DÉCRYPTAGE – Un collage désignant nommément deux professeurs de Sciences Po Grenoble comme « islamophobes » et « fascistes » crée la polémique au niveau national, presque cinq mois après l’assassinat de Samuel Paty. Alors que des enquêtes judiciaires ont été ouvertes, les syndicats étudiants continuent de clouer au pilori les deux professeurs. Tandis qu’un « rassemblement contre l’islamophobie » est annoncé devant les locaux de l’IEP ce mardi 9 mars. Mais qu’en est-il vraiment sur le fond ?
Débat entre universitaires qui dégénère, attaque de l′« extrême-droite », militants étudiants qui dérapent, ou bien encore manifestation de l« islamo-gauchisme »… La polémique qui fait rage autour de Sciences Po Grenoble et a gagné depuis plusieurs jours la sphère nationale prend des teintes bien différentes selon les sensibilités. Ce presque cinq mois après l’assassinat de Samuel Paty.

Un collage sur les murs de Sciences Po Grenoble désignait nommément les deux professeurs, accusés de « fascisme » et d′« islamophobie ». DR
Rappel des faits : le jeudi 4 mars 2021, une affiche collée à l’entrée du bâtiment de Sciences Po Grenoble désigne nommément deux professeurs de l’IEP comme « islamophobes ». Le message ? « Des fascistes dans nos amphis. T[…] et K[…] démission. L’islamophobie tue ». Le collage n’est pas le seul : d’autres slogans font pour leur part référence au mouvement SciencesPorcs, en proclamant par exemple « Élite, honte de la nation ».
L’Unef partage les collages… puis se rétracte
Autant de messages partagés, photos à l’appui, sur Twitter par l’Unef Grenoble. Qui, à son tour, désigne les professeurs : « Contre les violences de genre & la campagne islamophobe & sécuritaire, les colleureuses [sic] ont dénoncé l’inaction de l’IEPG et les enseignants K. et T. qui surfent sur cette campagne ». Précision : l’Unef n’est pas présent à l’IEP de Grenoble, mais l’Union syndicale, syndicat majoritaire à l’institut, est issu d’une fusion avec le syndicat de gauche.

Le post de l’Unef sur Twitter a été supprimé et remplacé… deux jours après sa publication et le début de la polémique © Unef Grenoble
Deux jours plus tard, l’Unef supprime son post. Et le remplace par un nouveau, au ton se voulant plus prudent : « Nous relayons des collages dénonçant violences de genre, islamophobie et inaction de Sciences Po », indique le syndicat. Le collage désignant les deux professeurs est également retiré des photographies proposées. « Nous avons entendu l’émoi suscité chez eux », écrit le syndicat dans un communiqué. Un mea culpa en bonne et due forme ? Pas vraiment…
Ping : Grenoble: az iszlám-vita újabb egyetemi fejezete (cikkem a TEV-nek) — FRANCIA POLITIKA
Il y a comme un terreau.
De nombreuses destructions volontaires (des attentats, quoi. Pourrait-on rappeler les termes dans lesquels une tentative d’incendie dans une caserne de gendarmerie à Meylan était revendiquée, termes qui indiquaient clairement qu’il y avait tentative d’homicide, et les mots ont un sens, non seulement en droit ?), de l’activisme communautaire, et aujourd’hui de l’attaque ad hominem qui rappelle les plus belles heures rouges de la Révolution Culturelle chinoise.
Dubebout ou Mendès-France (éphémère député, remplacé par un Jean-Marcel Jeanneney qui ferait aujourd’hui figure de progressiste hard), c’était le Grenoble d’hier.
Bienvenue dans la Terre du Bien.
Porte-parole de l’UNEF
https://www.marianne.net/politique/l‑assemblee-quatre-deputes-boycottent-l-audition-d-une-syndicaliste-etudiante-portant-le
Ce n’est pas un hasard que ce fascisme d’extrême gauche s’exprime à Grenoble. C’est ici que l’ex président du CCIF, organisation dissoute suite à l’assassinat de Samuel Paty, a pu tenir tribune dans un « événement exceptionnel » (dixit Médiapart) introduit par Eric Piolle.
https://blogs.mediapart.fr/francois-bonnet/blog/030216/six-heures-pour-nos-libertes-tous-grenoble-le-7-fevrier
Rappelons que ce monsieur, nommé Marwan Muhammad, avait fait marcher Jean Luc Mélenchon et bien d’autres politiciens verts ou rouges au son de Allah Akbar à Paris.
https://www.youtube.com/watch?v=yOxnyUebQNU
Rappelons aussi que la mairie de Grenoble a fait partie des financeurs du CCIF.
https://www.naembestandji.fr/actualite/le-ccif-a-beneficie-de-subventions-de-la-ville-de-grenoble