ENTRETIEN - Après s'être médiatiquement écharpés en août autour du thème de la sécurité, Éric Piolle, maire de Grenoble et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, ont préféré calmer le jeu. Afin de « sortir du buzz » et des réseaux sociaux, les deux hommes se sont rencontrés et ont échangé sur leurs différends ce lundi 21 septembre 2020, place Beauvau. En synthèse, « une main tendue » pour Gérald Darmanin tandis qu'Éric Piolle évoque une « discussion franche et apaisée ».
« J'avais souhaité qu'on sorte des réseaux sociaux et parler de la vie des habitants des quartiers populaires au cours d'un débat public qu'il a refusé. Mais ça a quand même donné lieu à un tête-à-tête qui a permis d'avoir une discussion plus franche et plus apaisée ».
Éric Piolle, maire de Grenoble a donc rencontré Gérald Darmanin ce lundi 21 septembre dans les locaux de la place Beauvau. Une rencontre en forme de retour au calme après la séquence d'échanges parfois vifs qui a opposé les deux hommes durant presque tout le mois d'août autour du thème de la sécurité.
« Manque d'implication » de la Ville selon Gérald Darmanin
« Coup de menton », pour l'un, « discours angélique » pour l'autre... Les petites phrases assassines des deux protagonistes ont ainsi alimenté une chronique distillée à la vitesse de l'éclair sur les médias et les réseaux sociaux. À l'origine de la polémique, “l'affaire” de la vidéo postée sur ces mêmes réseaux sociaux montrant des dealers armés s'affairant sur un point de vente de stupéfiants quartier Mistral.
Gérald Darmanin avait alors très rapidement montré les muscles de l'État au cours d'une opération très médiatique menée dans le quartier. Suite à quoi Éric Piolle avait dénoncé un « coup de com” » avant que Gérald Darmanin ne s'en mêle. Et reproche notamment à l'édile le « manque d’implication de la ville » lors de multiples opérations de contrôle menées dans la foulée à Mistral.
Gérald Darmanin promet l'affectation de 14 policiers supplémentaires
Après avoir invité le ministre à un débat public « pour sortir des réseaux sociaux » – invitation décliné par Gérald Darmanin –, Éric Piolle a finalement accepté le principe d'une rencontre au ministère de l'Intérieur, place Beauvau.
Qu'en est-il donc ressorti ? "Des éléments concrets, juge le maire. Nous partageons le diagnostic qu'il est en échec, tout comme ses prédécesseurs, face au trafic de drogue. Et aussi le constat du manque d'effectifs de la police nationale », rapporte Éric Piolle. L'occasion pour l'élu de rappeler la mobilisation autour de lui des maires d'Échirolles et de Saint-Martin-d'Hères pour demander à Gérard Colomb des effectifs supplémentaires.
« Gérald Darmanin m'a dit qu'ils allaient rajouter 14 policiers. Ils viendront en plus des 68 policiers, affectés sur l'agglomération, promis par Gérard Colomb il y a deux ans », annonce Éric Piolle. Qui aussitôt tempère cette hausse de seulement 3 % des effectifs. « Il ne faut pas s'emballer ! Nous sommes très loin de retrouver les effectifs de 2002 décimés par la baisse drastique de Nicolas Sarkozy ».
« Nous verrons à l'usage les effets de sa stratégie »
Par ailleurs, poursuit Éric Piolle, « le ministre a réaffirmé cette volonté de faire de la répression tous azimuts quant au trafic et de ne faire que ça ». Une mauvaise stratégie pour le maire de Grenoble. « Moi mon triptyque c'est prévention, répression, solidarité. Lui considère que ça n'a jamais été tenté et que Sarkozy, Manuel Valls et consorts se payaient de mots. […] Faire des opérations coups de menton non suivies d'effets fait partie du problème ».
Cette stratégie serait donc vouée à l'échec ? « Nous verrons à l'usage, affirme-t-il. Mais, il vise uniquement la dimension de la répression là où il faut avoir un regard qui englobe la réflexion dans une politique plus globale »
Le maire de Grenoble l'avait annoncé, il comptait bien mettre à profit cette rencontre pour évoquer les habitants des quartiers populaires. Des quartiers, avait-il expliqué, « stigmatisés par les fanfaronnades des différents ministres de l’Intérieur depuis Sarkozy ».
