EN BREF – Un rassemblement s’est tenu devant le rectorat de Grenoble, ce mercredi 26 mai 2021, dans le cadre de la mobilisation lycéenne qui dure depuis maintenant plusieurs semaines. Élèves, parents et professeurs se sont réunis afin de protester contre la répression policière et administrative subie par le mouvement.
Ils étaient à peine plus d’une soixantaine devant l’entrée du rectorat, ce mercredi 26 mai à 13 heures. Tous venus protester contre la répression du mouvement lycéen, entamé le 3 mai dernier suite à un appel de l’Union nationale lycéenne (UNL). Malgré trois semaines de mobilisation et de nombreux blocages, les épreuves du baccalauréat 2021 sont en effet toujours maintenues.
Les lycéens présents lors de ce rassemblement ont pu compter sur le soutien de certains de leurs professeurs. Quelques enseignantes du lycée des Eaux-Claires avaient en effet fait le déplacement. « La présence des policiers lors d’un blocus est maintenant systématique », explique l’une d’entre elles. « Ça ne nous plaît pas du tout, en tant que prof mais aussi en tant que parent d’élève », précise sa collègue.
Des parents d’élèves, il y en avait plusieurs devant le rectorat. Aux côtés de quelques étudiants venus, eux aussi, apporter leur soutien aux lycéens. « Nous sommes de tout cœur avec eux et leur mobilisation », affirme ainsi un membre de l’Unef.
Professeurs et lycéens dénoncent une répression policière et administrative
Pas de manifestation, cette fois, mais plusieurs prises de parole qui ont débuté peu avant 14 heures. Albane, élève au Lycée du Grésivaudan à Meylan (LGM), a apporté son témoignage à travers le haut-parleur. Touchée par une charge policière lors du blocage d’un lycée, elle a été admise aux urgences pour plusieurs côtes fêlées.
« On n’envoie pas nos enfants au lycée pour qu’ils se fassent frapper », déclare un parent d’élève. Qui évoque aussi sa fierté « de voir ces enfants qui ne se laissent pas faire et apprennent la citoyenneté à leur façon ». Outre la répression policière, c’est la répression administrative du mouvement qui est pointée du doigt. « Au Mans, la semaine dernière, il y a eu 23 exclusions dans un lycée », souligne une élève mobilisée.
Une prof d’un lycée de l’agglomération grenobloise vient à son tour témoigner. Après s’être mise en grève pour une matinée, elle a été convoquée par son chef d’établissement. Le motif ? On l’accuse d’avoir délaissé ses classes et de ne pas avoir respecté son devoir de réserve. « L’administration n’a pas déclaré mon jour de grève et essaie de me mettre la pression », affirme-t-elle.
« Le bac Blanquer n’aura pas lieu »
Un autre enseignant prend à son tour la parole, très remonté, pour fustiger ses collègues qui ne sont pas mobilisés. « Le bac Blanquer n’aura pas lieu », assure-t-il. Avant de promettre de tout faire pour que l’examen ne puisse pas se dérouler normalement.
Une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue vendredi 28 mai. Une manifestation partira de la gare de Grenoble à 11 heures. Des blocages devraient également avoir lieu dans plusieurs lycées de l’agglomération. Le tout à seulement trois semaines de l’épreuve de philosophie, prévue le jeudi 17 juin.