EN BREF — Des loups dans Grenoble ? Après plusieurs témoignages concordants, une photographie semble le confirmer. À la faveur du confinement et de la chute drastique de l’activité humaine, l’animal aurait pris ses aises dans certains secteurs de la ville, en provenance probablement des Alpes françaises ou italiennes.
« Cessez de rire, charmante Elvire » ? À la faveur du confinement, des loups auraient pris leurs quartiers… en plein centre-ville de Grenoble. C’est en tout cas ce que suggèrent plusieurs témoignages, ainsi qu’une photographie réalisée par un praticien de santé regagnant son domicile à la nuit tombée. Difficile toutefois d’établir le degré de présence de l’animal dans les rues grenobloises, ou de savoir si d’autres communes de l’agglomération sont concernées.
Plusieurs personnes ont signalé à Place Gre’net avoir aperçu depuis leurs fenêtres des « chiens » errant dans les rues ou avenues désertes, de manière sporadique. Une seule en revanche mentionne en avoir vu plusieurs à la fois, sans toutefois parler de « horde ». La crainte principale serait en effet que l’animal prenne ses quartiers dans la ville, en se repliant la journée dans les parcs fermés à la population.
Des risques très faibles pour la population
« Si vraiment la présence des loups est avérée sur Grenoble, ceux-ci proviennent probablement des quelques zones alpines françaises ou italienne où il est bien établi », note Maurice Sand. L’expert de France nature environnement Isère (FNE, ex-Frapna) explique que la baisse drastique de l’activité humaine aurait permis au loup de se sentir plus en sécurité dans ses déplacements. Quitte à investir des secteurs qui lui étaient interdits jusqu’à présent.
Pour autant, pas de panique, insiste Maurice Sand : « Les loups restent là où ils trouvent de quoi se nourrir et la biodiversité grenobloise n’est pas adaptée à leur alimentation. » En somme, si les loups profitent du confinement des humains pour visiter la capitale des Alpes, il y a peu de risques qu’ils choisissent de s’y installer. De plus, la reprise d’une vie normale une fois le confinement terminé achèverait de les chasser hors de la ville.
Maurice Sand se veut également rassurant sur les risques encourus : contrairement à la croyance populaire, les attaques de loups sur des êtres humains sont extrêmement rares. « Les loups évitent le contact avec les bipèdes que nous sommes, et encore plus dans un environnement urbain qu’ils maîtrisent mal », souligne l’expert de la FNE Isère. Tant qu’ils ont leurs attestations en règle, les chaperons rouges peuvent donc toujours se déplacer en ville sans crainte.