Éric Piolle entouré de membres de l'équipe municipale. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Une ren­trée poli­tique sous les signes du Covid-19 et de la frac­ture métro­po­li­taine pour Éric Piolle

Une ren­trée poli­tique sous les signes du Covid-19 et de la frac­ture métro­po­li­taine pour Éric Piolle

 

FOCUS - Pour sa rentrée politique, Éric Piolle tenait, ce vendredi 11 septembre 2020, la première conférence de presse de son nouveau mandat. L'occasion de livrer sa feuille de route et d'évoquer d'autres thèmes. Covid-19, sécurités du quotidien, renouvellement urbain à Mistral, encadrement des loyers, mobilités... Sans oublier la fracture métropolitaine pour laquelle l'élu semble revenir à de meilleurs sentiments envers Christophe Ferrari, le président de la Métro.

 
 

Rentrée politique sous le signe du Covid-19 pour Éric Piolle.Rentrée politique d'Éric Piolle. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Éric Piolle faisait sa rentrée politique ce 11 septembre. © Joël Kermabon - Place Gre'net


« Hier, on voyait le vélo comme responsable de tous les maux à venir pour le centre-ville. Aujourd'hui, en 2020, nous sommes devenus la capitale du vélo et ça n'a pas effondré l'économie. »
 
De même, poursuit Éric Piolle, maire de Grenoble, « hier, on nous reprochait d'être anti-voiture par idéologie et maintenant on nous presse de sortir du diésel ». L'élu donnait ainsi, ce vendredi 11 septembre 2020, le ton de la première conférence de presse de son nouveau mandat.
 
Une rencontre avec les journalistes en forme de rentrée politique, au cours de laquelle, entouré de quelques adjoints, le maire s'est attaché à synthétiser la feuille de route des semaines et mois à venir.
 
Et à évoquer bien d'autres sujets : crise du Covid-19, sécurités du quotidien, mobilités, renouvellement urbain quartier Mistral, encadrement des loyers... Ce n'est que plus tard qu'Éric Piolle, questionné sur la fracture métropolitaine l'opposant à Christophe Ferrari, a calmé le jeu en donnant quelques signaux d'apaisement.
 
 

La pandémie de Covid-19 : une « épreuve collective » pour Eric Piolle

 

« Les choses bougent », affirme Éric Piolle après quelques rappels des réalisations de l'équipe municipale au cours de sa précédente mandature. « Nous sommes là en finale pour devenir capitale verte européenne », se targue-t-il. Les fruits, selon l'élu, « d'un changement d'époque. Nous avons un temps d'avance, nous cultivons cela », commente-t-il. Pour autant, pas question de s'endormir sur les lauriers du passé. « Le mandat que nous ont confié les Grenoblois c'est un mandat pour faire, pour tenir le cap [...] et pour avancer avec humilité et détermination », souligne Éric Piolle.
 

Conférence de presse pour la rentrée politique d'Éric Piolle. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Conférence de presse pour la rentrée politique d'Éric Piolle. © Joël Kermabon - Place Gre'net


 
Ceci dit, le maire rappelle le contexte particulier de cette rentrée, une « épreuve collective » : celle de la pandémie du Covid-19 après un été « passé en veille ». L'occasion pour Pierre-André Juven, nouvel adjoint délégué à la santé et l'urbanisme, de décrire la mobilisation « sans faille » de la municipalité depuis le déconfinement – qui n'a pas empêché une reprise importante de la circulation du virus. Tout autant que les lacunes de la stratégie « tester, tracer, isoler », prônée par le gouvernement.
 
 

Trois nouveaux comités pour renforcer les structures de coordination

 
Autant de raisons pour lesquelles la Ville veut renforcer ses structures de coordination. Notamment en créant trois nouveaux comités dits « essentiels ». À savoir, un comité scientifique et professionnel voué à analyser la situation sanitaire et un autre pour les interactions avec les citoyens (associations, usagers et patients).
 

Rentrée politique sous le signe du Covid-19 pour Éric Piolle.Pierre-André Juven, conseiller municipal délégué à la santé et l'urbanisme. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Pierre-André Juven, conseiller municipal délégué à la santé et l'urbanisme. © Joël Kermabon - Place Gre'net


Quant au troisième, il servira à maintenir le contact avec les étudiants. Une manière de gommer « le contraste entre des populations vigilantes et d'autres qui le sont moins », explique Pierre-André Juven.
 
« La maladie reste toujours aussi grave, les populations ne sont pas les mêmes. L'inquiétude est pour octobre-novembre et il faut être capable d'anticiper. C'est un défi politique, il faut gérer le temps long. Y compris sur le plan économique et les effets connexes de santé mentale », rajoute-t-il.
 
