DÉCRYPTAGE – Les personnes âgées ont été, en Isère, les premières touchées par l’épidémie de Covid-19. Mais alors que la situation dans les établissements d’hébergement reste encore très floue et le décompte très partiel, on ne sait rien des personnes restées chez elles. Quant aux aides à domicile, ils sont les grands oubliés de la première ligne. Pas de masques, pas de dépistage et… pas de prime en vue. Le gouvernement a renvoyé la balle dans le camp des départements. En Isère, la collectivité estime avoir suffisamment donné.

Les « petites mains » au service des personnes âgées sont les grandes oubliées de la crise sanitaire – DR
En Isère, les auxiliaires de vie et aides à domicile qui interviennent auprès des personnes âgées ne toucheront pas de prime Covid.
Pas de la part de l’Etat, qui a renvoyé la balle vers les départements. Ni de la part du Département de l’Isère, qui l’a renvoyée dans le camp des employeurs.
Alors que les soignants se verront verser entre 1 000 et 1 500 euros pour leur dévouement pendant l’épidémie de Covid-19, les “petites mains” sont les grandes oubliées de la crise sanitaire. Certains départements comme celui de la Dordogne ont annoncé mettre la main à la poche. En Isère, la collectivité botte en touche.
« Nous ne sommes pas employeurs de personnel intervenant au domicile des personnes âgées, répondent ses services. Ce sont les établissements de services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) qui le sont. Nous ne pouvons donc verser une prime à ce personnel. »
« Nous avons garanti le financement des Saad pendant la période de crise »
Les départements sont les principaux financeurs des Saad. En 2018, la collectivité iséroise avait d’ailleurs abondé à hauteur de 7 millions d’euros pour renflouer une quinzaine d’établissements en grande difficulté. Et si elle se dit attentive aux négociations, elle estime aussi avoir fait sa part pendant la crise sanitaire.