FOCUS – Les premières trottinettes électriques en location arriveront à Grenoble ce premier week-end de juillet. Elles seront accompagnées de vélos à la fin de l’été. Ces nouveaux services de mobilité visant « à diminuer le recours à la voiture individuelle » répondent à des conditions strictes imposées par la métropole.
La métropole de Grenoble passe le cap. Deux services de location électrique, Tier Mobility pour les trottinettes dès samedi 4 juillet et Pony pour les vélos fin août, vont être déployés à Grenoble, sur le domaine universitaire et à Inovallée à Meylan. Les deux entreprises ont chacune prévues d’installer 500 véhicules cet été, un nombre qui devrait passer à 1 000 dans les prochains mois.
Une arrivée tardive en comparaison à d’autres villes en France qui ont déjà adopté ces services de mobilité alternatifs il y a plusieurs années. Ils s’étaient jusque-là confrontés au scepticisme du maire Éric Piolle. S’il reconnaît aujourd’hui que cette offre “répond à un besoin”, c’est un cahier des charges strict qu’ont dû remplir les partenaires choisis.
Partage de l’espace public entre trottinettes, vélos et voitures
Afin d’éviter un stationnement anarchique des véhicules sur les trottoirs, des places de parking vont être transformées en station d’accueil pour les stocker : 205 à Grenoble, entre 30 et 50 à Meylan et sur le domaine universitaire.
Les opérateurs disposeront en outre de huit heures pour débarrasser la chaussée des véhicules encombrants. Ils s’engagent, en parallèle, à sanctionner les utilisateurs manquant de civisme. De plus, certaines zones comme les cimetières, certains parcs et abords directs des cours d’eau seront interdits à la circulation.
Afin d’assurer une circulation sécurisée, les véhicules seront également bridés. Pas plus de 20 Km/h pour les trottinettes (soit 5 km/h sous la limite réglementaire en France), tandis qu’elles ne pourront pas dépasser les 6 Km/h dans les zones piétonnes. Les vélos seront quant à eux limités à 25 km/h.
Deux entreprises aux démarches écologiques
Pour la métropole, “ces nouvelles solutions de mobilité visent à diminuer le recours à la voiture individuelle, responsable de 17 % des émissions de gaz à effet de serre”. Éric Piolle assure également s’être montré attentif à la qualité des véhicules : « Tout ça ne sert à rien s’il faut changer la flotte tous les trois mois parce qu’il y a des dégradations ou des mal-fonctionnements. »
Ainsi, l’opérateur Tier assure n’avoir qu’un taux de 0,02 % de véhicules dégradés dans les 67 villes où il est implanté en Europe. Ses trottinettes ne disposent d’aucun fil apparent pouvant être coupé et leurs roues se bloquent après utilisation. Un système qui devrait éviter qu’elles ne finissent dans les cours d’eau. Quant au local de stockage, il devrait être entièrement alimenté par une électricité verte.
Une démarche écolo poussée jusqu’au bout : Tier et Pony s’engagent aussi à ce que les véhicules en capacité de fonctionner ne soient pas jetés ou recyclés mais remis en service dans un autre territoire ou revendus à des particuliers en cas de renouvellement de la flotte.
Un modèle de fonctionnement social et “solidaire”
Enfin, dernière condition posée par la métropole : l’aspect social. Là encore, les entreprises ont dû s’engager à favoriser les emplois à temps plein à durée indéterminée et à travailler avec les entreprises locales d’insertion. Les deux opérateurs n’auront en outre pas recours à des “juicers”, ces auto-entrepreneurs qui rechargent les véhicules chez eux pour une poignée d’euros.
Il faudra compter sur des offres entre 5,90 euros et 22 euros par mois pour les trottinettes et 9,50 euros pour les vélos (avec la possibilité de les acheter et de toucher 50 % des revenus quand on ne les utilise pas). Ces nouveaux systèmes de mobilité visent des publics variés, mais disposent d’une tarification solidaire afin d’être accessibles à ceux qui ont en le plus besoin.
Thomas Imbert