FLASH INFO - Le Lyon-Turin accumule les retards et les surcoûts. La Cour des comptes européenne a contrôlé huit méga-projets d’infrastructures de transport. Le réseau central trans-européen, prévu en 2013 par les Etats membres de l’Union européenne pour être achevé en 2030, ne sera pas prêt, constate la juridiction dans un rapport.
« Le retard de construction important (de 11 ans en moyenne) enregistré dans tous les méga-projets examinés compromet le bon fonctionnement de cinq corridors transnationaux sur neuf. Ces résultats médiocres sont notamment attribuables à une coordination insuffisante des projets entre les différents pays », souligne la Cour des comptes européenne.
Le Lyon-Turin est, après le canal Seine-Nord-Europe, le chantier qui a accumulé le plus de retard : quinze ans. Et le plus de contestations ? Une trentaine d’actions en justice ont été engagées. Mais il est surtout celui qui a vu sa facture le plus s’envoler. Estimés en 1998 à 3,8 milliards d’euros, les 65 kilomètres de cette ligne transalpine devraient avoisiner les 9,6 milliards d’euros. Dont 1,2 milliard d’aide de l’UE.
« Les coûts ont beaucoup augmenté (de 4,4 milliards d’euros, à savoir 85 % par rapport à l’estimation initiale), souligne Oskar Herics, membre de la Cour et responsable du rapport. « Les volumes de trafic réels s’écartent notablement de ceux prévus, et il existe un risque élevé de surestimation des effets positifs de la multimodalité ».