FOCUS – La délégation française d’aviron pour les Jeux olympiques de Tokyo, du 23 juillet au 8 août 2021, compte quatre licenciés de l’Aviron grenoblois. Emma Lunatti, Laura Tarantola et les frères Guillaume et Thibaud Turlan représenteront le club isérois cet été au Japon. Avec pour ambition d’aller décrocher des médailles.
Sur les douze rameurs français qualifiés pour les Jeux olympiques cet été, un tiers sont affiliés à l’Aviron grenoblois. Une vraie fierté pour le club, qui s’impose comme l’un des meilleurs de France. Et espère voir briller ses athlètes dans la baie de Tokyo lors des épreuves d’aviron, du 23 au 30 juillet 2021.
Laura Tarantola, championne du monde 2018 en skiff poids léger, sera de la partie. À ses côtés, dans l’avion pour partir au Japon ? La Grenobloise Emma Lunatti et les jumeaux Guillaume et Thibaud Turlan, qui ont rejoint le club en 2015.
La qualification olympique : une première étape réussie pour les rameurs grenoblois
Alignées en deux de couple poids léger, Laura Tarantola et sa coéquipière Claire Bové ont décroché leur billet pour Tokyo grâce à une cinquième place aux derniers championnats du monde, en 2019. Celle qui a commencé l’aviron à l’âge de 14 ans se dit « très attachée » au club grenoblois, au sein duquel elle a toujours évolué.
Le parcours d’Emma Lunatti est un peu moins linéaire. Après avoir pratiqué le biathlon pendant trois ans, elle décide en 2016 de revenir à son premier amour, l’aviron. « Quand je vois que je suis qualifiée pour les Jeux, je ne regrette pas ce choix ! », plaisante la jeune femme, qui fêtera ses 23 ans au mois de juillet. Le ticket olympique, c’est avec ses partenaires du quatre de couple féminin qu’elle l’a obtenu lors d’une régate de qualification. « Il y avait beaucoup de tension, mais on a battu les Norvégiennes sur la course qu’il fallait », raconte-t-elle.
Quant aux frères Turlan, ils ont arraché leur qualification pour les Jeux au détriment de Théophile et Valentin Onfroy, une autre fratrie française, à l’issue de la Coupe du monde de Lucerne, le 23 mai dernier. Les deux jumeaux, qui s’entraînent au Pôle France de Nancy, seront alignés en deux sans barreur.
À moins de deux mois des Jeux de Tokyo, le programme s’annonce chargé pour les quatre sportifs. « Sur une année olympique comme celle-ci, il y a beaucoup de déplacements », explique Laura Tarantola. « On est plus souvent en stage que chez nous », confirme Emma Lunatti. La délégation tricolore effectuera justement un dernier stage de préparation, du 15 juin au 16 juillet, avant de s’envoler pour le Japon.
Une année de préparation en plus avec le report des Jeux
Initialement programmés à l’été 2020, les Jeux de Tokyo ont été décalés d’un an en raison de la crise sanitaire. « Cette année nous a permis de gagner en maturité, d’un point de vue mental mais aussi technique », estime Thibaud Turlan, qui a d’abord pratiqué le kayak avant de se tourner vers l’aviron.
Pour Laura Tarantola, le report de l’évènement a été au départ assez difficile à vivre. « On s’entraîne tous les jours pour un objectif censé arriver dans quelques mois, et puis tout d’un coup c’est le flou », explique-t-elle. « J’ai mis quelques jours à l’accepter, et puis c’était reparti ». Un point de vue que partage Emma Lunatti. « Il a fallu se remettre à l’entraînement et faire des kilomètres tous les jours », commente la native de Saint-Martin‑d’Hères. « Il n’y a qu’en étant vraiment passionné que c’est possible, sinon c’est trop dur ».
La pandémie de Covid-19 impactera fortement cette édition olympique. L’absence de public étranger, la bulle sanitaire pour les athlètes, des tests à effectuer pratiquement tous les jours… « Les Jeux restent les Jeux, je pense que ce sera quand même un évènement incroyable », relativise Laura Tarantola. « Mes proches ne pourront pas être là, mais je sais qu’ils seront derrière moi depuis la France », ajoute-t-elle.
Les représentants de l’Aviron grenoblois rêvent de médailles à Tokyo
Les frères croates Sinković, doubles champions du monde en titre en deux sans barreur, partiront favoris pour l’or olympique. Derrière, les jumeaux Turlan visent avant tout la qualification en finale. Pour ensuite, pourquoi pas, espérer un podium. « On en est capables », assure Thibaud. La concurrence sera rude face aux embarcations serbes, italiennes et roumaines.
Pour Laura Tarantola aussi, l’objectif est d’aller décrocher une médaille. Mais « dans une catégorie aussi dense et relevée que le deux de couple poids léger, ça risque de se jouer à peu de choses ».
Emma Lunatti, de son côté, visait surtout une médaille aux Jeux de Paris en 2024. Il faut dire que la dernière place du quatre de couple féminin aux championnats du monde de 2019 ne laissait pas présager d’une qualification olympique. La configuration actuelle de l’embarcation n’a d’ailleurs été établie qu’il y a quelques semaines. « Avec seulement un mois dans les pattes ensemble, on a une grande marge de progression », explique la rameuse grenobloise. « Personne ne s’attend à ce qu’on soit là, mais je pense qu’on peut vraiment viser le podium ».
Il reste encore un peu de temps aux quatre sportifs pour parfaire leur préparation. Avant de prendre part aux Jeux olympiques et, quels que soient les résultats, de rendre fier tout l’Aviron grenoblois.