Le fort de la Bastille accueille depuis mai une nouvelle mare, conçue pour protéger deux espèces de triton menacées. Bien qu’essentiel, ce type d’écosystème est souvent négligé. Le Contrat Vert et Bleu signé entre la Métropole de Grenoble et la Région Auvergne-Rhône-Alpes intègre ainsi la préservation des mares comme axe de la politique écologique.
Comme au centre horticole en 2020, le fort de la Bastille accueille une nouvelle mare depuis mai 2021. Cette initiative de la Métropole de Grenoble et de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) intervient dans une optique de préservation des espèces.
La Bastille abrite déjà une mare entretenue par la Métropole et la LPO. Problème : depuis quelques temps, elle connaît une prolifération du perche-soleil, un poisson exotique envahissant. Mais compte tenu de sa vitesse de reproduction, éliminer cette espèce du point d’eau s’avère impossible. Or, la présence de ce spécimen met en danger le triton palmé et le triton alpestre, deux espèces menacées qu’il convient donc de protéger.
Deux jours ont été nécessaires à la construction de la nouvelle mare. Première étape mise en oeuvre par les agents du service Nature en ville de Grenoble et de la LPO : creuser grossièrement puis modeler les bords avant de disposer des plantes aquatiques. S’agissant du fond, il est tapissé successivement d’une bâche en plastique pour l’imperméabilité, d’un géotextile et d’une toile de jutes en coco. C’est dans cette dernière que les plantes viennent s’enraciner. « L’intervention humaine s’arrête là. Les espèces animales venant naturellement coloniser le milieu par la suite. », précisent la LPO et la ville de Grenoble dans un communiqué. Cette mare se veut donc être un refuge pour le triton palmé, alpestre ainsi que pour certaines espèces de plantes aquatiques, peu présentes sur le territoire.
La création de cette mare s’intègre dans le cadre du Contrat Bleu et Vert
Près de 90 % des mares aurait disparu depuis le XIXe siècle. En effet, cet écosystème s’avère bien souvent relégué au second plan. Or, il joue pourtant un rôle essentiel dans le maillage écologique. Depuis fin 2017, la métropole de Grenoble entretient donc un Contrat Vert et Bleu en partenariat avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le « plan de restauration des mares » est une des branches de ce contrat, portée par la LPO Auvergne-Rhône-Alpes délégation Isère.
Le but de ces contrats Verts et Bleus ? La préservation des écosystèmes. Notion issue du Grenelle de l’environnement en 2007 et qui donne son nom au contrat en question, la trame Verte et Bleue » désigne l’interconnexion entre les écosystèmes. Ainsi, favoriser cette interconnexion permet de renforcer tous les écosystèmes individuellement.
Les mares, réservoirs biologiques centraux dans la préservation de l’environnement
Les mares sont en effet un point central dans la préservation de la faune et la flore. Celles-ci sont désignées comme des réservoirs de biodiversité . « La mission de la LPO consiste à réaliser un inventaire des mares et à mener des actions de restauration et de création de nouvelles mares pour renforcer le réseau existant ».
A ce jour, le Contrat Vert et Bleu a permis de créer et restaurer 48 mares sur 20 communes. Et la LPO a pour objectif 70 créations d’ici à 2022, année de fin du contrat. Tout ceci afin de « favoriser une biodiversité spécifique très utile ». Ces milieux présentent beaucoup d’avantages. Premièrement ils servent de lieu de régulation et d’épuration de l’eau. Ensuite, ils sont un refuge pour beaucoup d’espèces, y compris certaines très menacées comme les amphibiens.
Le site a‑vos-mares.org explique et accompagne ce projet. Il permet à chacun de recenser une mare ou même d’apprendre à en créer une. Il y en a pour l’instant 114 recensées sur le territoire de la Métropole de Grenoble. Selon la LPO, le recours au public a permis d’en restaurer 12 et d’en créer 34.