EN BREF – La ville d’Échirolles connaît-elle une poussée de délinquance ? C’est ce qu’affirme Alexis Jolly, conseiller municipal d’opposition. Dans un courrier adressé à la nouvelle première adjointe, Amandine Demore, l’élu RN dénonce notamment l’inaction de la mairie. Tandis que cette dernière met en avant des capacités d’actions limitées et la prévention.
Alexis Jolly à la journée d’été du RN38 © Laure Gicquel
Feux d’artifice, rodéos, trafics de drogue… Pour Alexis Jolly, responsable départemental du Rassemblement national et conseiller régional, ces nuisances « pourrissent littéralement la vie de nombreux échirollois ».
L’élu d’opposition, très actif depuis l’installation du nouveau conseil municipal d’Échirolles – via notamment son compte Facebook, évoque ainsi des « nuisances interminables » et une délinquance « endémique »
Alexis Jolly pour « l’expulsion des familles de délinquants »
Des faits qui perdurent depuis des années « tous les jours, à toutes les heures, principalement aux alentours des quartiers prioritaires ». Alexis Jolly cite plus précisément en exemple les quartiers « Kimberley, Village 2, Villeneuve et la Luire », où une majorité d’habitants « vit dans la peur ».
Il demande ainsi à l’exécutif municipal des mesures répressives, alors que la mairie serait coupable, selon lui, de « laxisme et de bienveillance à l’égard de la racaille ». D’où sa préconisation de mettre en œuvre « l’expulsion des familles de délinquants ».
Une approche extrêmement « discriminante » pour la majorité échirolloise
Amandine Demore, la toute nouvelle première adjointe de Renzo Sulli a accepté de réagir au courrier d’Alexis Jolly. Elle pointe du doigt des propos « discriminants à la limite de la légalité … méprisant les quartiers populaires ».
Des rodéos urbains à l’Espace Comboire à Echirolles. © Ahmed Lahcine
Oui il y a des nuisances à Échirolles « comme dans d’autres villes », argue t‑elle. L’élue communiste reconnaît ainsi des « difficultés en particulier sur le quartier Kimberley ». Où les nuisances se multiplient depuis plusieurs mois.
La première adjointe annonce d’ailleurs « un groupe de travail avec la préfecture dès la rentrée » pour tenter d’y répondre. Outre la répression, Amandine Demore veut développer la prévention, la vie associative, sportive et culturelle dans les quartiers populaires. « Il y a de vraies richesses dans ces quartiers, monsieur Jolly le verrait s’il habitait Échirolles » tacle-t-elle.
Des compétences manquantes
La première adjointe en charge de la tranquillité publique témoigne également d’une certaine impuissance. Toutes les problématiques liées à la délinquance « ne sont pas du ressort de la commune » explique t‑elle.
Impossible donc, selon elle, de « supprimer les aides sociales ou de prendre des mesures d’expulsion contre les familles de délinquants ». Ou encore de poursuivre les véhicules lors des rodéos. Et l’élue de répéter que la ville réclame « depuis vingt ans un commissariat de plein exercice ».