UNE Christophe Ferrari Visite du parc de l'Île d'amour le 15 juin 2017 © Lucas Frangella/Grenoble-Alpes Métropole

Espaces natu­rels : la Métro veut à la fois pré­ser­ver et valo­ri­ser la Trame verte et bleue

Espaces natu­rels : la Métro veut à la fois pré­ser­ver et valo­ri­ser la Trame verte et bleue

FOCUS – Grenoble-Alpes Métropole se dote d’une nou­velle stra­té­gie 2017 – 2021 en direc­tion de ses six espaces natu­rels. Objectif ? Préserver la Trame verte et bleue, favo­ri­ser son attrac­ti­vité et déve­lop­per des par­te­na­riats avec les col­lec­ti­vi­tés, tout en inno­vant dans la rela­tion aux citoyens.

Oiseaux migrateurs et ligue de protection des oiseaux. © LPO/Thomas Cugnod

© LPO-Thomas Cugnod

Alors que se tient, ce jeudi 7 décembre à Lyon, un col­loque* pour échan­ger sur les enjeux des “trames vertes et bleues” urbaines et péri­ur­baines en région Auvergne-Rhône-Alpes, la métro­pole gre­no­bloise a déjà saisi tout l’in­té­rêt qu’il y a à pré­ser­ver ces zones de biodiversité.

Tel est ainsi le sou­hait affi­ché par Grenoble-Alpes Métropole dans le cadre de sa stra­té­gie 2017 – 2021 pour les espaces natu­rels. Une stra­té­gie « plus opé­ra­tion­nelle » afin de « réaf­fir­mer son action en faveur de la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­sité […], pour­suivre la mobi­li­sa­tion locale et créer de nou­veaux outils plus opé­ra­tion­nels en déve­lop­pant de nou­veaux modes de gou­ver­nance et de coopé­ra­tion », écrit-elle.

« L’idée est à la fois de faire un bilan et de ren­for­cer les nou­veaux outils pour l’ac­cès des citoyens à un patri­moine impor­tant et majeur dans notre ter­ri­toire, avec l’en­semble des asso­cia­tions envi­ron­ne­men­tales avec qui nous tra­vaillons », explique Christophe Ferrari, pré­sident de la métro­pole. Bref, en faire « des espaces natu­rels métro­po­li­tains pour tous ».

Six espaces natu­rels sous com­pé­tence métropolitaine

La Métropole gre­no­bloise compte sous sa com­pé­tence six espaces natu­rels : le parc de l’Île d’a­mour (Meylan), le parc de l’Ovalie (Sassenage), le parc Hubert Dubedout (Saint-Martin-d’Hères, Eybens et Poisat), les Franges vertes (Seyssins), Les Vouillants (Fontaine, Seyssinet-Pariset) et le Bois fran­çais (Vallée du Grésivaudan).

Autant de sources d’at­trac­ti­vité pour la région, estime Christophe Ferrari : « Historiquement, c’est une chance incroyable pour les habi­tants de la Métro d’y avoir accès et de s’ins­crire dans une rela­tion forte avec la nature, dans le cadre d’une exi­gence col­lec­tive de qua­lité de vie sur notre ter­ri­toire. »

Grenoble-Alpes Métropole souhaite développer une stratégie 2017-2021 "plus opérationnelle" pour gérer, préserver et promouvoir ses six espaces naturels.Le parc de l'Ovalie à Sassenage © Grenoble-Alpes Métropole

Le parc de l’Ovalie à Sassenage © Grenoble-Alpes Métropole

De manière plus prag­ma­tique, ces espaces natu­rels sont utiles à l’en­vi­ron­ne­ment urbain. Ils jouent, par exemple, un rôle d’é­ponge en cas de fortes pré­ci­pi­ta­tions et limitent les risques d’i­non­da­tion. « C’est une réa­lité. Ces espaces natu­rels, ces réser­voirs de bio­di­ver­sité, ont aussi des fonc­tions de pro­tec­tion. Ce n’est pas une nou­veauté : nos anciens le disaient déjà ! », insiste Christophe Ferrari.

