EN BREF – À Grenoble, la mobilisation des lycéens contre la tenue du baccalauréat se poursuit. Ce jeudi 20 mai 2021, un rassemblement a eu lieu au matin devant le lycée Stendhal pour dénoncer l’intervention des forces de l’ordre survenue deux jours plus tôt. Une nouvelle manifestation s’est ensuite tenue dans l’après-midi.
Depuis le début du mois de mai, des lycéens de l’agglomération grenobloise protestent contre un baccalauréat 2021 qu’ils jugent inégalitaire. Leurs revendications ? L’annulation des épreuves, la validation au moyen du contrôle continu et le rattrapage accessible à tous.
De nouveaux blocages ont eu lieu, mercredi 19 mai au matin, aux lycées Vaucanson et Mounier. Un jeune homme de 19 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour « violences volontaires sur fonctionnaire de police avec arme par destination », selon la police nationale. Et la veille, les forces de l’ordre étaient intervenues pour débloquer le lycée Stendhal.
Un blocus « fantôme » devant le lycée Stendhal
Pour protester contre « la répression policière » survenue deux jours plus tôt, un rassemblement s’est tenu ce jeudi 20 mai au matin devant la cité scolaire Stendhal. Un blocus « fantôme », sans poubelle et sans barrière. « Notre but est de discuter calmement avec les élèves de ce qui s’est passé mardi », explique Nathan, élève de terminale mobilisé depuis plusieurs semaines.
Professeurs et parents d’élèves étaient présents aux côtés des lycéens lors de ce rassemblement pacifique. « La violence exprimée contre nos enfants est le pire exemple éducatif qui puisse être montré en cette fin d’année », dénonce le conseil local FCPE de la Cité scolaire Stendhal.
Une centaine de personnes venues manifester dans les rues de Grenoble
À 14 heures, la mobilisation s’est poursuivie par une manifestation au départ de la gare de Grenoble. Dans le cortège, le drapeau du Mouvement national lycéen (MNL), à l’origine de la mobilisation, côtoyait ceux de nombreux autres syndicats (Unéf, Solidaires étudiant-e‑s, FO, FSU, CNT jeunes 38). Une centaine de manifestants au total, encadrés par quelques policiers.
« Dans tous les lycées, dans toutes les régions, un même droit à l’éducation » ont scandé en chœur les lycéens. Pour Barbara, élève en seconde au lycée des Eaux-Claires, « les cours à distance ont accentué les inégalités ».
« Nous ne sommes pas tous prêts à passer le grand oral », abonde Anouk, en terminale au lycée Europole.
Que répond-elle à ceux qui lui reprochent de manifester au lieu de réviser leur bac ? « On ne fait pas ça que pour nous mais aussi pour les élèves qui sont actuellement en 2nde et en 1re, et pour tous ceux des années à venir », rétorque la jeune lycéenne.
Un mouvement en perte de vitesse chez les lycéens ?
Alors que les manifestations et blocages de lycées se multiplient depuis plusieurs semaines, le mouvement commence peu à peu à perdre de sa vigueur. « Il y a de moins de moins de monde », observe Eline, en 2nde au lycée Aristide-Bergès. « On sent que ça commence à s’essouffler, y compris au niveau national », déplore de son côté Solem, élève de 1ère au lycée Stendhal.
Les manifestants se disent malgré tout prêts à poursuivre la mobilisation « le temps qu’il faudra ». Jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites par le ministère de l’Éducation.