« Ce qui s'est passé au printemps tend à nous montrer que nous sommes tout à fait en mesure d'affronter cette nouvelle épreuve », conclut Pierre-André Juven.
 
 

Un fonds de soutien pour « éviter la destruction du tissu associatif »

 
Sur les diverses conséquences de la crise sanitaire, « nous sommes en train de construire un fonds de soutien de près d'un million d'euros », enchaîne Éric Piolle. Il s'agit là, explique-t-il, « d'éviter la destruction du tissu associatif avec un focus particulier sur la vie culturelle ». Ce fonds de soutien fera l'objet d'une délibération proposée lors du prochain conseil municipal, assure la Ville.
 

De gauche à droite : Jean-Yves Grall, directeur général de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, Lionel Beffre, préfet de l'Isère et Aymeric Bogey, directeur départemental de la délégation ARS. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Selon l'ARS et la préfecture de l'Isère, le virus progresse en Isère © Joël Kermabon - Place Gre'net


Pour le maire, la pandémie est  aussi « un défi lancé à la proximité » relevé par chacun des élus en charge d'une thématique. Une innovation de ce nouveau mandat où chaque conseiller municipal est en charge d'un quartier de Grenoble centré autour d'une école. De quoi « renforcer le lien entre les élus et les habitants », se réjouit le maire.
 
Qui ne manque pas, au titre de la participation citoyenne, d'évoquer quelques chiffres. Tels les 2 500 bénévoles inscrits pendant le confinement « pour prendre soin les uns des autres », ou encore les centaines d'habitants participant aux Chantiers ouverts au public.
 
Sans oublier l'engouement pour les Métrovélos, l'augmentation de 50 % des passages de cyclistes sur les pistes dédiées, mais aussi les 15 000 usagers de trottinettes dénombrés depuis le lancement de leur location au début de l'été. « Tout cela montre bien qu'il est en train de se passer quelque chose de nouveau, de collectif. Nous avons envie, partout, de traduire cette radicalité en solutions bonnes pour tout de suite et demain. »
 
 

« Oui, Grenoble aura sa convention citoyenne ! »

 
« Ces premiers mois de mandat feront toute leur place à l'inspiration collective sur ce qui marche ailleurs », poursuit Éric Piolle. De fait, après s'être renseigné auprès d'autres villes en France et à l'étranger, l'élu l'assure : « oui, Grenoble aura sa convention citoyenne ! » Pour le climat, bien évidemment, mais "pourquoi limiter l'expertise citoyenne aux questions climatiques ?", interroge le maire. Et pourquoi pas l'expérimenter pour l'élargissement du lac du futur écoquartier de la Villeneuve afin de s'y baigner, propose-t-il. « Nous allons étudier tout cela car nous croyons à cette expertise des citoyens », assure Éric Piolle.
 

Des passants consultent la liste des 149 mesures issues de la Convention citoyenne pour le climat. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Des passants consultent la liste des 149 mesures issues de la Convention citoyenne pour le climat. © Joël Kermabon - Place Gre'net


 
L'amplification des initiatives, tel est le credo du maire. À ce titre, il cite l'encadrement des loyers. « Il a été agréé et le 23 ou le 24 octobre. Il sera effectif sur le territoire de Grenoble », annonce-t-il. De même, les mobilités se verront, elles aussi, amplifiées. « Dans quelques semaines, nous inaugurerons le covoiturage sur l'A48. Nous aurons aussi le bilan des huit kilomètres de pistes transitoires installés qui seront pérennisés ou ajustés », liste le maire. « On teste, on évalue et on décide ! », lance-t-il. Avant de citer les points « anxiogènes » de la ville pointés par l'enquête de la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fub).
 
Comme autre projet majeur emblématique de l'amplification souhaitée pour les dix à quinze prochaines années, Éric Piolle évoque GrandAlpe. Un projet lancé avec trois communes de la Métropole pour passer « du tout béton à une ville parc » d'ici 2030, moyennant un investissement de 650 millions d'euros.
 
 

« La métamorphose du quartier Mistral continue et va continuer », assure Eric Piolle

 
Quid du quartier Mistral ? « Une forêt qui pousse fait moins de bruit qu'un bad buzz1Termes anglais pour désigner un phénomène de bouche à oreille négatif gouvernemental », ironise Éric Piolle. « Ce quartier sort du silence, les associations y reprennent pied », indique-t-il.
 

Démolition des immeubles "barres du Drac" sur le quartier Mistral, le 13 novembre 2019 pour laisser la place à la construction d'un nouveau mur anti bruit et son talus arboré @ Séverine Cattiaux - Placegrenet.fr

Démolition des immeubles "barres du Drac" sur le quartier Mistral, le 13 novembre 2019 pour laisser la place à la construction d'un nouveau mur anti-bruit et son talus arboré. @ Séverine Cattiaux - Placegrenet.fr


Démolition de la barre Anatole France, accompagnement du commerce, création de 300 emplois au centre de tri de la Poste...
 
