Anouk Tronchet et sa planche

Anouk Tronchet, la jeune snow­boar­deuse isé­roise aux pieds d’or, prend son envol

Anouk Tronchet, la jeune snow­boar­deuse isé­roise aux pieds d’or, prend son envol

PORTRAIT – Anouk Tronchet, 13 ans, est double cham­pionne de France de slo­pe­style (du snow­board artis­tique) chez les jeunes. Voilà pour le CV. Mais l’athlète est aussi une ado­les­cente sûre de ses choix qui ne perd jamais de vue l’essentiel.

Anouk Tronchet en train de sauter

Anouk Tronchet en train de sau­ter avec son snow­board © Sébastien Tronchet

Skateboard, snow­board, wake­board (sur l’eau)… Tant qu’elle a une planche fixée à ses deux pieds, Anouk Tronchet se sent dans son élé­ment. Pourtant, elle a com­mencé avec des skis et des bâtons.

Dès l’âge de deux ans, elle se fami­lia­rise avec la neige et mul­ti­plie les balades avec sa famille avant de se tour­ner vers le snow­board à sept ans.

« J’ai com­mencé avec des amis, je voyais des gens en faire un peu par­tout. » Entre elle et la glisse, c’est avant tout une his­toire de « sen­sa­tion », quelque chose qui ne se décrit pas. Et sur­tout, elle aime « se faire plai­sir ». Un man­tra qu’elle n’oublie pas, même en dehors des pistes. En témoignent les crêpes qu’elle déguste après une bonne jour­née à la montagne.

Anouk Tronchet et sa planche

Anouk Tronchet, une jeune spor­tive déter­mi­née. © Sébastien Tronchet

Habitante de Theys, dans le Grésivaudan, elle s’entraîne aux 7 Laux. Elle en est d’ailleurs l’une des ambas­sa­drices pour la sai­son 2020 – 2021. Une sta­tion qui ouvre ses remon­tées méca­niques aux clubs et lui per­met ainsi de conti­nuer à pra­ti­quer. « Dans les Alpes, c’est une des rares à le faire », fait remar­quer avec malice son père, Sébastien.

Si la période per­turbe son calen­drier de stages et de com­pé­ti­tion, la jeune isé­roise n’en fait pas plus cas. « Je le vis bien, assure-t-elle, je fais presque autant de snow que l’année der­nière. »

Une fin de car­rière pré­ma­tu­rée en slopestyle ?

Le snow­board slo­pe­style, ou free­style c’est selon, a forgé les pre­mières années de la car­rière nais­sante d’Anouk Tronchet. En 2020, avant que la pan­dé­mie n’arrête tout, elle a rem­porté les trois com­pé­ti­tions aux­quelles elle a participé.

A. Tronchet salto

La jeune Iséroise prend son envol. © Sébastien Tronchet

Elle recon­naît être « stres­sée, avant et après [ses] runs [pas­sages, devant un jury, ndlr] », mais elle reste intrai­table une fois sur la piste.

Son schéma de la vic­toire ? Un 360 front­side, soit sur une rota­tion com­plète, déclen­chée avec ses pointes de pied, et un 180.

Malgré tout, elle pour­rait bien arrê­ter pour se mettre au snow­board free­ride, qui se pra­tique en hors piste, sur des bosses.

« J’aime bien des­cendre des pentes raides et j’ai moins peur de faire une figure dans la pou­dreuse. » Ce chan­ge­ment de dis­ci­pline ne l’effraie pas. Même pas un petit regret. En effet, l’absence de solu­tions acces­sibles mises en place par la Fédération fran­çaise de ski (FFS), l’empêche de conser­ver un niveau suf­fi­sant pour briller en dehors des frontières.

Car oui, la jeune spor­tive gagne aussi à l’étranger. Pour preuve sa vic­toire lors d’une manche de Coupe d’Europe, en Suisse, pour sa pre­mière par­ti­ci­pa­tion. Mais alors que toutes ses concur­rentes euro­péennes conti­nuent de s’exercer dans des condi­tions opti­males, elle ne béné­fi­cie pas d’infrastructures suf­fi­santes. Pour réel­le­ment pro­gres­ser, elle devrait rejoindre le Pôle France de Font-Romeu, dans les Pyrénées. Un éloi­gne­ment qui coû­te­rait en plus envi­ron 10 000 euros par an.

La phi­lo­so­phie d’Anouk Tronchet : vivre au jour le jour

Lorsqu’on l’in­ter­roge sur ses objec­tifs dans les com­pé­ti­tions à venir, la snow­boar­deuse ne se livre pas. « On verra », lâche-t-elle, la voix déta­chée, imper­tur­bable. Sa seule pers­pec­tive : le Freeride World Tour, un cham­pion­nat inter­na­tio­nal dont une dizaine de manches a lieu en France.

Anouk en pleine glisse.

Anouk Tronchet en pleine glisse. © Sébastien Tronchet

En atten­dant, elle se per­fec­tionne huit heures par semaine, le mer­credi et le samedi. Des cours qui, s’ils lui plaisent tou­jours et lui font prendre du bon temps avec ses amis, ne lui apprennent plus grand-chose.

Enfin peu lui importe, tant qu’elle vol­tige tou­jours au-des­sus des trem­plins, des rails ou des rampes de neige. Sa figure pré­fé­rée, c’est le back 180,

Avec ce saut impulsé par les talons et agré­menté d’un demi-tour sur elle-même, elle appré­cie d” « atter­rir le dos tourné. » Une tech­nique qu’elle a mis un peu moins d’une sai­son à maîtriser.

Des cours avec le Cned pour mieux s’entraîner

Reste la ques­tion de l’assiduité sco­laire. Mais à ce niveau non plus, la jeune fille ne se fait pas de souci. Elle suit ses cours de 4e grâce au Centre natio­nal d’enseignement à dis­tance (Cned), ce qui lui libère des cré­neaux pour par­cou­rir le snow­park, une piste amé­na­gée pour son sport. « Cette année, je suis les cours avec une amie, donc ça va. » Néanmoins, elle ne peut cacher son « envie de retrou­ver [ses] potes » et pense retour­ner au col­lège l’année prochaine.

Anouk Tronchet ne s’intéresse pas trop aux com­pé­ti­tions des adultes. « C’est tou­jours la même chose. » D’où son atti­rance pour le free­ride, qui est « inté­res­sant parce que c’est nou­veau. » Elle en a d’ailleurs ren­con­tré l’une des cham­pionnes fran­çaises, Marion Haerty, qui l’a encou­ra­gée à suivre sa voie. Qui plus est, les figures du slo­pe­style s’utilise aussi dans son nou­vel art.

Quant à la pres­sion qui peut s’installer petit à petit, elle glisse des­sus aussi bien que sur des rampes. « À tout moment, on peut tom­ber, donc il ne faut pas y pen­ser. »

Antonin Aubry

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