Préserver, res­tau­rer et valo­ri­ser la Trame verte et bleue

La nou­velle stra­té­gie de la Métro com­prend trois aspects. À com­men­cer par « l’innovation dans les pro­jets de pré­ser­va­tion, de res­tau­ra­tion et de valo­ri­sa­tion de la Trame verte et bleue et des espaces natu­rels qui la com­posent ». La « Trame verte et bleue », ou TVB ? Entendez les milieux natu­rels ter­restres et aqua­tiques qui consti­tuent un « réseau formé de conti­nui­tés éco­lo­gique ».

La Métro veut ainsi « confor­ter la place de la nature en ville, en conci­liant la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­sité avec les besoins de den­si­fi­ca­tion et de déve­lop­pe­ment ». En par­ti­cu­lier les « réser­voirs de bio­di­ver­sité » proches des zones urbaines et très fré­quen­tés et les « espèces flo­ris­tiques et fau­nis­tiques remar­quables du ter­ri­toire ».

Christophe Ferrari en visite au parc de l'Île d'amour (Meylan) le 15 juin 2017 © Lucas Frangella - Grenoble-Alpes Métropole

Christophe Ferrari en visite au parc de l’Île d’a­mour (Meylan) le 15 juin 2017 © Lucas Frangella – Grenoble-Alpes Métropole

Concrètement, la Métro sou­haite, à l’ho­ri­zon 2021, iden­ti­fier les espaces à pro­té­ger et les mesures régle­men­taires à adop­ter. Grenoble-Alpes Métropole s’en­gage par ailleurs à adop­ter une stra­té­gie fon­cière fai­sant preuve de la « sobriété néces­saire dans l’utilisation des sols qui, une fois arti­fi­cia­li­sés, sont dif­fi­ci­le­ment récu­pé­rables ou à un coût impor­tant ».

La col­lec­ti­vité se fixe enfin des objec­tifs chif­frés. Pour 2021, elle vise « 20 % des réser­voirs de bio­di­ver­sité en bon état éco­lo­gique », « 20 % des cor­ri­dors éco­lo­giques** fonc­tion­nels », « 20 % des zones humides et des pelouses et coteaux secs à enjeux en bon état » et « 20 % de la trame bleue fonc­tion­nelle et favo­rable à la bio­di­ver­sité ».

Impliquer les par­te­naires et les citoyens

Deuxième point : « l’innovation en matière de coopé­ra­tion ». D’ici 2021, la Métro sou­haite ainsi enga­ger au moins vingt par­te­naires à ses côtés en faveur de la bio­di­ver­sité « par la mise en œuvre d’actions concrètes sur le ter­ri­toire métro­po­li­tain et au-delà ». Quel type de par­te­naires ? « Cela inclut les com­munes, les asso­cia­tions locales, le Département ou la Région », détaille Christophe Ferrari.

Le pré­sident de la Métro assure avoir déjà trouvé du répon­dant, notam­ment un « fort sou­tien » de la part du Conseil régio­nal Auvergne-Rhône Alpes. Outre les acteurs ins­ti­tu­tion­nels, l’ob­jec­tif est de redy­na­mi­ser les « comi­tés de sites annuels », des « lieux de pro­po­si­tions, de débat et de concer­ta­tion où se tra­duira très vite un pro­jet de site, pour lequel les habi­tants de proxi­mité seront consul­tés », pré­cisent les ser­vices de la Métro.

Le Parc Hubert Dubedout, Saint-Martin-d’Hères, Eybens, Poisat © Grenoble-Alpes Métropole

Le parc Hubert Dubedout, Saint-Martin‑d’Hères, Eybens, Poisat © Grenoble-Alpes Métropole

Un élé­ment qui rejoint le troi­sième aspect déve­loppé dans la stra­té­gie métro­po­li­taine : « L’innovation dans la rela­tion aux citoyens et usa­gers ». La sen­si­bi­li­sa­tion des habi­tants aux bien­faits de la TVB se pose ainsi comme « une orien­ta­tion stra­té­gique majeure », afin d’en garan­tir son accep­ta­bi­lité sociale et son appro­pria­tion par le plus grand nombre.

