux” bossent comme des fous depuis le début de la pandémie ? », ironise-t-il. Tout en soulignant que certains professionnels dans des domaines non essentiels sont encore contraints de se rendre au travail.