FOCUS — L’annulation du Festival Berlioz vient s’ajouter aux nombreuses annulations de festivals et rendez-vous culturels depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus. Si le Hadra Trance Festival jette lui aussi l’éponge, d’autres événements veulent encore y croire ou tentent de s’adapter face aux consignes sanitaires.
Après des rendez-vous iconiques tels Jazz à Vienne ou le Cabaret frappé de Grenoble, c’est au tour du Festival Berlioz d’annoncer l’annulation de son édition 2020. « Nous avons longtemps pensé que nous maintiendrions tout de même notre rendez-vous estival […]. Les contraintes de tous ordres et les risques importants ont eu raison de notre enthousiaste obstination », écrit ainsi dans un communiqué Bruno Messina, directeur du festival.
Les difficultés d’organisation, l’impossibilité d’assurer une programmation internationale ou les frais qu’auraient occasionnés les contraintes sanitaires sont autant d’éléments qui amènent à l’annulation. S’y ajoute un dernier, décisif : la santé de chacun. « Le risque de la vie mérite qu’on attende jusqu’à l’été d’après », souligne Bruno Messina. Rien ne permet en effet de penser que le virus aura disparu d’ici le 18 août, date de lancement initialement prévue pour le festival.
De l’année de la Culture… à l’année du Coronavirus
Douloureuse, l’annulation du Festival Berlioz l’est aussi pour le Conseil départemental de l’Isère, partenaire de l’événement. « Même si je sais que les gens ont besoin de culture, de musique, de fête et de partage, il est de notre devoir de contribuer à la sécurité sanitaire du public, des 1 400 artistes, des 500 musiciens amateurs et de l’ensemble des équipes », déclare Jean-Pierre Barbier, président du Département.
Celui-ci n’oublie pas non plus les conséquences économiques d’une telle annulation. « Je tiens […] à témoigner mon soutien et mon écoute à l’ensemble des acteurs socio-économiques (restaurateurs, commerçants, hôteliers…) du territoire de la Bièvre », insiste-t-il. Non sans inviter les Isérois, faute de musique, à visiter le Musée Berlioz de La Côte-Saint-André. Et pourquoi pas, au passage, la plaine de la Bièvre !
L’annulation du Festival Berlioz est aussi un nouveau coup dur contre « l’année de la Culture » annoncée par le Département en début d’année 2020. Outre le report de nombreux festivals à l’année prochaine, la crise sanitaire a également retardé les ouvertures annoncées des nouvelles Archives départementales ou du Musée Champollion. Et contrarié le passage en Isère du Tour de France.
Des festivals entre annulations, adaptations et espoirs
L’annonce de l’annulation du Festival Berlioz n’est malheureusement pas la seule. Prévu du 27 au 30 août 2020, le Hadra Trance Festival, porté par l’association grenobloise Hadra, jette à son tour l’éponge et donne rendez-vous au public en 2021. « Il nous semble inconcevable de mettre en danger la santé de nos bénévoles, artistes, prestataires et intermittents, partenaires, festivaliers mais aussi celles des riverains », écrit son équipe dans un communiqué.
D’autres rendez-vous tentent, eux, de perdurer. C’est le cas de Jazz à Barraux, dont les dates du mois de mai sont reportées en août, septembre et même novembre 2020. C’est aussi le cas de Mens alors, qui devait se tenir du 4 au 8 août et dit espérer « ne pas disparaître jusqu’en 2021 ». Quid du Circus Rock, prévu pour septembre ? Ses organisateurs ne désarment pas et comptent bien pogoter sur le plateau matheysin cette année encore.
Quant à l’édition 2020 du Festival de la cour du vieux-temple à Grenoble, elle se tiendra du 25 au 29 août dans une “version cabaret”. « Un festival plus petit, plus court, avec moins de monde », autrement dit « un demi-festival ». Et parce que 2020 devait marquer la vingtième année du rendez-vous, les organisateurs préfèrent parler d’un « 19e et demi Festival ». Et reporter leur vingtième anniversaire à l’année 2021.