FIL INFO – Après avoir longtemps fait la chasse à la voiture, la Ville de Grenoble entend faire le ménage dans les appareils de chauffage au bois, en grande partie responsables des épisodes de pollution aux particules fines. Elle annonce, pour cet automne, la mise en place d’une aide financière pour compléter la prime air-bois de la Métropole.
La Ville de Grenoble change de braquet. Après avoir longtemps donné la priorité à la lutte contre la pollution automobile, la Ville a décidé de s’attaquer aux émissions émises par le chauffage au bois. « La première source d’émission de particules fines sur notre territoire provient de la mauvaise combustion du bois (de cheminée et des déchets verts) », souligne-t-elle dans un communiqué. Dans le collimateur ? Les cheminées et poêles à bois à foyers ouverts ou insuffisamment performants qui relarguent trop de poussières dans l’air.
Depuis 2015, la Métropole de Grenoble a mis en place une prime air-bois pour inciter les ménages à changer leurs équipements. C’est à ce jour, d’après Atmo, le dispositif le plus efficace sur le territoire pour lutter contre la pollution de l’air. Mais un dispositif qui peine encore à produire tous ses potentiels effets. De fait, rien que sur la ville de Grenoble, on estime le nombre d’appareils au bois à 2 100, dont la moitié serait pas assez performants.
Une aide financière dont le montant n’est pas encore précisé
À son tour, et avec un certain retard à l’allumage, la Ville de Grenoble emboîte donc le pas à la Métro. Et annonce pour cet automne la mise en place d’une aide financière pour inciter les ménages à changer leur équipement. Une aide dont le montant n’est pour l’heure pas précisé. Mais l’objectif, indique le communiqué, est de « garantir la gratuité totale du changement d’appareil pour les ménages modestes et très modestes ».
« L’aide financière qui sera proposée au conseil municipal est une mesure de justice sociale et environnementale », souligne Pierre-André Juven, adjoint à la Santé et à l’Urbanisme à la Ville de Grenoble. « Il est également primordial de faire connaître les aides existantes à l’ensemble des foyers concernés afin de supprimer l’intégralité des dispositifs non performants et donc dangereux pour la santé d’ici cinq ans. »
Le 12 mars 2021, la Métropole de Grenoble a adopté un vœu sans les voix des écologistes grenoblois. Il réclamait de l’État plus de moyens pour lutter contre la pollution émise par le chauffage au bois.