Pour autant, a-t-il eu l'oreille de Darmanin ? « Non, ça a été balayé d'un revers de manche », rétorque amèrement Éric Piolle. « J'ai évoqué le rapport Borloo qui visait à mettre en place une stratégie globale d'amélioration des conditions de vie dans les quartier populaires, mais en vain », regrette le maire. « Il y a pourtant bien une demande d'égalité et de sécurité républicaine dans ces quartiers », rajoute-t-il.
Des caméras supplémentaires pour le contrôle des zones à faibles émissions
Après avoir distribué ces mauvais points, Éric Piolle concède néanmoins un satisfecit à Gérald Darmanin. « Il sort de cette confusion que la lutte contre le trafic de stupéfiants relève bien de l'État, à l'inverse de ce qu'il avait déclaré sur certains médias », reconnaît l'élu.
De là à évoquer la « non coproduction de la sécurité » reprochée à Éric Piolle par le premier flic de France il n'y avait qu'un pas. « Nous demandons à être associés aux objectifs et aux stratégies de sécurité portés par l'État. Nous sommes parvenus au consensus que, oui, nous voulons être plus au cœur du système car nous connaissons nos territoires », assure l'édile.
L'armement de la police municipale ? « Là-dessus, nous avons un regard différent tout autant que sur la vidéosurveillance », commente Éric Piolle dont on connaît l'opposition sans faille envers ces deux dispositifs. Ce qui ne l'a pas empêché, ce mardi matin au micro de Jean-Jacques Bourdin qui l'interrogeait sur RMC d'évoquer l'augmentation du nombre de caméras à Grenoble.
Mais attention, uniquement « pour le contrôle des zones à faible émission et lutter contre la pollution de l'air », a-t-il assuré au journaliste quelque peu dubitatif.
Pour en revenir à Gérald Darmanin, « il m'a dit qu'il pouvait cofinancer des systèmes de vidéosurveillance parce qu'il considère que c'est utile pour les enquêtes. Sur ce point, ça me va mais qu'il ne se leurre pas sur le côté dissuasif », avertit le maire. De fait, explique-t-il, « les enquêtes relèvent du rôle de l'État et il faut qu'il fasse voter une loi pour pouvoir développer sa propre stratégie plutôt que la faire porter par les maires ».
Une « politique de main tendue à la municipalité de Grenoble »
Et puis il y a ce fameux sondage sur la sécurité publié le jour même de la rencontre place Beauvau dont Éric Piolle avait bien sûr pris connaissance. « Personne n'est dupe, il y a une dimension commerciale dans ce sondage qui est assumé par cet avocat qui a fait son business de cette aide au victimes », pointe l'élu.
L'élu n'en reconnaît pas moins qu'il y a bien là le signe d'une aspiration à la sécurité à Grenoble. Cependant, s'il faut développer des stratégies pour traiter cette insécurité, « il faut bien être conscient que ça ne concerne pas que le trafic de drogue », juge-t-il.
Toujours est-il qu'à l'issue de cette entrevue, c'est l'apaisement qui prédomine entre les deux hommes. « Nous sommes en contact, c'est positif plutôt qu'il crée du buzz sur les réseaux sociaux », souligne Éric Piolle marquant ainsi le retour à la normale de leur relation.
De son côté, Gérald Darmanin a également fait un pas vers un retour au calme plus constructif.
Ce dernier se félicite d'ailleurs de sa posture de « main tendue à la municipalité de Grenoble». sur son compte Twitter. Tout en joignant un courrier proposant au maire d'armer la police municipale et d'augmenter le nombre de caméras de vidéosurveillance...
Comme je lui ai proposé, échange cet après-midi avec Eric Piolle place Beauvau, pour faire un point sur le nécessaire renforcement de la sécurité dans la ville de #Grenoble. (1/2) pic.twitter.com/NwauSVHUzw
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 21, 2020
Enfin, toujours dans le camp En marche, la députée Émilie Chalas, s'est également fendue d'un communiqué suite à sa rencontre avec Gérald Darmanin. L'occasion pour elle de revenir notamment sur la rencontre au ministère de l'Intérieur et le sondage d'Hervé Gerbi.
