EN BREF – Olivier Noblecourt, le candidat du PS à Grenoble, va-t-il maintenir sa candidature pour le second tour des élections municipales, le 28 juin 2020 ? À quelques jours de la clôture du dépôt des listes, l’ex-délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté a fait un nouvel appel du pied au maire sortant de Grenoble. Pour se prendre une (nouvelle) mais ostensible fin de non-recevoir.
À Grenoble, le rassemblement des forces de gauche n’a pas eu lieu pour le premier tour. Il ne se fera vraisemblablement pas non plus pour le second. Le maire sortant Éric Piolle, largement en tête au soir du 15 mars avec 46,67 % des voix, a signifié une fin de non-recevoir au candidat du Parti socialiste, Olivier Noblecourt, désireux de le rejoindre en vue du scrutin du 28 juin.
Et plutôt deux fois qu’une. La première sous la forme d’un communiqué de presse, signé de la liste du maire sortant, Grenoble en commun, et de Maxence Alloto, l’un de ses colistiers et ex-cosecrétaire du PS à Grenoble. La seconde sous la forme d’une réponse envoyée de manière beaucoup plus formelle *.
Ce n’est pas la première fois que le candidat du PS fait un appel du pied au maire sortant. Et cette stratégie – alternative au premier tour, rassemblement au second – a toujours été celle de Grenoble Nouvel Air. Mais Olivier Noblecourt a mené jusque-là une campagne jugée agressive, autant envers Éric Piolle qu’envers Émilie Chalas, la candidate LREM. Et avec un score de 13,31 % le reléguant à la 4e place, il ne pèse manifestement plus très lourd.
« Ce ne sont que des accords d’appareils »
Quant à l’appui de la fédération du Parti socialiste de l’Isère, appelant à un rassemblement des forces de gauche, il n’a eu aucun effet. Si ce n’est de faire réagir Maxence Alloto. « Je suis très content que Christophe Bouvier [premier secrétaire du PS de l’Isère, ndlr] soutienne aujourd’hui le rassemblement de la gauche, souligne-t-il. Mais on aurait pu le faire tout de suite. Nous, on l’avait voulu dès le premier tour. Mais pour rassembler, il faut des conditions préalables, un projet partagé. Là, ce ne sont que des accords d’appareils. »
Retour à l’envoyeur ? Maxence Alloto, qui avait dénoncé les modalités du processus de désignation du candidat socialiste à Grenoble, avait été exclu du PS après avoir rallié Éric Piolle. Une exclusion prononcée par le bureau fédéral, sans confirmation aux dires de l’intéressé, du bureau national auprès duquel le militant a déposé un recours.
Deux listes d’union des gauches pour le second tour ?
Depuis, Grenoble est tiraillée entre deux listes qui se revendiquent toutes deux d’union de la gauche. L’une emmenée par Éric Piolle, forte du soutien de douze formations politiques. L’autre conduite par Oliver Noblecourt, soutenue par sept partis. En avant pour une quadrangulaire ?
À quelques jours de la clôture du dépôt des listes – le 2 juin –, la question du maintien du candidat PS pour le second tour est posée. Celle du soutien du Parti socialiste – et à quel candidat ? – aussi. Mais du côté de Grenoble Nouvel air, c’est le silence radio.
Contacté, le chef de file de son équipe de campagne n’a pas répondu aux sollicitations de Place Gre’net.
Pendant le confinement, Olivier Noblecourt a été extrêmement discret. Et n’est sorti publiquement de sa réserve que la veille de l’annonce du second tour par le Premier ministre.
Le 21 mai dernier, l’ex-délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté signait ainsi une tribune dans Le Monde. où son père, Michel Noblecourt, officiait en tant qu’éditorialiste **. Une tribune dans laquelle il appelle à la création d’un revenu de base à l’échelle locale. Avec déjà l’espoir d’un ticket retour pour Paris ?
Patricia Cerinsek
*Par un mail en date du 26 mai (article mis à jour à 17 heures).
**Michel Noblecourt n’est plus éditorialiste au journal Le Monde (article mis à jour le 29 mai).