EN BREF - Gros chassés-croisés au sein des listes d'opposition à Grenoble à l'approche du premier conseil municipal post-élections. Dixième sur la liste d'Alain Carignon, Nathalie Béranger va ainsi pouvoir siéger au conseil municipal à la faveur de plusieurs démissions sur la liste de droite. Quant à l'opposition de gauche, elle sera pour sa part composée d'Olivier Noblecourt et de deux novices en politique et militants associatifs, là aussi suite à deux démissions.
Le premier conseil municipal de Grenoble après les élections municipales se tient vendredi 3 juillet 2020 au Musée de Grenoble. @ Léo Graff - Placegrenet.fr
Quatre conseillers d'opposition sur les sept initialement retenus pour siéger dans le camp de la droite mené par Alain Carignon, viennent de se désister. Il s'agit de Magali Féret (n° 2 ), Jérôme Odier (n° 3), Harout Agobian (n° 7) et Romain Branche (n° 9).
De telles démissions sont un lieu commun, commente Alain Carignon, pas du tout étonné : « Nombre de conseillers se positionnent pour siéger dans la majorité car ils veulent être dans “le faire”. Se retrouver dans l’opposition est une posture qui les intéresse moins. Regardez dans la liste de Noblecourt ! C'est pareil, il y a des démissions… » En revanche, pas de changement observé du côté des colistiers d’Émilie Chalas. « Oui là, c'est normal, ils n'avaient pas prévu de gagner », lâche Alain Carignon, avec un pointe d'acidité.
Nathalie Béranger fait son retour dans l'opposition
Pour remplacer les démissionnaires, entrent donc dans l’arène, aux côtés d'Alain Carignon, Brigitte Boer (n° 8), enseignante spécialisée, présidente d'une association d'art lyrique, habitante du quartier Grenette ; Nathalie Béranger (n° 10), conseillère régionale et secrétaire départementale Les Républicains résidant dans le quartier Victor-Hugo, ainsi que Nicolas Pinel (n° 11), cadre dans l'action sociale, habitant du quartier Villeneuve Arlequin.
Ce faisant, Alain Carignon renvoie l'ascenseur à Nathalie Béranger. Laquelle avait démissionné en novembre dernier pour permettre à l'ex-maire RPR d'intégrer les rangs de l'opposition et de porter la campagne électorale dans l'enceinte du conseil municipal.
Des militants associatifs de quartier au côté d'Olivier Noblecourt
Du côté de Grenoble Nouvel air, sur les trois sièges gagnés, deux colistiers viennent de démissionner, à savoir Emmanuelle Legoff (n° 2) et Patrick Levy (n° 3). Ils sont remplacés par Céline Cenatiempo (n° 4) et Hassen Bouzeghoub (n° 5).
La première est encartée au PS, présidente d'associations et assistante maternelle de profession. Le second, sans étiquette, est directeur du plateau, une structure socioculturelle au cœur du quartier Mistral où il habite.
Des changements qui ne semblent pas vraiment déstabiliser Olivier Noblecourt : « Emmanuelle Legoff et Patrick Levy ont considéré que le statut de conseiller d'opposition demandait un engagement très spécifique et ont préféré laisser la place à d'autres. Il y avait aussi la volonté dans notre collectif d'avoir dans le conseil municipal des représentants militants associatifs de quartier qu'incarnent Céline Cenatiempo et Hassen Bouzeghoub. »
Séverine Cattiaux
CES CITOYENS ÉLUS INCITÉS À DÉMISSIONNER
Ex n°2 et n°3 sur la liste d'Alain Carignon, Magali Féret et Jérôme Odier auraient dû, en toute logique, avoir leur place sur les bancs de l'opposition, au conseil municipal de Grenoble.
Ils ont pourtant été incités à démissionner.
Ne voulant pas faire d'histoire, ils ont accepté de céder leur place afin que Nathalie Béranger et Nicolas Pinel puissent intégrer le conseil.
Ce n'est toutefois pas l'envie de poursuivre l'aventure qui leur manquait. « Ce que je regrette, c'est qu'en 2020, le pouvoir des appareils soit encore très fort, déclare, déçue Magali Féret. Je suis issue d'un milieu populaire, et sans ancrage politique, visiblement deux handicaps. Je constate amèrement que tous les citoyens n'ont toujours pas les mêmes chances d'être élus pour des histoires d'appareils ». La rejoignant sur cette analyse, Jérôme Odier ajoute : « Il ne reste pas grande chose de la Société civile que mettait en avant la liste d'Alain Carignon. Je crains aussi le message que l’on renvoie aux gens qui ont voté pour nous ».