Joël Kermabon
0 réflexion sur « Polémique sur la sécurité : Éric Piolle et Gérald Darmanin calment le jeu après leur rencontre place Beauvau »
Pour Yannick Jadot, son parti devrait s’intéresser « aux questions de sécurité et d’insécurité » (qu’il liste en premier) au lieu de faire du « mépris de classe ».
https://www.ouest-france.fr/politique/yannick-jadot/mepris-de-classe-yannick-jadot-s-en-prend-aux-maires-ecologistes-critiquant-le-tour-de-france-6982626
Pour Yannick Jadot, son parti devrait s’intéresser « aux questions de sécurité et d’insécurité » (qu’il liste en premier) au lieu de faire du « mépris de classe ».
https://www.ouest-france.fr/politique/yannick-jadot/mepris-de-classe-yannick-jadot-s-en-prend-aux-maires-ecologistes-critiquant-le-tour-de-france-6982626
Bonjour
Mr le prefet [modéré : propos diffamatoire] Je vous ai écrit au moins 20 fois concernant la problématiques des quartiers populaires et le détournement d’argent public.….
Vous ne m’avez même pas reçu.….vous etes pour moi non pas la solution mais une partie du problème.
J’ai beaucoup parle avec vos secrétaires.…..elles sont dépitées par votre inaction.
BENYOUB.A
Bonjour
Mr le prefet [modéré : propos diffamatoire] Je vous ai écrit au moins 20 fois concernant la problématiques des quartiers populaires et le détournement d’argent public.….
Vous ne m’avez même pas reçu.….vous etes pour moi non pas la solution mais une partie du problème.
J’ai beaucoup parle avec vos secrétaires.…..elles sont dépitées par votre inaction.
BENYOUB.A
Bonjour
Mr piolle heureusement que le ridicule ne tue pas. .…
Concernant la population des quartiers populaires vous n’avez rien fait concernant les malversations financières dans les structures sociales. .….aucune plaintes pas un mot concernant les détournements d’argent public.
Beaucoup de vos soutiens ont eu des responsabilités dans ces structures cela peut expliquer votre immobilisme.…beaucoup de responsables associatifs dont les comptes sont plus que douteux ne craignent donc rien…
La mort de nos enfants ne peut servir de strapontin a un personnel politique irresponsable.…
Nous vous avons écrit et votre inaction a protégé les voleurs est flagrante.
Le costume vert de cetelem vous va a ravir.…
Pour moi « le maire de Grenoble le prefet et le procureur ne sont rien d’autres que des oenuques devant un harem »
Rien a craindre seulement des mangeurs de petits fours.
En attendant laissons le couple médias politique nous conter une berceuse. .…
BENYOUB.A
Bonjour
Mr piolle heureusement que le ridicule ne tue pas. .…
Concernant la population des quartiers populaires vous n’avez rien fait concernant les malversations financières dans les structures sociales. .….aucune plaintes pas un mot concernant les détournements d’argent public.
Beaucoup de vos soutiens ont eu des responsabilités dans ces structures cela peut expliquer votre immobilisme.…beaucoup de responsables associatifs dont les comptes sont plus que douteux ne craignent donc rien…
La mort de nos enfants ne peut servir de strapontin a un personnel politique irresponsable.…
Nous vous avons écrit et votre inaction a protégé les voleurs est flagrante.
Le costume vert de cetelem vous va a ravir.…
Pour moi « le maire de Grenoble le prefet et le procureur ne sont rien d’autres que des oenuques devant un harem »
Rien a craindre seulement des mangeurs de petits fours.
En attendant laissons le couple médias politique nous conter une berceuse. .…
BENYOUB.A
Du blabla et aucun acte
Du blabla et aucun acte
Le plus fou c’est qu’avec l’énorme chiffre de 47% des grenoblois qui se sentent en insécurité, il y en a encore pour défendre l’indéfendable et dire que non c’est pas vrai puisque ça n’est pas la majorité. Comme s’il s’agissait d’une élection alors que ça n’a rien à voir.
Que faudra t‑il pour sortir ces endoctrinés de l’aveuglement ou de la posture du déni ? Qu’ils soient eux mêmes personnellement atteints comme je l’ai été moi même ?
Le plus fou c’est qu’avec l’énorme chiffre de 47% des grenoblois qui se sentent en insécurité, il y en a encore pour défendre l’indéfendable et dire que non c’est pas vrai puisque ça n’est pas la majorité. Comme s’il s’agissait d’une élection alors que ça n’a rien à voir.
Que faudra t‑il pour sortir ces endoctrinés de l’aveuglement ou de la posture du déni ? Qu’ils soient eux mêmes personnellement atteints comme je l’ai été moi même ?