Le Bois Français, Vallée du Grésivaudan © Grenoble-Alpes Métropole

Le Bois fran­çais, val­lée du Grésivaudan © Grenoble-Alpes Métropole

« Il y a une aspi­ra­tion à plus de nature en ville, mais l’ac­cep­ta­tion se heurte en même temps à un para­doxe qui peut appa­raître chez cer­tains de nos conci­toyens. La nature en ville, ce sont des plaines qui ne sont pas fau­chées comme elles l’é­taient avant, c’est aban­don­ner un modèle d’im­per­méa­bi­li­sa­tion des sols, c’est lais­ser renaître la nature là où l’on met­tait des pro­duits phy­to­sa­ni­taires… », explique Christophe Ferrari.

En somme, trou­ver le bon équi­libre entre le bitume à outrance et la nature sau­vage ? « On sait qu’une nature non entre­te­nue peut entraî­ner des risques. Mais il y a une façon de lais­ser des espaces de bio­di­ver­sité sans avoir une approche entro­pique ! », ajoute Christophe Ferrari. Aucun “enfer vert” à redou­ter pour les plus rétifs, donc.

Des dizaines de mil­liers de visi­teurs chaque année

Les six espaces natu­rels sont déjà bien fré­quen­tés. Le Bois fran­çais, dans la Vallée du Grésivaudan a par exemple enre­gis­tré sur 107 jours d’ou­ver­ture cet été 85 000 entrées, dont 13,5 % d’en­fants de moins de 6 ans. « Un vrai public fami­lial et inter­gé­né­ra­tion­nel », se réjouit le pré­sident de la Métro.

Les Vouillants, Fontaine / Seyssinet-Pariset © Grenoble-Alpes Métropole

Les Vouillants, Fontaine – Seyssinet-Pariset © Grenoble-Alpes Métropole

En 2016, les Vouillants avaient accueilli 77 000 per­sonnes sur l’an­née. Le parc de l’Île d’a­mour avait, lui, compté 230 000 pas­sages, avec un pic au prin­temps et en été. Une baisse est tou­te­fois atten­due sur 2017, le parc ayant un temps été occupé par les Gens du voyage.

Des chiffres « colos­saux », note Christophe Ferrari. « Cela montre l’at­ta­che­ment que les métro­po­li­tains ont pour leurs espaces natu­rels. Nous avons un devoir et une volonté de ren­for­cer l’at­trac­ti­vité et l’en­vie des métro­po­li­tains de les fré­quen­ter ! » Et ceci toute l’an­née, conclut le pré­sident de la Métro, afin de favo­ri­ser « une édu­ca­tion aux sai­sons », qu’il juge essentielle.

Florent Mathieu

* Colloque « Regards croi­sés – Mise en œuvre des trames vertes et bleues urbaines et péri urbaines en Auvergne-Rhône-Alpes – de la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­sité au pro­jet de ter­ri­toire » réunis­sant les acteurs direc­te­ment impli­qués dans la mise en place de ces trames. Parmi eux, Eric Fournier, vice-Président à l’environnement, au déve­lop­pe­ment durable, à l’énergie et aux Parcs natu­rels régio­naux de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Gravier, chef du ser­vice mobi­lité, amé­na­ge­ment et pay­sages à la Dreal Aura), Marie-Paule de Thiersant, pré­si­dente de la Ligue pro­tec­trice des oiseaux coor­di­na­tion Aura, Joël Baud-Grasset, pré­sident de l’union régio­nale CAUE Aura et de la FNCAUE, et François-Xavier Mousquet, grand témoin.

  • ** Un « cor­ri­dor bio­lo­gique », ou « bio­cor­ri­dor », désigne des milieux natu­rels connec­tés entre eux, offrant aux espèces des condi­tions favo­rables à leur dépla­ce­ment, leur ali­men­ta­tion, leur repro­duc­tion, voire leur hiber­na­tion. Bref, à « l’accomplissement de leur cycle de vie », comme l’é­crit l’Agence fran­çaise pour la bio­di­ver­sité.

Florent Mathieu

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