« La métamorphose du quartier continue et va continuer avec le projet de végétalisation du Plateau, l'ouverture vers le Lys rouge, les Eaux-claires et la bataille gagnée avec le mur anti-bruit de l'A480 », garantit l'élu.
 
Ce sans s'exprimer sur les problèmes liés au trafic de stupéfiants endémique dans ce quartier. Sinon, en filigrane, en rappelant la demande collective d'augmentation des effectifs de police nationale « partout sur le territoire » auprès du ministre de l'Intérieur.
 

Joël Kermabon

 
1 Termes anglais pour désigner, notamment sur les réseaux sociaux, un phénomène de bouche à oreille négatif.
 

LA MÉTROPOLE, « LE PARADOXE DU MOMENT »

 
« Ce territoire est pionnier des transitions, finaliste des capitales vertes européennes, champion de France du vélo... Et pourtant, la paralysie le guette ! ». Éric Piolle l'affirme « Notre position est bien connue. Nous n'avons qu'une parole et nous mettons toute notre énergie dans les justices sociale et climatique ». Prenant acte que « certains s'opposent à cela », Éric Piolle constate que « le front anti-climat » qui s'est dessiné en France durant les municipales « est puissant ».
 

Christophe Ferrari président de la Métropole de Grenoble ©Laure Gicquel

Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble © Laure Gicquel


Et ce front là, met-il en garde, « n'est pas un allié des transitions. On ne peut pas pactiser avec lui gratuitement [...] La métropole n'est pas une aventure individuelle, c'est un bien commun. »
 
Christophe Ferrari qui, selon nos confrères de France Bleu Isère, devait retrouver la gauche métropolitaine ce vendredi soir à Vizille ne compte pour autant pas quitter son poste.
 
À la question de savoir si sa démission constitue toujours un préalable à toute discussion, Éric Piolle reste prudent. « On va voir, on va discuter », rétorque-t-il. « Ce qui est important, c'est de regarder les défis du territoire. Mais aussi de comprendre s'il veut une majorité large apolitique ou une majorité de gauche écologiste. Il faut qu'on discute. Pour l'instant, il n'y a pas eu de contact. »

 

Simon Grange

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0 réflexion sur « Une ren­trée poli­tique sous les signes du Covid-19 et de la frac­ture métro­po­li­taine pour Éric Piolle »

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  3. « nous sommes deve­nus la capi­tale du vélo et ça n’a pas effon­dré l’économie. »
    — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — — –
    men­songe. Grenoble n’est pas la capi­tale du vélo, ça suf­fit de regar­der les rues de Grenoble et les com­pa­rer à Amsterdam. Donnez nous les stats, Monsieur Piolle. Votre pro­pa­gande sans chiffres reste une pro­pa­gande sans chiffres. Grenoble NE SERA jamais une capi­tale du vélo, à cause de sa géo­gra­phie. Concernant l’é­co­no­mie de Grenoble, elle est en chute libre. Il y a 1 an j’ai ren­con­tré votre fervent aco­lyte M Habfast et meme lui a admis que les entre­prises FUYAIENT Grenoble. Lors de cette ren­contre, les diri­geants des entre­prises gre­no­bloises lui ont trans­mis leurs doléances : dépla­ce­ments et insé­cu­rité. La réponse de Habfast était très carac­té­ris­tique des pas­tèques : NEIN, NEIN, NEIN.

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  4. « nous sommes deve­nus la capi­tale du vélo et ça n’a pas effon­dré l’économie. »
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    men­songe. Grenoble n’est pas la capi­tale du vélo, ça suf­fit de regar­der les rues de Grenoble et les com­pa­rer à Amsterdam. Donnez nous les stats, Monsieur Piolle. Votre pro­pa­gande sans chiffres reste une pro­pa­gande sans chiffres. Grenoble NE SERA jamais une capi­tale du vélo, à cause de sa géo­gra­phie. Concernant l’é­co­no­mie de Grenoble, elle est en chute libre. Il y a 1 an j’ai ren­con­tré votre fervent aco­lyte M Habfast et meme lui a admis que les entre­prises FUYAIENT Grenoble. Lors de cette ren­contre, les diri­geants des entre­prises gre­no­bloises lui ont trans­mis leurs doléances : dépla­ce­ments et insé­cu­rité. La réponse de Habfast était très carac­té­ris­tique des pas­tèques : NEIN, NEIN, NEIN.

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  5. Ah ? Il est de pas­sage le « maire » ? ?
    Quand à ses pro­pos, sans commentaires ?

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  6. Ah ? Il est de pas­sage le « maire » ? ?
    Quand à ses pro­pos, sans commentaires ?

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