FOCUS – La patinoire Polesud de Grenoble peut à nouveau accueillir les sportifs, ravis de retrouver leur lieu privilégié d’entraînement. Voilà en effet plusieurs mois que des améliorations ont été apportées pour réduire la consommation d’énergie, améliorer le confort d’accueil et optimiser la fiabilité de la glace. Mais le grand public devra patienter jusqu’en mars… si les conditions sanitaires le permettent.
« Tous ces changements permettent d’accéder à des standards internationaux en matière de compétition que nous n’avions sans doute pas jusque-là ! »
Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble, ne cache pas son enthousiasme dans les gradins de la patinoire Polesud. Les travaux y avaient débuté en avril 2020.
En contrebas, les palets glissent à toute vitesse sur la glace de la grande piste. Et pour cause, les joueurs du club de hockey Les Brûleurs de loups s’entraînent à nouveau dans leurs locaux. Un soulagement en ce début de saison perturbé par la crise sanitaire.
Fiabiliser la production de glace de la patinoire Polesud
Si les professionnels peuvent s’entraîner, les amateurs devront attendre mars 2021 pour fouler la glace. De toute manière, les contraintes sanitaires interdisent la pratique d’activités sportives d’intérieur. Sachant qu’en période habituelle, la patinoire Polesud peut accueillir jusqu’à 4 200 spectateurs.
Sur la grande piste, les installations qui produisent du froid ont été changées. « On a trois groupes “froid”. Un pour la grande piste, un pour la petite et un dernier en cas de secours », précise Paul Cairola, maître d’œuvre du chantier de la patinoire Polesud.
Les nouvelles installations permettent de diminuer la quantité d’ammoniac utilisée. Un fluide frigorigène qui s’avère dangereux s’il est inhalé à forte dose.
Désormais, il n’y a plus que 32 kilogrammes d’ammoniac par groupe, ce qui permet au bâtiment de sortir de la classification ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). « Du coup, on n’a plus de problématique de sécurité. C’était l’un des enjeux principaux », se félicite le maître d’œuvre.
Diminuer la consommation énergétique des bâtiments
Dans le même temps, ces nouveaux équipements doivent permettre de réduire l’empreinte carbone du bâtiment, grâce à de meilleurs rendements. « Pour une installation quasiment 1,5 fois plus puissante qu’à l’origine, nous avons en effet réduit de moitié la puissance maximale admissible des groupes froid », détaille Paul Cairola. Sans compter l’installation d’un système de récupération de la chaleur produite par ces groupes.
La petite piste, quant à elle, va bénéficier d’une refonte de la dalle froide qui n’avait jamais été déglacée. Avec un million d’euros de frais supplémentaires en raison de malfaçons sur la dalle existante, la facture s’élève tout de même à 5,9 millions d’euros.
Un montant que la métropole prend en charge à hauteur de 86%, l’État et le Département de l’Isère complétant la somme. « Ces travaux sont nécessaires et seront finalement assez vite rentabilisés avec la diminution de 30 % de la consommation énergétique », souligne Christophe Ferrari. Qui évoque du reste un investissement nécessaire pour mettre aux normes cette infrastructure de plus en plus sollicitée.
Offrir un cadre de spectacle confortable
Cette réhabilitation a également été l’occasion d’améliorer le confort de la salle. Le nouveau système de ventilation permet d’obtenir un air sec et une glace froide, véritable atout pour les compétiteurs.
Le nouveau système d’éclairage, plus puissant, dispose à la fois d’animations décoratives et d’un éclairage de qualité pour les standards internationaux. « Pour nous, ce qu’il faut garantir, c’est d’avoir un équipement polyvalent pour faire du hockey, du patinage ou du short track. On peut aussi faire des concerts », précise le maître d’œuvre Paul Cairola.
Une phase de réglages et d’ajustements s’ouvre désormais durant un an pour optimiser le fonctionnement de la salle, en partenariat avec les constructeurs et les utilisateurs. « Cet équipement est plutôt regardé de façon positive à l’échelle nationale. Aujourd’hui, on lui donne finalement encore plus de crédit auprès des acteurs du patinage », se réjouit Christophe Ferrari.
En temps normal, les tribunes et les pistes de la patinoire accueillent 400 000 visiteurs par an et près de 70 évènements. Un haut lieu de la vie sportive grenobloise, donc, que la Métropole et les acteurs sportifs espèrent bien voir vibrer le plus rapidement possible.