FOCUS — Crisalid, centre de réflexion isérois en aménagement durable, a vu le jour au mois de février 2020 au Pont-de-Claix. Objectif ? Créer une méthodologie pour la réhabilitation des friches industrielles et leur dépollution. Un projet mené de concert avec l’Établissement public foncier local du Dauphiné et les collectivités territoriales.
Un vent nouveau souffle sur les friches désaffectées de l’Isère. Né en février 2020, Crisalid (centre de réflexion isérois en aménagement durable) doit devenir le premier centre de recherche du genre dans le département. Situé sur l’ancien site de Becker du Pont-de-Claix, la « plateforme d’innovation » Crisalid accueillera des startups afin de créer « une méthodologie unique » pour la réhabilitation des friches industrielles et leur dépollution.
De gauche à droite, Gaël Plassart, Christophe Ferrari et Christine Garnier lors de la signature des statuts de Crisalid en février 2020. © Lise Gaeta – Place Gre’net
C’est en 2014 que la Région Auvergne-Rhône-Alpes a lancé le programme IDfriches pour « mobiliser le potentiel foncier que représentent les friches sur notre territoire ». Crisalid s’inscrit directement dans ce programme et devient un site pilote sur le territoire régional. Et même, « une plateforme nomade démonstrat[rice] de solutions innovantes », comme le centre de réflexion se présente lui-même.
« Un passif environnemental à gérer »
Gaël Plassart, président de la société Envisol et président de Crisalid, explique l’adaptation du projet à l’histoire industrielle de la région. Il rappelle que le centre a été pensé pour répondre à un enjeu de taille. « Sur la région, il y a un passif environnemental à gérer. On observe une désindustrialisation des territoires », explique-t-il. Une désindustrialisation qui a commencé depuis plusieurs années, laissant place à de nombreuses friches industrielles.
« On s’est rendu compte qu’il y avait une sous-exploitation du potentiel des friches », ajoute Gaël Plassart. Avec Crisalid, les acteurs publics locaux et privés cherchent donc à revaloriser ces terrains à l’abandon. Différents modules ont été mis en place sur l’ancienne friche de Becker afin de créer un « écosystème de startups ». Les entreprises pourront ainsi mutualiser les outils présents pour faciliter l’innovation et accélérer leur développement.
L’engagement des collectivités territoriales
La structure juridique de Crisalid, constituée en société coopérative d’intérêt collectif (Scic), permet une participation des collectivités territoriales à l’aventure. C’est pourquoi Yannick Neuder, vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et Christophe Ferrari, maire du Pont-de-Claix, étaient présents lors de la signature des statuts. De même que Christine Garnier, en sa qualité de présidente de l’Établissement public foncier local du Dauphiné.
La signature des statuts a été l’occasion pour des startups de se présenter via des stands. © Lise Gaeta – Place Gre’net
Christophe Ferrari se réjouit de l’émergence de cette nouvelle zone d’activité dans sa ville. Le maire du Pont-de-Claix, réélu dès le premier tour en mars 2020, se dit « fier d’être un des acteurs » de Crisalid et salue un modèle « exemplaire » et « coopératif ». L’édile évoque par ailleurs la tradition industrielle du Pont-de-Claix et encourage la reconversion des friches industrielles sur sa commune.
Gaël Plassart rappelle, pour sa part, les avantages que ce projet présente pour la ville. Le modèle permet une « réduction des coûts » de décontamination des anciens sites industriels en associant recherche et développement de projets. À terme, le centre pourra par ailleurs intégrer le site de friche à la vie de la commune en créant une nouvelle activité. Le président souligne enfin la capacité de Crisalid à faire « rayonner le savoir-faire des acteurs de la région ».
Reste que le confinement a retardé le démarrage de la structure. Quoi de neuf depuis la signature des statuts ? « Pas beaucoup d’évolution depuis février », nous répond Gaël Plassart au cœur du mois d’août. Tandis que la page “Actualités” du site Internet de Crisalid est indiquée « en construction » et que sa page “Recherche & développement” affiche un blanc virginal. Un site lui aussi (encore) en friche, en attendant la reprise de l’activité ?
Lise Gaeta et Florent Mathieu