FIL INFO – La Ligue de l’enseignement de l’Isère l’affirme : le confinement et le déconfinement progressif peuvent représenter une « situation catastrophique » pour les associations. La structure appelle à un plan gouvernemental de soutien au secteur associatif, qui représente près de 1,8 million d’emplois sur l’ensemble de la France.
Une « situation catastrophique » pour les associations ? C’est le cri d’alarme que lance la Ligue de l’enseignement de l’Isère dans un communiqué. « En Isère comme dans toute la France, des milliers d’associations et les mouvements qui les fédèrent ont dû arrêter ou fortement réduire leurs activités durant la période de confinement », rappelle-t-elle. De quoi mettre en danger nombre de structures à l’équilibre financier très fragile.
Le déconfinement va-t-il changer la donne ? Rien n’est moins sûr, estime la Ligue. « Cette réduction drastique d’activités risque de perdurer du fait des mesures sanitaires et de distanciation physique absolument indispensables », poursuit-elle. Et ceci alors que les associations représentent plus de 1,8 million d’emploi sur l’ensemble du territoire national. Soit près de 9,5 % des effectifs salariés du secteur privé*.
Un « plan exceptionnel de soutien à la vie associative » ?
L’impact du confinement pour la Ligue de l’enseignement de l’Isère ? Annulations des rencontres de ses deux fédérations sportives (Ufolep et Usep), fermetures de ses deux centres de vacances à Autrans et Villard-de-Lans, actions de formation et ateliers socio-linguistiques suspendus… Sans oublier une autre fermeture : celle du cinéma Le Méliès à Grenoble, créé et géré depuis plus de cinquante ans par la Ligue.
Et l’avenir n’est guère plus rose. « La reprise sera progressive et faite de nombreuses incertitudes », souligne l’association. Qui rappelle qu’en temps de crise, les associations sont pourtant les premières sollicitées pour venir en soutien des plus démunis, accompagner les enfants et les jeunes ou lutter contre l’isolement.
Conclusion de la Ligue de l’enseignement ? « La situation exceptionnelle appelle un plan exceptionnel de soutien à la vie associative et aux mouvements d’éducation populaire ». Un plan qu’elle explique ne pas avoir trouvé « parmi les nombreuses mesures de soutien à l’activité » annoncées par l’État. Après la réduction drastique des contrats aidés en 2017, une nouvelle source de défiance entre associations et gouvernement ?
Florent Mathieu
* Selon les chiffres d’octobre 2019 de la plateforme “associations” du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.